Archives mensuelles : novembre 2008

En compagnie des géants

J’avais lu In the Company of Giants en 1997 juste avant de devenir capital-risqueur. Puis, lorsque j’ai commencé à relire des livres sur les entrepreneurs, je n’ai simplement pas pu retourver l’ouvrage et j’ai du utiliser le réseau des revendeurs d’Amazon. Il est aussi intéressant que d’autres mentionnés dans mes posts passés (Once You’re Lucky, Betting it All, Founders at Work).

Je vous laisse faire le lien entre les noms et les photos!

Steve Jobs: « In the early days, we were just trying to hire people that knew more than we did about anything and that wasn’t hard because we didn’t know a lot. Then your perspectives are changing monthly as you learn more. People have to be able to change. »

T. J. Rodgers (Cypress Semiconductor): « the standard entrepreneurial answer is frustration. You see a company running poorly, you see that it could be a whole better. Intel and AMD were arrogant. If you think about it, any billion dollar company, that has so much money to spend on R&D should be unassailable. But the large companies routinely cannot crunch little companies so something’s got to be wrong. »

Gordon Eubanks (Symantec): « What makes a company successful is people, process, product, and passion. You must have great people and product and passion balanced by process. »

Steve Case (AOL): « Do something you really love, you are passionate about. Take a long-term view, be really patient. There are going to be bumps on the road. »

Scott Cook (Intuit): « People [customers] won’t tell you what they want. Often they can’t verbalize it because they don’t understand things they’ve not seen. You must understand fundamental motivations and attitudes. »

Sandy Kurtzig (ASK): « I did not see it as incredible risk. Many entrepreneurs would tell you why it was obvious to do what they did. When you have nothing, you have nothing to lose. That’s why so few entrepreneurs can do it a second time. Even Jim Clark did not really start Netscape or Jobs did not really start Pixar. They funded it. You need other people to be hungry… Believe in yourself, surround yourself with good people, be willing to make mistakes, don’t get wrapped up in your success. You are still the same person you were when you started. »

John Warnock and Charles Geschke (Adobe): « Actually there was the very first business plan, then there was the second business plan, and then the third business plan; we never actually wrote the third business plan. »

Michael Dell: « It did not seem risky to leave school because I was already earning obscene amounts. The worst thing that could happen is I would return to school. The greater risk was to stay at school. »

Charles Wang (Computer Associates): « Managing is not just telling people what to do, but it is leading by doing. Know your strengths and weaknesses and complement yourself. Be realistic and objective. Surround yourself with great people. »

Bill Gates: « It’s mostly about hiring great people. We are [in 1997] 18,000 people and still the key constraint is bringing in great people. We naively thought there were guys who could tell us we weren’t doing things the best way. »

Andy Grove: « I can’t look at a startup as an end result. A startup to me is a means to achieve an end. »

Trip Hawkins (Electronic Arts): « You don’t have an objective, rational process. You need a certain amount of confidence. There are many things that you don’t know will go wrong. If you knew in advance all the things that could go wrong, as a rational person, you wouldn’t go into business in the first place. »

Ed McCracken (Silicon Graphics): « My venture capital friends tell me that many of the ideas they’re seeing for new businesses are coming from people under 26 years old. »

Ken Olsen: « Business school’s goal today is to teach people to become entrepreneurs. I think it’s a serious mistake. You learn first how to be a team member, then a leader. »

Bill Hewlett: « It was 1939 and it was no time to start a company. It was probably the supreme optimism of youth. » and « It’s not all due to luck, but certainly a large percentage of success is. We were in the right place at the right time. We were lucky and we had wonderful teachers and mentors. HP didn’t start in a vacuum. »

Les pensées d’un entrepreneur Suisse en Californie

A la suite d’une longue conversation téléphonique avec un Suisse basé dans la Silicon Valley, celui-ci m’a envoyé ses réactions. Je les ai trouvées très intéressantes. Je vous laisse en prendre connaissance:

« Ça me démoralise un peu de voir que les choses n’évoluent que lentement (c’était malheureusement déjà mon impression)…

Du cote philosophique, je réfléchissais dans la voiture que l’un des problèmes est le niveau de confiance. Aux US, tout le monde est élevé dans la culture du « tout est possible », « rêve américain », parfois au point ou cela devient stupide et énervant… Au contraire, en Suisse, on veut tout bien faire et on est dans la culture du « c’est pas possible », « je sais pas faire ». En fait, pour être entrepreneur, il ne faut pas avoir peur de faire les choses de manière imparfaite, de faire des choses dans des domaines que l’on ne connait pas bien, et rapidement en plus (c’est l’oppose du spécialiste Suisse qui est très pointu et très centre sur les détails « travail bien fait »)… En résumé d’apprendre de nouvelles choses sur le tas:

– Comment lever de l’argent: Par où commencer?
– Comment négocier un contrat d’investissement
– Comment aborder les partenaires
– Négociation
– Comment travailler avec des recruteurs, des avocats, des clients…
– Comment monter et manager un groupe
– Comment engager des commerciaux (pour un ingénieur). Au fait: ça fait quoi le marketing, les ventes, les opérations?
– Comment creer un nouveau produit – schedule, spécification, qualification, etc…
– Ou trouver des distributeurs pour le produit? Comment choisir les bons?
– etc…

Tout ça s’apprend pas a l’école pour un ingénieur (je sais même pas ce qui est vraiment couvert de manière pratique dans un MBA). En fait je sais pas si ça peut s’apprendre dans une cours a l’université… Pour moi, un entrepreneur, çà n’arrête pas de faire des choses nouvelles, assez mal la première fois, et de s’améliorer au cours du temps. Il faut a la fois ne pas avoir l’attitude négative/défaitiste qui fait que l’on ne tente jamais des choses difficiles/risquées, sans aller a l’oppose et ne se lancer que dans des projets irréalistes. Il y a une « fine line »
entre l’arrogance (il faut quand même connaitre ses limites) et le dynamisme d’un bon entrepreneur…

Bien sur, le fait que la formation des ingénieurs ne comprenne aucune introduction au Marketing, a la comptabilité, au aspects légaux n’aide pas. (Mais c’est le cas au US aussi) »

Hier, j’étais à Grenoble pour une table sur les Nouveaux Conquérants:

Le sujet était exactement le même: la nécessité de la confiance en soi, de la passion, de l’enthousiasme pour affronter l’incertitude.

Obama

La première et peut-être la dernière fois que je publie un post sur un sujet qui n’a rien à voir avec les start-up (encore que…). La nouvelle est simplement ENORME pour l’Amérique et pour le Reste du Monde.

Cela nous montre que tout est possible même si parfois risqué. incertain.

Passion, ambition shall prevail!

Voici enfin une photo prise il y a quelques jours dans une rue de Soho à New York.

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A propos de « Once you’re lucky, Twice you’re good »

Voici le troisième que je signale sur ce blog concernant les entrepreneurs high-tech. En fait, il s’agit même du quatrième si j’inclus Inside Steve’s Brain (qui par contre ne décrivait qu’un seul entrepreneur). Les deux précédents contenaient une série d’interviews d’entrepreneurs célèbres, à savoir Betting it all and Founders at Work. La beauté (et sans doute aussi la faiblesse) de Once you’re lucky, twice you’re good est que le thème choisi est le web2.0 : cette nouvelle étape du développement de l’Internet est-elle une bulle spéculative ou bien une  révolution en marche ? Il est sans doute trop tôt pour juger mais l’auteur Tracy Lacy (qui apparaît dans un autre post) est assez convaincue qu’il s’agit d’une révolution.

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C’est un beau livre car il montre à nouveau la richesse des connections individuelles. Je l’illustre plus bas à la manière d’autres réseaux de relation que vous trouverez dans mon livre. Cette fois, Paypal et ses fondateurs semble être le tronc commun à de nombreux entrepreneurs. Faichild avait joué un rôle similaire aux débuts de la Silicon Valley dans les années soixante, puis Apple, Sun, Cisco plus tard.

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Un autre sujet intéressant concerne les investisseurs. Il y a une idée à la mode selon laquelle la capital-risque ne fut pas présent à la naissance du web2.0. Les business angels qui furent les entrepreneurs 1.0 auraient fait leurs propres expériences. La situation est plus complexe comme le montre le tableau qui suit. Greylock, CRV, Accel mais aussi Benchmark ou Sequoia sont très actifs.

Enfin, l’ouvrage montre que les entrepreneurs sont des passionnés. Je ne peux qu’encourager à la lecture de l’épilogue assez fascinant sur l’enfance de Max Levchin. Il faut toujours des légendes dans ces histoires et celle-ci est assez belle.

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Référence: Crunchbase et sites web des start-up.