Archives mensuelles : avril 2011

Les Européens et la Silicon Valley

La Silicon Valley est bien connue pour ses migrants, en particulier ceux qui viennent d’Asie (Inde, Chine, Taiwan, Corée, etc.). AnnaLee Saxenian est célèbre pour ses travaux sur le sujet. ;ais les Européens sont bien moins célèbres et c’est un peu injuste. Je vais essayer de l’illustrer tout d’abord par quelques figures « illustres » et ensuite par quelques données statistiques.

J’utilise cette photographie depuis quelques années pour montrer que l’Europe a également ses migrants célèbres, que sans doute nous devrions utiliser au moins comme modèles. Vous les connaissez ? Prenez un peu de temps pour estimer combien vous sont familiers.

Voici la réponse :

Première ligne

En haut a gauche, les Huit Traitres, fondateurs de fairchild dont Jean Hoerni, suisse, Eugene Kleiner, autrichien. Quant à Victor Grinich, il est né de parents croates et s’appelait initialement Grgunirovich. Plus sur https://www.startup-book.com/fr/2011/03/02/les-peres-de-la-silicon-valley-les-8-traitres.

A droite, un Français, Pierre Lamond, fondateur de National puis capital-risqueur chez Sequoia, spécialiste des semi-conducteurs. http://en.wikipedia.org/wiki/Pierre_Lamond.

A droite, un Allemand, Andy (von) Bechtolsheim, fondateur de Sun, et business angel de Google, (il est connu pour avoir signé un chèque avant même que la start-up ne fût créée). Ses $100k lui ont rapporté $1B, bon investissement, il continue a entreprendre et investir. http://en.wikipedia.org/wiki/Andy_Bechtolsheim

A droite encore, Michael Moritz, un Gallois, ancien journaliste de Time Magazine, et investisseur chez Sequoia également, connu pour avoir investi dans Yahoo et Google à la fois ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_Moritz

Deuxième ligne

Le Français, c’est Philippe Kahn, véritable icône française, il a quitté l’enseignement en France avec un visa de touriste en 1982 pour créer Borland aux USA. Pas mal ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Kahn

Le Hollandais, Aart de Geus, ancine étudiant de l’EPFL où je travaille et fondateur de Synopsys dans la Vallée, 6’700 employés, $1.4B de chiffre d’affaires. https://www.startup-book.com/fr/2009/12/11/un-europeen-dans-la-silicon-valley-aart-de-geus/

Puis Andy Grove, un Hongrois, a franchi le rideau de fer pour débarquer à New York sans parler un mot d’anglais, quasi fondateur puis patron d’Intel dans les grandes années. http://fr.wikipedia.org/wiki/Andrew_Grove

Troisième ligne

Pierre Omidyar, a moitié français seulement, en fait iranien par sa famille, mais né à Paris, déménage aux USA à l’âge de 6 ans… fondateur d’eBay. http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Omidyar

Serguei Brin, fondateur de Google, né à Moscou, émigre également à l’âge de 6 ans. http://fr.wikipedia.org/wiki/Sergueï_Brin

Edouard Bugnion, suisse, fondateur de VMware, plus sur https://www.startup-book.com/fr/2010/03/16/un-suisse-dans-la-silicon-valley.

Les autres fondateurs ont un parcours Europe-USA-Europe :

Les 3 fondateurs de Logitech Borel, Zappacosta et Marini. « L’idée de Logitech a germé en 1976 à Stanford. Alors qu’ils y étaient étudiants en informatique, Daniel Borel et Pierluigi Zappacosta devinrent amis, amitié qui se solda en alliance entrepreneuriale. Alors qu’ils terminaient leurs études, Borel, un Suisse et Zappacosta, un italien identifièrent le potentiel d’un système de traitement de texte logiciel (d’où le nom !). Un prototype fut réalisé avec le soutien de Bobst ». On connaît la suite.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Borel
http://fr.wikipedia.org/wiki/Logitech

Histoire similaire pour la suite. Bernard Liautaud est fondateur de Bus. Objects avec Denis Payre, mais qui a étudié aussi à Stanford, qui a déménagé très vite aux USA car il a compris que IT = USA. http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Liautaud

Pierre Haren, fondateur de Ilog, a obtenu son PhD au MIT. Pas de Silicon Valley mais Pierre m’avait indiqué l’importance de la culture américaine dans son parcours. http://fr.wikipedia.org/wiki/ILOG

Je termine par Loic Lemeur, ami de Sarkozy, qui a quitté la France pour faire Seesmic dans la SV, un des derniers en date, qui montre que le flux continue. https://www.startup-book.com/fr/2010/06/21/pourquoi-la-silicon-valley-nous-botte-le-c

🙂 or 🙁 ?

Et maintenant quelques statistiques. On pourrait toujours me dire que je n’ai cité que quelques trop rares exemples. Le tableau qui suit se trouve dans mon livre et vient indirectement d’un autre travail d’AnnaLee Saxenian. Elle et ses coauteurs ont analysé d’où venaient les entrepreneurs étrangers de la Silicon Valley. Je ne crois pas qu’ils avaient regroupé l’ensemble des pays européens comme un seul groupe, ce que j’avais fait à partir de leur données. le résultat me semble impressionnant puisque l’Euorpe est comparable à la Chien ou à Je ne suis pas sûr que cela soit bien connu…

Ref: AnnaLee Saxenian et al. « America’s New Immigrant Entrepreneurs » Duke University et UC Berkeley, janvier 2007.

Rémunération des membres du conseil d’administration

Il est un sujet que j’aborde régulièrement parce que la question m’est souvent posée. Comment répartir puis distribuer les actions aux employés et partenaires. Une question connexe concerne les membres du conseil d’administration. Je ne discute pas ici les investisseurs qui représentent leurs fonds, mais les membres indépendants, ceux qui ont une expertise spécifique (industrielle, technique, de gouvernance). Il y a une hypothèse implicite dans ce sujet, à savoir que ces personnes ne sont pas rémunérées autrement qu’en action (ils ne reçoivent que le remboursement de leurs frais de voyage ou de participation au conseil).

Comme règle générale, j’ai déjà indiqué que l’ensemble des membres indépendants du conseil d’administration ne doit pas représenter plus de 2% des actions de la start-up et chaque membre individuel plus que 0.5 à 1%. (En comparaison, j’avais mentionné dans divers documents dans le passé (dont Répartition des Actions dans les Start-up) que le PDG possède environ 5-10%, un vice-président entre 0.5 and 2% et un directeur d’unité 0.2%. Une règle plus basique consiste à diviser par 5 chaque niveau, soit PDG 5, VP, 1 et directeur 0.1).

Je viens de de regarder mes tables de capitalisation passées et les documents d’entrée en bourse pour donner une liste d’exemples. Le tableau donne quelques exemples de sociétés et de membres indépendants au moment de l’entrée en bourse. Les chiffres sont la part de ces membres, en comparaison, celles des fondateurs et enfin le rapport entre directeurs et fondateurs. En moyenne les « board members » ont 0.24% de la socitét et environ 1% de ce que possèdent le groupe de fondateurs. Ceci est donc assez consistebnt avec les chiffres que je donnais par expérience. 🙂
On average, they have 0.24% of the company and about 1% of what founders own. This is consistent with what I had been saying for years 🙂

L’argent est là, mais pas le soutien aux entrepreneurs

Une interview de mes anciens patrons, Neil Rimer et Giuseppe Zocco dans l’Hebdo. Elle est intitulée « L’argent est là, mais pas le soutien aux entrepreneurs ». J’ai toujours dit que l’argent n’était pas le problème. Le problème est environnemental, culturel. Et d’ajouter: «LES CHOSES SONT BEAUCOUP PLUS SIMPLES DANS LA SILICON VALLEY OU À LONDRES.»

Un tout petit extrait pour ne pas être taxé d’enfreindre le droit d’auteur:

Que devrait faire la Suisse pour soutenir la création d’entreprises?

N. R.: Tout ce qui serait utile pour garder ou attirer les meilleurs entrepreneurs et les cadres susceptibles de les rejoindre: octroyer des permis de séjour, faciliter les démarches bureaucratiques pour la création de ces emplois, supprimer les paperasseries inutiles pour la création et le financement des entreprises.

On pourrait également promouvoir l’idée de créer un centre d’excellence pour les sociétés technologiques. Personne ne va venir parce qu’on a ici des physiciens ou un Prix Nobel: les créateurs viendront ou resteront si quelques entreprises nées en Suisse deviennent mondiales.

G. Z.: Créer une situation juridique et fiscale claire pour que d’autres sociétés de capitalrisque et des Business Angels s’installent ici. Il faudrait aussi permettre aux étudiants non européens des écoles supérieures et polytechniques de rester en Suisse pour créer leur start-up.

Wozniak est de retour!

En parcourant le nombre de plus en plus grand de documents de demande d’entrée en bourse, j’ai eu la surprise de découvrir le nom de Wozniak. Steve Wozniak, le co-fondateur d’Apple, est le directeur scientifique (Chief Scientist) de Fusion-io, une start-up basée à Salt Lake City. Fusion-io a levé plus de $100M avec NEA et LightSpeed et généré plus de $30M de revenus en 2010.

Wozniak n’est ni fondateur ni un actionnaire important. Du moins le document S-1 ne donne pas sa part, ce qui veut dire qu’il a moins de 5% des actions de la start-up. Ma table de capitalisation habituelle donne les grandeurs habituelles: les deux fondateurs ont gardé respectivement 6.1 et 4.7% des actions, les investisseurs en ont plus de 50% et le plan de stock-options représente 20% du total (25% si j’inclus celles qui sont réservées pour les futurs employés). Tout ceci suppose que Fusion-io va aller en bourse en inclut les nouvelles actions vendues au public.

Un dernier point de détail que je vais aborder plus en profondeur bientôt concerne les parts des membres du conseil d’administration indépendants (je ne parle pas des VCs qui n’ont pas d’actions à titre personnel en général). Ici Ray Bingham et Dana Evan possédent 0.03% de la start-up soit moins de 1% des actions des fondateurs.