Archives mensuelles : mars 2013

Que vaut Criteo?

Criteo est la dernier succès européen en date. Pas encore, diront certains, mais ses chiffres sont impressionnants. Comment le savoir? Eh bien en France, le Registre du Commerce fournit beaucoup de données, si vous êtes prêt à payer une petite somme (environ 10 € par document que vous téléchargez). Il est possible de connaître les tours de financement, les revenus, les fondateurs. Ce ne fut pas aussi facile que je l’imaginais et peut-être j’aurais dû acheter d’autres documents. (les chiffres de revenus ne sont pas ceux que j’avais lus. Les parts des actionnaires sont sans doute imprécises. Mais cela me semble suffisant.)

Je sais aussi que les personnes impliquées n’aiment pas toujours de telles publications. La richesse, l’argent sont des sujets tabous, en France en particulier. Ce qui est important c’est le message de la création de valeur que les entrepreneurs et leurs investisseurs contribuent à créer pour les autres. Comme je l’ai copié du livre Slicing Pie récemment: « Les entrepreneurs donnent la sécurité aux autres personnes, ils sont des générateurs de bien-être social. Le pays a besoin d’entrepreneurs, le monde a besoin d’entrepreneurs. Sans eux, pas grand chose ne se passerait. En dépit de la vie trépidante et le rôle important des entrepreneurs, la plupart des gens ne vont jamais devenir entrepreneurs. Pour la plupart des gens, la vie est trop risquée. La plupart des gens ne peut pas gérer l’ambiguïté. La plupart des gens ont peur de l’échec. Tout entrepreneur échoue plus souvent qu’il ne réussit. »

Donc, je publie ici encore, un de mes outils préférés, la table de capitalisation de Criteo avec ses tours de financement (47M€ levés), ses revenus (au moins 74M€ en 2011), ses investisseurs et ses fondateurs. Mais la richesse est virtuelle, elle correspond à un prix par action de 15€, soit plus de 3 fois le prix payé par les investisseurs de la série D …

Je ne pense pas que le voyage de Criteo fut facile et simple. Quand j’ai entendu parler de la société pour la première fois, elle développait des systèmes de recommandation, et non pas du « reciblage personnalisé ». Elle a connu son Plan B et le Pivot qui lui est connexe. Alors voilà, avec mes excuses pour les erreurs et/ou frustrations.

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Voici quelques articles de presse récents:
Criteo va s’introduire en bourse aux Etats-Unis cette année
Criteo Nabs $40 Million in Funding at $800 Million Valuation
Criteo Hires Bank for Imminent IPO

Ce dernier article mentionne Marin Software, start-up qui veint de faire son IPO et qui est dans un domaine proche de Critoe. La comparaison n’est pas inintéressante.

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Business Model Generation – Mieux vaut tard que jamais!

La semaine dernière, j’ai participé à un séminaire donné par Raphael Cohen. Il y expliquait son modèle IpOp. Vous pouvez lire le résumé que j’en ai fait: Deux livres sur le Business Planning. C’est un excellent outil si vous souhaitez développer votre projet. Cohen mentionna le désormais célèbre Business Model Generation de Alexander Osterwalder et Yves Pigneur; et il nous montra ses 9 composantes clés. C’est devenu un tel standard… que je n’en n’avais jamais parlé ici. Vieux motard que j’aimais!

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Vous pouvez aussi télécharger son canevas au format pdf.

Le partage du gâteau – ou comment répartir les actions entre fondateurs et entrepreneurs

Un entrepreneur EPFL m’avait contacté à propos du partage des actions entre les fondateurs, les employés et les investisseurs dans une start-up. J’ai parlé de mon expérience et d’un billet sur mon blog sur le sujet: La répartition des actions dans les start-up. Puis il est revenu vers moi avec un livre, qu’il m’a conseillé de lire. Je viens de le finir et l’ai en effet trouvé très intéressant. Alors merci Justin 🙂

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Le livre est intitulé Slicing Pie, et sous-titré Le financement de votre entreprise sans fonds. Voici quelques exemples de ce que j’ai aimé:

Le « Gap »

Quelque part entre la découverte d’une idée qui va changer le monde et la présentation aux investisseurs tels que Andreessen Horowitz, il y a un fossé : le « Gap ». Dans cette période, on s’attend à avoir réellement construit quelque chose qui ressemble à une entreprise, assez pour que le capital-risqueur doux et gentil décide que vous avez fait votre travail et vous fasse un chèque. Je l’appelle le «Gap», parce que c’est à ce moment que soit vous comblez l’écart avec ce qui est nécessaire à une entreprise soit vous laissez l’idée se consumer. La plupart des entreprises naissantes connaissent ce dernier cas. La période des années financées uniquement avec powerpoint sont terminées. (En fait, elles peuvent ne jamais avoir existé !) Peu d’investisseurs sont prêts à fournir des capitaux à une société qui est un peu plus qu’une idée approximative. De nos jours, vous devez avoir quelque chose d’intéressant ce qui signifie souvent une équipe, un plan d’affaires, et, si vous êtes intelligent, un prototype fonctionnel. Pour obtenir un bonus, quelques clients qui sont réellement prêts à payer. Maintenant, vous avez quelque chose, un concept qui mérite d’être discuté. [Page 2]

Le besoin d’entrepreneurs

«Les entrepreneurs donnent la sécurité aux autres personnes, ils sont des générateurs de bien-être social. » Le pays a besoin d’entrepreneurs, le monde a besoin d’entrepreneurs. Sans eux, pas grand chose ne se passerait. En dépit de la vie trépidante et le rôle important des entrepreneurs, la plupart des gens ne vont jamais devenir entrepreneurs. Pour la plupart des gens, la vie est trop risquée. La plupart des gens ne peut pas gérer l’ambiguïté. La plupart des gens ont peur de l’échec. Tout entrepreneur échoue plus souvent qu’il ne réussit. [Pages 9-10]

Les bonnes et les mauvaises leçons

L’échec est la façon dont un entrepreneur apprend. Les bonnes leçons améliorent un entrepreneur et augmentent ses chances de réussite future. Si vous avez créé un produit dont personne ne veut, si votre employé vous quitte, si un concurrent émerge, si votre marketing ne fonctionne pas, si vous manquez d’argent, vous allez apprendre. Être un entrepreneur exige beaucoup de confiance en soi. Mais s’il se brûle avec ses partenaires, il apprend de mauvaises leçons. Il passe plus de temps à couvrir ses arrières. Il apprend à se déplacer plus lentement et prend moins de risques. Il apprend à être moins entrepreneur et plus comme tout le monde. [Pages 10-11]

Les Grunts

Les Grunts (puis-je traduire par grognons ?) sont des gens qui sont prêts à renoncer à leur rémunération en espèces en échange d’un morceau du gâteau. Les Grunts font le travail nécessaire pour transformer une idée en une réalité. Ils vont faire le travail amusant et le sale boulot. Ils sont aussi à l’aise à mettre les mains dans le cambouis qu’à bâtir un plan stratégique. [Page 28] (J’adore ces grognons sans doute parce que par certains aspects, j’en suis un, même si je ne suis pas un entrepreneur!)

En conclusion de son premier chapitre, l’auteur Mike Moyer affirme que l’entrepreneur a besoin d’une méthode pour partager le gâteau qui est facile à comprendre :
– les participants sont rémunérés pour la valeur relative à laquelle ils contribuent,
– cette méthode fournit la motivation pour continuer à fournir plus d’ingrédients,
– elle permet aux fondateurs d’ajouter ou soustraire des participants,
– elle est flexible face aux changements rapides.

Sans donner tous les détails, voici quelques autres points intéressants. Moyer a probablement besoin de vendre quelques exemplaires! Moyer présente le Fonds Grunt comme un mécanisme d’attribution des actions entre les fondateurs. Il utilise les paramètres classiques que j’ai utilisé dans le passé (voir à nouveau le lien ci-dessus), mais il ajoute un point intéressant: une allocation dynamique basée sur les contributions futures telles que le temps et l’argent, pondérées par votre valeur (réputation, expérience, etc.) Son principe est simple:
– désigner un leader,
– attribuer une valeur théorique aux ingrédients fournis par les différents Grunts,
– garder une trace des contributions et calculer la valeur lorsque vous en avez besoin sur la base des contributions relatives de chaque Grunt.

« Un Fonds Grund rend certaines personnes mal à l’aise. Ils aiment savoir ce qu’ils achètent et ils aiment les points sur les I les barres sur les T. C’est très bien. Si vous vous reconnaissez, alors n’utilisez pas de Fonds Grunt – trouver un emploi à la place. » [Page 50] Alors faites attention de qui et ce dont vous avez besoin. C’est à vous de décider, mais soyez juste! Moyer mentionne à la page suivante le livre de Noam Wasserman, le Dilemme du Fondateur (que je n’ai pas lu) comme une validation théorique de son approche.

Sans entrer dans trop de détails, Moyer donne de la valeur au temps (2 fois ce qui serait un salaire normal) et au cash (4x le montant réel). Ceci est subjectif. L’élément essentiel est que tous les Grunts soient d’accord avec les règles. Elles peuvent changer d’une entreprise à l’autre… « Souvenez-vous, vous avez besoin de compenser non seulement le travail qu’ils ont fait, mais aussi les risques qu’ils prennent. » [Page 64] Quand il est question des idées ou de propriété intellectuelle, Moyer a des principes dont je suis assez proche: « Ne vous méprenez pas, les idées sont essentielles à la réussite d’une entreprise. Mais transformer l’idée en une réalité est là où la valeur e est construite, pas avec l’idée en premier lieu. » [Page 82] Le Fonds Grunt est pour les premiers jours seulement. Quand devez vous cesser de l’utiliser? Lorsque vous avez un modèle d’affaires prévisible, ou lorsque vous avez levé 1M $. [Page 114]

Parfois, vous aurez besoin d’enlever quelqu’un. Il y a 3 possibilités:
– il / elle démissionne sans motif. Vous devez réduire sa part;
– vous mettez fin à son contrat sans motif. Les parts doivent être conservés;
– vous mettez fin pour une cause grave. Il / elle peut perdre sa part.
[Chapitre 5 + Pages 141-145]

En guise de conclusion (et Moyer mentionne ceci plusieurs fois), « un Fonds Grunt est un contrat moral, et non pas un contrat légal. Il nous dit comment traiter les autres équitablement. […] Un Fonds Grunt est le fondement d’une relation de confiance ». [Pages 121-122]

Le modèle de l’innovation suisse: est-il le meilleur?

Présentation très intéressante du journal Le Temps et de Xavier Comtesse sur l’innovation en Suisse (en comparaison des USA). (Merci à Pascal pour m’avoir donné le lien 🙂 ). L’article est intitulé Le modèle de l’innovation suisse: est-il le meilleur? (Même document sur le site Prezi)

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Avant vous laisser éventuellement lire le contenu de la contribution de Comtesse, voici ma brève réaction: c’est en effet une excellente analyse, mais la conclusion peut être trompeuse!
On pourrait avoir l’impression que les USA n’ont pas de grandes entreprises innovantes comme la Suisse en a avec Novartis, Roche ou Nestlé. Mais je crains que ça ne soit une vision trompeuse. Les USA n’ont pas que des start-up et malheureusment nous en avons peu qui croissent. Sans oublier, le sujet de la création d’emplois, voir Création d’emplois: qui a raison? Grove ou Kauffman

Voici le résumé copié sur Prezi: Depuis plusieurs années la Suisse se retrouve en tête des classements mondiaux de l’innovation, ce ne fut pas toujours le cas notamment durant les années 90. Alors… Faisons-nous mieux que la Silicon Valley ?

La Silicon Valley a développé un modèle en 8 points forts
– Excellent système universitaire de proximité
– Transfert de savoir vers l’économie – technopark, coach, prix, etc.
– Capital risque abondant
– Des start-ups qui grandissent vite et innovent dans la rupture
– Un marché IPO efficace qui prend le relais (Exit Strategy)
– Des dépenses en R&D très importantes
– Un fort taux de brevets par habitant
– Une forte volonté d’entreprendre de ses habitants

Les 7 forces du modèle suisse
: La Suisse a un système d’innovation très différent de celui de la Silicon Valley mais finalement tout aussi performant, notamment pour les grandes entreprises.
– Pas de masterplan fédéral pour l’innovation
– Une concentration dans les sciences du vivant
– D’abord, une innovation portée par les grandes entreprises
– L’innovation incrémentale plus que celle de rupture
– Une formation de qualité à tous les niveaux
– Des conditions cadres très favorables à l’économie
– Un système de transfert des savoirs/technologies très performant

Quels sont les forces et faiblesses de la Suisse?
– Oui, nos universités sont excellentes
Plus de la moitié des jeunes universitaires suisses suivent l’une des cents meilleures universités au monde, aucun pays n’a un tel résultat
– Non, l’industrie du Capital Risque est très faible en Suisse:
La Suisse sous-performe largement dans le secteur du capital risque (investissement 2011 pour la Suisse: 737 Millions, pour les USA 29’500 Millions).
– Non, nos start-up ne grandissent pas assez vite:
L’excellent taux de survie est suspect, cela veut dire que les start-up sont protégées par le système académique ou le financement fédéral
– Non, on a peu d’IPO en Suisse:
Un faible nombre d’IPO (Initial Public Offering) démontre la faiblesse de croissance des start-ups ou des PME en Suisse
– Oui, la R&D du privé est très importante mais plus chez les grandes entreprises que chez les PME:
La part du privé est très importante en Suisse, notamment dans les sciences du vivant (pharma, biotech et medtech,etc.)
– Oui, on dépose beaucoup de brevets:
mais là aussi ce sont d’abord les grandes entreprises La proportion de dépôt de brevets est très important en Suisse, cela est dû notamment par la forte présence de très grandes entreprises
– Non, le suisse entreprend deux fois moins que l’américain
La culture entrepreneuriale est très forte aux USA, plus du double qu’en Europe,
– Oui, les conditions générales de création d’entreprises y sont très favorables:
La Suisse devant les petits pays innovants tels que la Finlande, Israël et la Suède
– Oui, le transfert technologique a lieu en Suisse
La Suisse compte une cinquantaine d’incubateurs, de technoparks ou autres centres de transfert Suisse Silicon Valley

Ces deux modèles comme nous venons de le voir sont très différents. Ils marchent bien tous les deux mais leurs différences objectives ne permettent pas de les comparer comme on le fait bien trop souvent, notamment dans le domaine des start-ups…

Viva la robolution

Un de mes collègues (merci Thomas 🙂 ) m’a vivement encouragé à lire Viva la robolution de Bruno Bonnell

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je n’ai jamais été trop convaincu par les ouvrages de prospective. Je trouve l’exercice trop difficile et rarement convaincant. Mais on ne pourra pas reprocher à Bruno Bonnel ni son enthousiasme communicatif ni une connaissance approfondie du sujet. Si la robotique comme domaine d’avenir vous intéresse, vous trouverez un panorama complet de la situation. Si parfois, on peut avoir l’impression d’un long inventaire, je préfère le voir comme un inventaire à la Prévert, impression que la fraicheur et la poésie les illustrations contribue à renforcer.

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Personne ne pourra dire si Bonnell a raison ou pas. Il faudra revisiter sa vision dans dix ans, mais j’ai aimé son énergie. J’ai aussi beaucoup aimé ce passage (page 108): « Le professeur Clayton Christensen de la très respectueuse Harvard Business School est inventeur du concept de la technologie disruptive. Il clame que de nombreuses inventions majeures sont au départ catégorisées avec mépris dans le camp des jouets ou des gadgets. Puis, lorsque les conditions d’environnement technologiques sont réunies, elles bouleversent le monde. L’ordinateur personnel fut longtemps méprisé pour ses performances médiocres et sa faible autonomie par les constructeurs d’ordinateurs centraux (mainframe computers). On se gaussait des premiers téléphones portables à cause de leur faible portée et de leurs batteries bien trop lourdes. On a vu par la suite comment ces objets « superflus » ont transformé nos vies. »

Bonnell appelle la France à un « plan robotique » comme elle l’a fait pour le concorde, le TGV ou le nucléaire. L’Europe est loin d’avoir un retard technologique en robotique comme elle a pu en prendre dans les autres technologies de l’information. L’Asie est certes très en avance, mais les USA sont en retard. J’ai eu aussi le plaisir de trouver des exemples dans des lieux qui me sont chers: l’ENSTA où je travaillais dans le milieu des années 90 héberge Gostai, l’EPFL où je travaille depuis 2004 a hébergé le travaux de Frédéric Kaplan et son Wizkid. Alors que comme le rappelle Bonnell, le concept de « plan » est passé de mode, les Américains ont parfaitement su soutenir des domaines tels que l’électronique, l’informatique (et évidemment l’Internet) sans parler de priorité nationale. Dans une période de crise et de pessimisme ambiant, cette œuvre est salutaire! Je fais pourtant partie des sceptiques, de ceux qui ont cru que la robotique allait révolutionner le monde il y a 20 ans, il y a 10 ans et attendent encore. Mais seuls ceux qui essaient réussissent alors « Bravo, Monsieur Bonnell! »

Les milliardaires de la technologie en 2013

En 2007, j’avais fait le même exercice, c’est à dire extraire de la liste des milliardaire de Forbes, ceux qui avaient un lien avec la technologie. J’ai trouvé par hasard la liste Forbes 2013 et j’ai fait le même exercice. Encore une fois les Etats-Unis dominent et le mot est faible. L’Europe en a 8, tandis que les Etats-Unis 63 …

Ce qui change dans la liste par rapport aux Milliardaires Technologistes de 2007 sont les nouveaux venus, les gagnants du web2.0: Facebook, LinkedIn, Twitter et Groupon, sans oublier GoDaddy!

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En haut: les milliardaires de Facebook. En bas: les fondateurs de Linkedin, Twitter, Groupon, GoDaddy et enfin Laurene Powell Jobs.

De plus, l’âge moyen est de 57 ans mais l’âge des milliardaires de l’internet est de 46!

# Name Origin Company Field Wealth ($B) Age
2 Bill Gates USA Microsoft Software 67 57
5 Larry Ellison USA Oracle Software 43 68
19 Jeff Bezos USA Amazon.com Internet 25.2 49
20 Larry Page USA Google Internet 23 39
21 Sergey Brin USA Google Internet 22.8 39
49 Michael Dell USA Dell Hardware 15.3 48
51 Steve Ballmer USA Microsoft Software 15.2 56
53 Paul Allen USA Microsoft Software 15 60
66 Mark Zuckerberg USA Facebook Internet 13.3 28
94 Ernesto Bertarelli CH Merck Serono Biotech 11 47
98 Laurene Powell Jobs USA Apple Hardware 10.7 49
122 Hasso Plattner D SAP Software 8.9 69
123 Hansjoerg Wyss CH Synthes Medical devices 8.7 78
123 Pierre Omidyar USA Ebay Internet 8.7 45
138 Eric Schmidt USA Google Internet 8.2 57
145 Patrick Soon-Shiong USA Abraxis Pharmaceuticals 8 61
154 James Goodnight USA SAS Software 7.7 70
156 Klaus Tschira D SAP Software 7.5 72
179 Xavier Niel F Free Internet 6.6 45
182 Dietmar Hopp D SAP Software 6.5 72
262 David Duffield USA Peoplesoft Software 4.8 72
316 Gordon Moore USA Intel Hardware 4.1 84
353 Dustin Moskovitz USA Facebook Internet 3.8 28
353 John Sall USA SAS Software 3.8 64
363 Jeffrey Skoll USA Ebay Internet 3.7 48
376 Barbara P. Johnson USA Johnson & Johnson Medical devices 3.6 76
437 Reid Hoffman USA LinkedIn Internet 3.1 45
437 Alain Merieux F Biomerieux Pharmaceuticals 3.1 75
503 Ronda Stryker USA Stryker Corp. Medical devices 2.8 58
503 Andy v. Bechtolsheim USA/D Google Internet 2.8 57
527 John Doerr USA KPCB Venture capital 2.7 61
527 Elon Musk USA Tesla Motors Hardware 2.7 41
554 Marc Benioff USA Salesforce.com Software 2.6 48
554 Jack Dangermond USA ESRI Software 2.6 67
554 Phillip Frost USA Key Pharma, Ivax Pharmaceuticals 2.6 76
554 David Sun USA Kingston Technology Hardware 2.6 61
554 John Tu USA Kingston Technology Hardware 2.6 72
613 Mark Cuban USA Broadcast.com Internet 2.4 54
641 Ray Dolby USA Dolby Laboratories Hardware 2.3 80
641 Ralph Dommermuth D United Internet Internet 2.3 49
670 Michael Moritz USA Sequoia Venture capital 2.2 58
670 Eduardo Saverin USA/Bra Facebook Internet 2.2 30
736 Sean Parker USA Facebook Internet 2 33
785 Romesh T. Wadhwani USA Aspect Software 1.95 65
792 Meg Whitman USA Ebay Internet 1.9 56
831 Hans-Werner Hector D SAP Software 1.8 73
831 Thomas Siebel USA Siebel Software 1.8 60
882 David Filo USA Yahoo Internet 1.7 46
882 Henry Samueli USA Broadcom Hardware 1.7 58
882 David Cheriton USA/Can Google Internet 1.7 61
922 Kavitark Ram Shriram USA Google Venture capital 1.65 56
931 Craig McCaw USA McCaw Telecom Telecom 1.6 63
931 Pat Stryker USA Stryker Corp. Medical devices 1.6 56
931 Peter Thiel USA Paypal, Facebook Internet 1.6 45
965 Irwin Jacobs USA Qualcomm Hardware 1.55 79
974 Vinod Khosla USA KPCB, Khosla Venture capital 1.5 58
974 Bob Parsons USA Go Daddy Internet 1.5 62
974 Jerry Yang USA Yahoo Internet 1.5 44
1031 John Brown USA Stryker Corp. Medical devices 1.4 78
1031 Steve Case USA AOL Internet 1.4 54
1031 Henry Nicholas, III. USA Broadcom Hardware 1.4 53
1107 Mark Stevens USA Sequoia Venture capital 1.3 53
1107 Jon Stryker USA Stryker Corp. Medical devices 1.3 54
1107 Nicholas Woodman USA GoPro Hardware 1.3 37
1161 Graham Weston USA Rackspace Internet 1.25 49
1175 Jim Breyer USA Accel Venture capital 1.2 51
1175 Robert Duggan USA Computer Motion Medical devices 1.2 68
1268 James Clark USA Netscape Internet 1.1 68
1268 Jack Dorsey USA Twitter, Square Internet 1.1 36
1268 Eric Lefkofsky USA Groupon Internet 1.1 43
1342 John Morgridge USA Cisco Hardware 1 79