Archives de catégorie : Donnée Start-up

Les plus grandes sociétés de technologie en Europe et aux USA en 2020

Je regarde régulièrement les plus grandes entreprises technologiques aux États-Unis et en Europe et évidemment cette année, j’avais à l’esprit l’impact du Covid. Voici les tableaux que je construis une fois par an (et que vous pourriez comparer à ceux publiés en janvier 2020 ici ou et en 2017 ici.

J’ajoute en dessous les données de PS (« price to sales », ratio de capitalisation boursière sur revenus) et PE (« price to earnings », ratio de capitalisation boursière sur bénéfices lorsqu’ils sont positifs) ainsi que la croissance de la capitalisation boursière et des revenus. Il y a 3 nouvelles entreprises que je n’avais pas étudiées l’année dernière (Airbnb, Paypal et AMD) pour lesquelles la croissance n’est donc pas mentionnée.

Il y aurait beaucoup de commentaires à donner mais je vais faire court:
– Les GAFA sont les leaders incontestés, 4 d’entre eux sont des entreprises d’un billion de dollars. Facebook n’est un peu étonnamment pas aussi impressionnant et Tesla apparaît en tête.
– Le COVID n’a pas eu un grand impact, pour ne pas dire qu’il a eu un impact positif sur les entreprises technologiques (en termes financiers plus qu’en termes économiques)
– Encore une fois, en regardant les moyennes, nous voyons que l’Europe est à la traîne en termes de capitalisation boursière, d’emploi, de ventes et de bénéfices par des facteurs proches de 10…

L’âge des fondateurs de start-up – encore une fois !!

Par une coïncidence intéressante, on m’a mentionné deux fois en quelques jours une recherche récente sur l’âge des fondateurs:
– Des collègues du FMI – le Fonds monétaire international – m’ont mentionné ce matin un article du Harvard Business Review publié en 2018: Research: The Average Age of a Successful Startup Founder Is 45 par Pierre Azoulay, Benjamin F. Jones, J. Daniel Kim et Javier Miranda.
– Juste avant Noël, j’ai eu un débat avec des économistes français sur l’âge des fondateurs, et ils m’ont cité Age and High-Growth Entrepreneurship de Pierre Azoulay, Benjamin F. Jones, J. Daniel Kim et Javier Miranda.

Les mêmes auteurs, les mêmes messages… En quelques mots: « Il est largement admis que les entrepreneurs les plus prospères sont jeunes. Bill Gates, Steve Jobs et Mark Zuckerberg étaient au début de la vingtaine lorsqu’ils ont lancé ce qui allait devenir des entreprises qui changeraient le monde. Ces cas célèbres reflètent-ils un schéma généralisable ? […] Notre équipe a analysé l’âge de tous les fondateurs d’entreprises aux États-Unis ces dernières années en tirant parti des ensembles de données administratives confidentielles du US Census Bureau. Nous avons constaté que l’âge moyen des entrepreneurs au moment de la création de leur entreprise est de 42 ans. […] Mais qu’en est-il des startups les plus performantes ? Est-il possible que les entreprises créées par de jeunes entrepreneurs connaissent un succès particulier ? Parmi les 0,1% des startups les plus performantes en termes de croissance au cours de leurs cinq premières années, nous constatons que les fondateurs ont démarré leur entreprise, en moyenne, à l’âge de 45 ans. […] Ces moyennes masquent cependant une grande quantité de variations entre les industries. Dans les startups de logiciels, l’âge moyen est de 40 ans et les jeunes fondateurs ne sont pas rares. Cependant, les jeunes sont moins fréquents dans d’autres secteurs comme le pétrole et le gaz ou la biotechnologie, où l’âge moyen est plus proche de 47 ans. […] À la lumière de ces preuves, pourquoi certaines sociétés de capital-risque persistent-elles à parier sur les jeunes fondateurs ? Nous ne pouvons pas répondre définitivement à cette question avec les données dont nous disposons, mais nous pensons que deux mécanismes pourraient être en jeu. Premièrement, de nombreuses sociétés de capital-risque peuvent fonctionner sous la croyance erronée que la jeunesse est l’élixir d’un entrepreneuriat réussi – en d’autres termes, les sociétés de capital-risque sont tout simplement erronées. Bien qu’il soit tentant de voir le biais lié à l’âge comme la principale explication de la divergence entre nos résultats et le comportement des investisseurs, il existe une possibilité plus bénigne: les VC ne cherchent pas simplement à identifier les entreprises ayant le potentiel de croissance le plus élevé. Au contraire, ils peuvent rechercher des investissements qui produiront les rendements les plus élevés, et il est possible que les jeunes fondateurs soient plus limités financièrement que les plus expérimentés, ce qui les conduit à céder aux investisseurs à un prix inférieur. En d’autres termes, les jeunes entrepreneurs peuvent être une meilleure « affaire » pour les investisseurs que les fondateurs plus expérimentés. »

L’âge des fondateurs a été un sujet intéressant pour moi, comme vous pouvez le vérifier avec le tag #age. En particulier j’ai écrit
Données sur 600 startups – quelques notes (2) en avril 2020
L’âge des fondateurs de start-up – encore une fois ! en avril 2019
– In English only: Age and Experience of High-tech Entrepreneurs en juin 2014

Ce que vous trouverez en commun entre cette recherche récente et mes articles, c’est qu’il y a des variations avec le domaine d’activité. Je ne suis pas sûr que cette nouvelle recherche porte sur la première activité entrepreneuriale des fondateurs et cela aurait du sens car ils mettent l’accent sur l’expérience. J’ai également eu des réponses différentes sur l’impact en termes de création de valeurs dans mes recherches avec cette illustration frappante:

Tout cela m’amène à une deuxième ligne de pensée:
– l’importance de la créativité: vérifiez la #creativite.
– l’importance de l’expérience: j’avais une fait une recherche aux résultats étranges il y a plusieurs années sur les entrepreneurs en série. Le résultat final peut sembler contre-intuitif. Vérifier #serial-entrepreneur.

Je ne conclurai pas vraiment mais dirai à la fin que cela dépend… sauf à mentionner le travail de Galenson sur les innovateurs conceptuels et expérimentaux: « Les innovateurs expérimentaux travaillent par essais et erreurs, et arrivent à leurs principales contributions progressivement, tard dans la vie. En revanche, les innovateurs conceptuels font des percées soudaines en formulant de nouvelles idées, généralement à un âge précoce. […] Les innovateurs expérimentaux recherchent, et les innovateurs conceptuels trouvent. » dans des maîtres anciens et des jeunes génies.Old Masters and Young Geniuses. Cela pourrait être une réponse à la question des auteurs sur le choix des VCs: ils chercheraient des innovateurs conceptuels.

Une mise à jour majeure : plus de 700 startups

Je compile régulièrement des données sur les startups, principalement lorsqu’elles déposent un dossier d’entrée en bourse (généralement des documents S-1 ou 424B4 sur Nasdaq). Grâce à une ruée de tels dépôts cette année (malgré le covid) mais aussi en revisitant des dépôts plus anciens grâce à la superbe base de données de Jay Ritter, comptant plus de 11000 introductions en bourse depuis 1975, j’ai pu récemment augmenter ma propre base de données (beaucoup plus petite) de tables de capitalisation à 716 anciennes startups technologiques (contre 600 startups en avril dernier). Il s’agit d’une augmentation d’environ 20%, c’est donc une mise à jour assez importante. Voici le document de tous les capitalisations individuelles :
Equity List – Lebret – Nov2020

Vous préférerez peut-être télécharger le pdf. Et avant de lire le reste de l’article, vous pourriez être intéressé par l’analyse des 600 startups en avril dernier: données mises à jours sur 600 (anciennes) startups

Je ne vais pas reprendre dans les détails l’analyse des données qui serait sans doute similaire aux 600 startups d’avril dernier. Vous trouverez toutes les statistiques à partir de la page 729 du pdf. L’évolution des chiffres par période de 5 ans est frappante. Elle montre sans doute en partie l’évolution de l’importance de la technologie mais sans doute aussi l’importance du capital-risque dans les stratégies de croissance. Pour le meilleur et pour le pire comme je le disais dans mon article précédent (en anglais seulement) et comme l’a très bien dit Philippe Labouchère dans Le Temps : Ces méga-investissements qui déforment la réalité

Ne vous laissez pas tromper par la baisse de la période 2015. Ces très jeunes entreprises qui ont déposé une dossier d’inscription en bourse sont pour la plupart des entreprises de biotechnologie dont la dynamique est légèrement différente. Les sociétés informatiques qui dentreront en bourse dans les prochaines années seront intéressantes à analyser: on verra si la tendance se poursuit ou s’effondre …

Un dernier élément. Sur les 716 entreprises, 274 ont été acquises et 383 sont toujours publiques. La valeur moyenne des fusions-acquisitions est de 3 milliards de dollars et la médiane de 600 millions de dollars (rappelez-vous que les statistiques des startups ne sont pas gaussiennes mais suivent une loi de puissance, une sorte de situation de « winner takes all »). Voici la liste des acquéreurs d’au moins deux sociétés:

Moderna et BioNTech, des startup Covid-19

Hier, j’ai publié un article sur le dépôt d’introduction en bourse d’Airbnb ici et dans quelques semaines ou quelques mois, je ferai passer mon étude des cap. tables de 600 startups à 700. Une mise à jour majeure ! Entre temps, même si je ne suis pas du tout un spécialiste de biotechnologie, j’étudie aussi quelques startups du domaine. Vous pouvez consulter le tag #biotech par exemple ou un post sur les startups Crispr. Il aurait été difficile de ne pas remarquer récemment deux autres startups qui sont entrées en bourse récemment, Moderna en 2018 et BioNTech en 2019, à cause de Covid19. Regardez leur récent historique en bourse lorsqu’elles ont annoncé un vaccin contre le virus:

Peut-être jetez un coup d’œil à leur table de capitalisation en fin de post. Quelques commentaires: Moderna avait été fondée dans la région de Boston en 2009 et BioNTech en Allemagne en 2008. Leurs revenus (et leurs pertes) étaient importants au moment du dépôt. Beaucoup de capital-risque (qui détient 60% des deux entreprises), de nombreux employés. Pas de jeunes fondateurs (46 et 60 ans chez Moderna, 41, 43 et 64 ans chez BioNTech). Vous pouvez ajouter quelques commentaires, le cas échéant …

En définitive ces chiffres ne sont pas très différents des géants du numérique dans le post d’hier, à une nuance près, l’âge des fondateurs.

Airbnb annonce son entrée en bourse. Le dernier des géants ?

Airbnb vient d’annoncer son entrée en bourse. Enfin ! C’est peut-être la dernière introduction en bourse des géants (et pas seulement la dernière en date), ces géants qui ont émergé au 21e siècle, comme

et bien sûr voici sa table de capitalisation, pas si éloignée de ce que j’avais essayé de deviner en 2017 dans www.startup-book.com/fr/2017/03/13/quelle-est-la-structure-actionnariale-duber-et-dairbnb:

The Microchip Revolution (annexe) – Intersil

Comme je l’avais mentionné dans mon post précédent, je désespérais de trouver une information précise sur Intersil qui me permettrait d’illustrer son actionnariat lors de l’entrée en bourse.

Vous pouvez passer cette narration très anecdotique qui est sans doute avant tout une archive pour moi, mais qui montre aussi qu’il faut toujours persévérer. Sachez que chaque pays a un registre des entreprises, plus ou moins riche en information, parfois payante, parfois gratuite. Aux USA, la Security and Exchange Commission (SEC – www.sec.gov) donne accès à tous les documents sur les entreprises publiques (c’est-à-dire cotées en bourse). Par opposition, les entreprises privées (non cotées en bourse) ne sont pas obligées de publier la moindre information, notamment financière. (Et j’ajoute que le Private Equity – dont fait partie le capital risque – ne finance que des entreprises privées, i. e. non cotées).

La SEC fournit un service – EDGAR – gratuit pour tous les documents publiés jusqu’au milieu des années 90, 1996 pour être précis, je crois. La SEC vendait les documents antérieurs à 1996 pour environ $40-60 puis a confié quelques années plus tard le service à Thomson Reuters (puis Refinitiv) – privatisation des « services publics » et le prix est monté à $80 puis $120-140 par document…

Le 4 octobre j’ai contacté Thomson Reuters en leur demandant les prospectus d’IPO d’IDT, Lam Research et Intersil.

Si j’ai obtenu les informations sur les deux premiers quasi- immédiatement, je n’ai obtenu que le 7 octobre par contre pour Intersil une question pour réponse qui me demandait de choisir un document dans le tableau suivant :

La question était déstabilisante car Intersil n’est pas Harris et je voulais un document en date de 1972. Il ne devait pas exister de documents antérieurs. Intersil a été fondée en 1967, est entrée en bourse en 1972 puis a été rachetée selon certaines sources en 1981 par General Electric (GE) et en 1988 par Harris (voilà!) qui a combiné Intersil avec des unités de RCA et de GE. En 1999, Harris fit d’Intersil une spin-off qui fut à nouveau mise en bourse en 2000… En 2017, l’entreprise japonaise Renesas a racheté Intersil.

En expliquant à la SEC cette situation, une seconde recherche les a conduit à me proposer ces documents :

L’achat de 2 documents à ce prix m’a fait hésiter. J’avais donc besoin de plus d’informations. J’ai contacté des individus:
– Christophe Lecuyer, auteur de Making Silicon Valley, Innovation and the Growth of High Tech, 1930-1970
– David Fullagar, anciennement chez Intersil,
– Michelle Lowry de l’Université Drexel,
– Josh Lerner et Paul Gompers de l’Université Harvard,
– Jay Ritter de l’Université de Floride,
ainsi que les institutions:
– Le Computer History Museum de San Jose, Californie
– Les bibliothèques de l’Université de Stanford, de l’Université de Harvard
– Le service WRDS de Wharton (Wharton Research Data Services), l’école de commerce de l’université de Pennsylvanie.

La plupart ont répondu même s’ils n’avaient aucune information. C’est la culture américaine: les gens essaient d’aider, souvent en donnant de nouveaux noms ou pistes. Je dois en particulier remercier Jay Ritter qui a répondu immédiatement: « Mes archives indiquent que l’action d’Intersil a été cotée le 20 janvier 1972 à $14 l’action. La première clôture du marché semble avoir été de $12. Mais j’ai moins d’informations sur cette société que la plupart des introductions en bourse de 1972. » puis plus tard « Dans un autre fichier, j’ai découvert que le symbole ISIL, coté sur le Nasdaq, pouvait être une spin-off de General Electric, mais qu’elle était financé par du capital-risque avec Diebold Venture Capital Corp., RCA Corp., Sutter Hill Ventures, Bessemer Venture Partners, Mayfield II, Citicorp Venture Capital et Small Business Enterprises (Bank America) en tant qu’investisseurs, Bache était le principal souscripteur et a vendu 360 000 actions à 14 dollars par action (352 000 nouvellement émises, dont 8 000 par des actionnaires vendeurs). »

Fait intéressant, il existe des informations mélangeant 2 introductions en bourse différentes pour ne pas dire 2 entreprises différentes. Mais j’avais ma date ! Le 20 janvier 1972.

Le 11 octobre, j’ai pu recontacter Refinitiv et mon contact a répondu « Veuillez prévoir au moins 2 à 3 heures pour le processus ». Le lendemain, « ils doivent scanner la microfiche pour le document d’Intersil. [Mais] il semble qu’ils ont du mal à le trouver. » Et le lendemain, je l’avais enfin, ce qui a rendu possible la table suivante:

Souvenez-vous que Bauer et Wilder ont dédié leur livre à Jean Hoerni: « Ce livre est dédié à Jean Hoerni, l’inventeur du processus planaire; sans lequel rien de tout cela n’aurait été possible. » Hoerni est devenu un entrepreneur et détenait environ un quart d’Intersil IPO . C’est rare et énorme pour un fondateur. Vous ne connaissez sans doute pas les investisseurs, c’était les années 60. Mais Arthur Rock est une légende (un investisseur dans Intel, Apple – voir mon prochain article!) Et Fred Adler est également célèbre, bien que dans une moindre mesure. C’était le début des startups et du capital-risque, mais fondamentalement, tout fut inventé à cette époque et les règles sont à peu près les mêmes aujourd’hui.

Une furie de startup numériques préparant une entrée en bourse

Après de très nombreux dépôts d’introduction en bourse de startups biotech en 2020 (j’en ai compté 20 parmi les 43 que j’ai suivis et dont j’ai construit les « cap. tables »), la fin du mois d’août a vécu 8 dépôts de sociétés de logiciels (pour seulement 15 au total en 2020). Je ne pense pas qu’il y ait de rationnel ici (à moins que Palantir n’ait été un déclencheur), mais j’ai décidé de jeter un œil à ces 8 entreprises.

Celles-ci sont
BigCommerce (Australie)
Palantir Technologies (voir mon article précédent ici)
Asana, Sumo Logic, SnowFlake (Silicon Valley)
Unity Software (Danemark), Jfrog Ltd (Israël)
AmWell (Boston)

Vous pouvez aller voir leurs actionnariat dans le pdf plus bas (pages 633, 636-42) mais plus que les données individuelles (aussi disponibles à la fin du post), ce sont les statistiques (limitées) que je trouve intéressantes:

Ces « jeunes » startups ont mis 12 ans à préparer leur entrée en bourse, c’est bien plus que par le passé (récent) et elles ont utilisé des quantités incroyables de capital-risque, dans les centaines de des millions. Même la série A, le 1er tour, est énorme, environ 10 millions de dollars. Leurs ventes sont également importantes (plus de 100 millions de dollars pour toutes) avec une valeur mediane de 150 millions de dollars. Leurs pertes ne sont pas minimes avec une valeur médiane de 100 millions de dollars …

Maintenant, si nous regardons l’actionnariat, les investisseurs détiennent environ 45% de la société, pas plus que par le passé (malgré les énormes levées de fonds), les actions d’introduction en bourse sont assez petites (environ 4%). Les actions ordinaires (principalement celles des employés) représentent environ 35% et vous devriez également remarquer que ces startups comptent des centaines pour ne pas dire des milliers d’employés. En guise de commentaire parallèle, les PDG non fondateurs ne sont pas la norme et détiennent environ 3,5% de l’entreprise (les directeurs financiers ont environ 0,7%)

Les fondateurs en gardent environ 14%. Ils sont environ 2 par entreprise, avec un âge médian de 35 ans (la moyenne est de 33 ans donc légèrement inférieure à la moyenne générale de 38 ans.

Je pense que tout cela est assez intéressant et n’hésitez pas à consulter les statistiques globales dans mon article plus tôt cette année: des données sur l’actionnariat dans plus de 600 startups.

Les données méritent quelques explications et méritent aussi d’être comparées aux moyennes des plus de 600 startup étudiées dans le pdf (pages 644-659).

Equity List August2020

 

Palantir prépare son entrée en bourse

Je ne suis pas sûr que cela valait la peine d’en faire un article car il n’y a rien de vraiment surprenant avec le document S-1 de Palantir pour son IPO qui peut être trouvé ici sur le site Web du NASDAQ. Pourtant, il s’agit de Palantir, la société de logiciels très discrtète cofondée par Peter Thiel, Alexander Karp et Stephen Cohen (ainsi que Joe Lonsdale et Nathan Gettings)


Thiel, Karp, Lonsdale & Cohen (Gettings ne peut pas être trouvé en ligne)

J’ai donc fait mon exercice préféré, construire une table de capitalisation provisoire. La voici:

Quels sont les faits marquants: le niveau élevé des ventes, des pertes et des levées de fonds. La startup, ni ses fondateurs ne sont plus jeunes… C’est tout. Ou n’hésitez pas à commenter!

Partage d’equity dans les startup – une présentation

Il y a quelques jours, j’ai eu l’occasion de présenter en visioconférence le partage d’equity dans une startup entre associés-fondateurs, investisseurs et employés. Je l’avais faite de nombreuses fois ces dernières années comme par exemple sur Slideshare, ici mais je ne l’avais jamais enregistrée. Voici qui est chose faite:

Pour archive, la présentation Slideshare…

Les autres liens

600 tables de capitalisation : https://www.startup-book.com/fr/2020/04/06/donnees-mises-a-jours-sur-600-anciennes-startups/

Universités et prises de participations dans les startups : https://www.startup-book.com/fr/2013/11/05/que-demandent-les-universites-aux-start-up-pour-une-licence-de-propriete-intellectuelle/

Startups et titres : https://www.startup-book.com/fr/2019/12/11/les-titres-dans-les-startups/

Le Tweet de Penny Schiffer : https://twitter.com/PennySchiffer/status/718323492006076417

Slicing pie : https://slicingpie.com/

Pie calculator : https://www.andrew.cmu.edu/user/fd0n/35%20Founders%27%20Pie%20Calculator.htm

Un nouveau lien non mentionné dans la présentation : Comment répartir le capital de départ entre fondateurs ? par JB Rudelle, fondateur de Critéo : https://thegalionproject.com/blog/story/1178/comment-repartir-le-capital-de-depart-entre-fondateurs

Le sombre et mystérieux côté des licornes britanniques: Darktrace Ltd

Ma quête naïve et obsessionnelle des tables de capitalisation de startups m’a conduit aujourd’hui à une recherche presque digne d’un thriller ! Je vais d’abord vous laisser jeter un œil à la table de capitalisation de Darktrace que j’ai décidé d’étudier car elle appartient à la liste restreinte des licornes britanniques avec Revolut et Graphcore.

Eh bien, la première information surprenante est la structure fondatrice, ICP London. Pourquoi une structure des Iles Vierges britanniques? Pour cacher qui sont les fondateurs? Puis j’ai découvert des membres surprenants du conseil d’administration, Michael Lynch, le fondateur d’Autonomy et Sushovan Hussain, l’ancien CFO d’Autonomy… Autonomy a toujours été un casse-tête pour moi avant de devenir une acquisition scandaleuse de HP et ensuite la cause d’un énorme procès, pas encore jugé… Et en droit, vous êtes innocent à moins que vous ne soyez reconnu coupable.

Un autre aspect étrange de l’entreprise est ses liens avec les services secrets, MI5, CIA, NSA. Probablement pas si surprenant quand votre industrie est la cybersécurité… Étant basée à Cambridge, il n’est pas surprenant que de nombreux employés de Darktrace aient été chez Autonomy auparavant. Je ne connaissais pas les autres membres du conseil d’administration, mais les investisseurs sont célèbres: Summit, KKR, Insight. Invoke Capital l’est moins ainsi que ses membres au conseil d’administration, Vanessa Colomar et Andrew Camper. Lynch et Hussain ne font plus partie du conseil d’administration et cela est probablement lié au litige avec HP Autonomy.

Puis j’ai eu mon Eurêka: Invoke Capital Partners… ICP! Darktrace a donc été fondée par l’ancienne équipe d’Autonomy et sa nouvelle structure d’investissement, Invoke. Je me devais faire un peu plus de recherche et j’ai trouvé deux articles assez fascinants:

Des squelettes dans le placard: Darktrace, une entreprise de cybersécurité de 2 milliards de dollars, hantée par des personnages de la catastrophique acquisition de Autonomy par HP, une enquête remarquable publiée en février 2020 par le journaliste de Forbes, Thomas Brewster. L’article est à lire ici en anglais.

Et tout aussi intéressant: 2019 Darktrace and Autonomy: tracking down all the money and CEOs publié en décembre 2018 par Luca Kosev.

A lire et à apprécier…