Archives mensuelles : juillet 2009

L’anatomie d’un entrepreneur

Un nouvel article vient d’être publié grâce au soutien de la fondation Kauffman. L’étude, intitulée “The Anatomy of an Entrepreneur,” est l’oeuvre de Vivek Wadhwa, Raj Aggarwal, Krisztina “Z” Holly, et Alex Salkever. Elle donne des éléements d’inofmration particulièrement intéressants sur le parcours et la motivation des entrepreneurs.

Le papier peut être téléchargé sur le site de la Kauffman foundation . En voici un résumé:

Les fondateurs ont général une formation universitaire, viennent des classes moyennes, ont une famille et de l’expérience.Ceci casse un peu le mythe de l’entrepreneur sans expérience, sans diplôme tel Stev Jobs.

Ils n’ont pas toujours eu une vocation précoce:

L’importance des mentors ou modèles est étudiée:

De plus, l’étude se focalise sur les jeunes entrepreneurs et montre des caractéristiques légèrement différentes:

C’est sans doute ici que le modèle de fondateur à la Yahoo, Google founders entre en lice.

Enfin, il y a de nombreux « serial entrepreneurs ». J’en suis un peu surpris car je ne suis pas sûr que ceux qui réussissent sont souvent des serial entrepreneurs. Mais après tout, il n’y a pas là de vraie contradiction. Les données sont intéressantes:

Je dois enfin ajouter une remarque sur la définition que les auteurs donnent au mot fondateur:

a “founder” was “an early employee, who typically joined the company in its first year, before the company developed its products and perfected its business model.”

Si de nombreux fondateurs considérés sont plus des employés que des entrepreneurs, cela pourrait avoir un impact. Une start-up bien financée à ses débuts peut attirer des managers expérimentés comme premiers employés, qui ne sont pas pour autant des entrepreneurs. Ceci étant dit, tout cela est très intéressant.

Pas de business plan. Est-ce important?

Une étude en date de décembre 2008 indique que la soumission d’un business plan à des capitaux-risqueurs serait au mieux un acte symbolique, au pire sans intérêt ou du moins sans relation avec la décision d’investissement.

L’article intitulé « Form or Substance: The Role of Business Plans in Venture Capital Decision Making » a été écrit par David Kirsch, Brent Goldfarb et Azi Gera de l’Université du Maryland et a été publié par la Strategic Management Journal.

Sur une base de plus de 1000 documents, les auteurs ont testé un certain nombre d’hypothèses relatives au business plan:

1- l’impact d’un document standard,

2- la présence d’investisseurs dans la société cherchant des fonds,

3- la mention des besoins financiers,

4- les informations sur l’équipe,

5- les informations sur le « capital humain »,

6- les références à l’expérience entrepreneuriale passée,

7- les références à l’expérience professionnelle.

Les résultats sont assez frappants: les hypothèses 1, 2, 3, 5 et 7 ne sont pas validées et les hypothèses 4 et 6 auraient un certaine validation.

Leurs conclusions sont claires: « Les éléments d’information d’un business plan ne sont pas des sources d’information importantes pour la prise de décision. La soumission d’un tel document est au mieux un acte cérémonial » et ils ajoutent « ni l’existence d’un business plan ni son contenu n’ont de rôle de communication avec les capitaux-risqueurs… Les informations critiques sont obtenues par d’autres canaux de communications ».

Mais j’ajoute, à titre personnel cette fois, que tout cela ne signifie pas que le document n’est pas nécessaire pour tout entrepreneur qui souhaite lever des fonds…