Les pensées d’un entrepreneur Suisse en Californie

A la suite d’une longue conversation téléphonique avec un Suisse basé dans la Silicon Valley, celui-ci m’a envoyé ses réactions. Je les ai trouvées très intéressantes. Je vous laisse en prendre connaissance:

« Ça me démoralise un peu de voir que les choses n’évoluent que lentement (c’était malheureusement déjà mon impression)…

Du cote philosophique, je réfléchissais dans la voiture que l’un des problèmes est le niveau de confiance. Aux US, tout le monde est élevé dans la culture du « tout est possible », « rêve américain », parfois au point ou cela devient stupide et énervant… Au contraire, en Suisse, on veut tout bien faire et on est dans la culture du « c’est pas possible », « je sais pas faire ». En fait, pour être entrepreneur, il ne faut pas avoir peur de faire les choses de manière imparfaite, de faire des choses dans des domaines que l’on ne connait pas bien, et rapidement en plus (c’est l’oppose du spécialiste Suisse qui est très pointu et très centre sur les détails « travail bien fait »)… En résumé d’apprendre de nouvelles choses sur le tas:

– Comment lever de l’argent: Par où commencer?
– Comment négocier un contrat d’investissement
– Comment aborder les partenaires
– Négociation
– Comment travailler avec des recruteurs, des avocats, des clients…
– Comment monter et manager un groupe
– Comment engager des commerciaux (pour un ingénieur). Au fait: ça fait quoi le marketing, les ventes, les opérations?
– Comment creer un nouveau produit – schedule, spécification, qualification, etc…
– Ou trouver des distributeurs pour le produit? Comment choisir les bons?
– etc…

Tout ça s’apprend pas a l’école pour un ingénieur (je sais même pas ce qui est vraiment couvert de manière pratique dans un MBA). En fait je sais pas si ça peut s’apprendre dans une cours a l’université… Pour moi, un entrepreneur, çà n’arrête pas de faire des choses nouvelles, assez mal la première fois, et de s’améliorer au cours du temps. Il faut a la fois ne pas avoir l’attitude négative/défaitiste qui fait que l’on ne tente jamais des choses difficiles/risquées, sans aller a l’oppose et ne se lancer que dans des projets irréalistes. Il y a une « fine line »
entre l’arrogance (il faut quand même connaitre ses limites) et le dynamisme d’un bon entrepreneur…

Bien sur, le fait que la formation des ingénieurs ne comprenne aucune introduction au Marketing, a la comptabilité, au aspects légaux n’aide pas. (Mais c’est le cas au US aussi) »

Hier, j’étais à Grenoble pour une table sur les Nouveaux Conquérants:

Le sujet était exactement le même: la nécessité de la confiance en soi, de la passion, de l’enthousiasme pour affronter l’incertitude.

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