Comme je l’ai indiqué dans mon récent post (en anglais seulement) sur Carbonite, j’ai promis de revenir sur le sujet de l’âge des fondateurs après des commentaires de Pascale sur un autre de mes posts en anglais, Is There A Peak Age for Entrepreneurship?
Or j’ai des données que je n’avais pas exploitées jusqu’ici, avec lesquelles je vous ennuie peut-être quand je publie mes tables de capitalisation de start-up qui vont en bourse. Ces sociétés publient l’âge de leurs dirigeants si bien que si les fondateurs sont encore présents lors de l’IPO, je peux en déduire leur âge à la fondation. De plus les biographies donnent aussi les start-up précédemment créées par ces entrepreneurs. J’ai donc fait un rapide exercice hier que j’ai classé en 2 groupes. Le premier regroupe essentiellement des IPOs assez récentes 8depuiws 5 à 10 ans) et le second, des start-up des années 90 ou même avant. Notez que dans mon livre, j’arrivais à une moyenne de 27 ans pour les start-up célébrissimes.
Voici donc le 1er groupe (52 fondateurs issus de 25 start-up):
Et voici le groupe des sociétés plus anciennes (53 fondateurs issus de 22 start-up) avec non seulement la moyenne du groupe mais aussi des deux groupes en fin de tableau.
Ce ne sont pas des statistiques mais des anecdotes et notez de plus que si je n’avais pas l’âge, j’ai aussi regardé le parcours académique avec l’hypothèse que l’on obtient son BS à 21 ans environ. La moyenne est à 34, et surtout augmente de 31 à 35. Clairement pas les 27 ans de mes stars, mais pas non plus les 40 ans des études récentes. je vous laisse décider si le verre est à moitié vide ou à moitié plein. Je reste intrigué par le fait que les « stars » semblent être beaucoup plus jeunes (en admettant que cette nouvelle hypothèse soit correcte!).
Un dernier commentaire qui n’est pas lié au sujet: le « nombre d’années de la création à l’entrée en bourse (IPO) » passe de 3.7 à 6.8, avec une moyenne à 5. Les chiffres restent bien inférieurs à mes mesures anecdotiques en Europe (de l’ordre de 9, voire 10 ans).
Sequans vend des puces pour le monde du sans-fil. Elle est entrée en bourse le mois dernier. C’est un événement assez rare pour être mentionné d’autant plus que la start-up est française et qu’elle a fait son IPO à New York sur le NYSE. L’IPO n’a pas été un énorme succès, mais c’est en soit un exploit pour une société française (il y a eu ILOG, Business Objects et quelques autres, peu nombreuses). Je note de plus que Sequans n’avait pas de capital-risque américain et qu’ayant été fondée en 2003, il lui a fallu moins de 8 ans pour aller en bourse.
Que puis-ajouter de plus?
– la start-up avait levé plus de €50M avant l’IPO et $66M lors de cet événement.
– l’équipe de fondateurs avait déjà eu une expérience de start-up américanise (Juniper)
– les VCs sont français (i-source, SGAM) et britanniques (Add Partners, Kennet). Plus tard, Sequans a ajouté des investisseurs stratégiques (Swisscom, Alcatel, Motorola).
– Tous les actionnaires ont vendu une petite part de leurs actions (environ 3-5%)
La Silicon Valley est bien connue pour ses migrants, en particulier ceux qui viennent d’Asie (Inde, Chine, Taiwan, Corée, etc.). AnnaLee Saxenian est célèbre pour ses travaux sur le sujet. ;ais les Européens sont bien moins célèbres et c’est un peu injuste. Je vais essayer de l’illustrer tout d’abord par quelques figures « illustres » et ensuite par quelques données statistiques.
J’utilise cette photographie depuis quelques années pour montrer que l’Europe a également ses migrants célèbres, que sans doute nous devrions utiliser au moins comme modèles. Vous les connaissez ? Prenez un peu de temps pour estimer combien vous sont familiers.
A droite, un Français, Pierre Lamond, fondateur de National puis capital-risqueur chez Sequoia, spécialiste des semi-conducteurs. http://en.wikipedia.org/wiki/Pierre_Lamond.
A droite, un Allemand, Andy (von) Bechtolsheim, fondateur de Sun, et business angel de Google, (il est connu pour avoir signé un chèque avant même que la start-up ne fût créée). Ses $100k lui ont rapporté $1B, bon investissement, il continue a entreprendre et investir. http://en.wikipedia.org/wiki/Andy_Bechtolsheim
A droite encore, Michael Moritz, un Gallois, ancien journaliste de Time Magazine, et investisseur chez Sequoia également, connu pour avoir investi dans Yahoo et Google à la fois ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_Moritz
Deuxième ligne
Le Français, c’est Philippe Kahn, véritable icône française, il a quitté l’enseignement en France avec un visa de touriste en 1982 pour créer Borland aux USA. Pas mal ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Kahn
Puis Andy Grove, un Hongrois, a franchi le rideau de fer pour débarquer à New York sans parler un mot d’anglais, quasi fondateur puis patron d’Intel dans les grandes années. http://fr.wikipedia.org/wiki/Andrew_Grove
Troisième ligne
Pierre Omidyar, a moitié français seulement, en fait iranien par sa famille, mais né à Paris, déménage aux USA à l’âge de 6 ans… fondateur d’eBay. http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Omidyar
Les autres fondateurs ont un parcours Europe-USA-Europe :
Les 3 fondateurs de Logitech Borel, Zappacosta et Marini. « L’idée de Logitech a germé en 1976 à Stanford. Alors qu’ils y étaient étudiants en informatique, Daniel Borel et Pierluigi Zappacosta devinrent amis, amitié qui se solda en alliance entrepreneuriale. Alors qu’ils terminaient leurs études, Borel, un Suisse et Zappacosta, un italien identifièrent le potentiel d’un système de traitement de texte logiciel (d’où le nom !). Un prototype fut réalisé avec le soutien de Bobst ». On connaît la suite. http://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Borel http://fr.wikipedia.org/wiki/Logitech
Histoire similaire pour la suite. Bernard Liautaud est fondateur de Bus. Objects avec Denis Payre, mais qui a étudié aussi à Stanford, qui a déménagé très vite aux USA car il a compris que IT = USA. http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Liautaud
Pierre Haren, fondateur de Ilog, a obtenu son PhD au MIT. Pas de Silicon Valley mais Pierre m’avait indiqué l’importance de la culture américaine dans son parcours. http://fr.wikipedia.org/wiki/ILOG
Et maintenant quelques statistiques. On pourrait toujours me dire que je n’ai cité que quelques trop rares exemples. Le tableau qui suit se trouve dans mon livre et vient indirectement d’un autre travail d’AnnaLee Saxenian. Elle et ses coauteurs ont analysé d’où venaient les entrepreneurs étrangers de la Silicon Valley. Je ne crois pas qu’ils avaient regroupé l’ensemble des pays européens comme un seul groupe, ce que j’avais fait à partir de leur données. le résultat me semble impressionnant puisque l’Euorpe est comparable à la Chien ou à Je ne suis pas sûr que cela soit bien connu…
Ref: AnnaLee Saxenian et al. « America’s New Immigrant Entrepreneurs » Duke University et UC Berkeley, janvier 2007.
Une interview de mes anciens patrons, Neil Rimer et Giuseppe Zocco dans l’Hebdo. Elle est intitulée « L’argent est là, mais pas le soutien aux entrepreneurs ». J’ai toujours dit que l’argent n’était pas le problème. Le problème est environnemental, culturel. Et d’ajouter: «LES CHOSES SONT BEAUCOUP PLUS SIMPLES DANS LA SILICON VALLEY OU À LONDRES.»
Un tout petit extrait pour ne pas être taxé d’enfreindre le droit d’auteur:
Que devrait faire la Suisse pour soutenir la création d’entreprises?
N. R.: Tout ce qui serait utile pour garder ou attirer les meilleurs entrepreneurs et les cadres susceptibles de les rejoindre: octroyer des permis de séjour, faciliter les démarches bureaucratiques pour la création de ces emplois, supprimer les paperasseries inutiles pour la création et le financement des entreprises.
On pourrait également promouvoir l’idée de créer un centre d’excellence pour les sociétés technologiques. Personne ne va venir parce qu’on a ici des physiciens ou un Prix Nobel: les créateurs viendront ou resteront si quelques entreprises nées en Suisse deviennent mondiales.
G. Z.: Créer une situation juridique et fiscale claire pour que d’autres sociétés de capitalrisque et des Business Angels s’installent ici. Il faudrait aussi permettre aux étudiants non européens des écoles supérieures et polytechniques de rester en Suisse pour créer leur start-up.
Après Genentech, Chiron et Genzyme, voici une brève synthèse de toutes ces données sur la biotech. Le tableau qui suit vous rappelle toutes les données et j’y ai ajouté Amgen. Elle est certes dure à lire mais vous pouvez l’agrandir. Vous y trouverez pour les start-up l’année de fondation, celle de l’entrée en bourse (IPO), les revenues et bénéfices/pertes au moment de l’IPO, et le statut actuel. Pour les fondateurs, j’ai indiqué leur âge à la création, puis leur activité avant et après leur aventure entrepreneuriale. J’y ai ajouté des liens web.
Qu’y a-t-il d’intéressant à en dire?
– En moyenne, il leur faut 3 ans pour aller en bourse. Le mythe selon lequel la biotech prend un temps fou pour le succès s’applique aux revenus, aux bénéfices, mais pas à la sortie pour les actionnaires.
– En effet, lors de l’IPO, les revenus sont très faibles et les start-up perdent toujours de l’argent. Comparez par exemple à Apple sur le premier tableau.
– En définitive, elles ressemblent aux start-up Internet des années 90, avec des entrées en bourse très rapides malgré des revenus très bas.
– Enfin, elles sont achetées par des acteurs européens. C’est en totale opposition au modèle IT où les acheteurs sont américains (voir par exemple la page 36 du pdf que j’ai publié ici il y a quelques mois).
Et les fondateurs?
– D’abord ils ne sont pas jeunes. Comparez cette fois à la page 27 du même document. Les fondateurs américains y ont en moyenne 27 ans et les Européens, 33 ans..
– les fondateurs sont souvent des universitaires. Ils ne quittent pas tous leur carrière académique, prennent parfois un sabbatique. Ceci est sans aucun doute lié au point qui précède.
Tout cela montre ma faible connaissance de la biotech en général, je ne pourrais pas entrer dans beaucoup plus de détails. Mais je trouve les différences entre Biotech et Technologie de l’Information assez intéressantes pour ne pas dire considérables.
Grâce à une conversation avec un collègue de l’EPFL, j’ai réveillé des souvenirs des débuts de la Silicon Valley. Je connaissais Shockley, Fairchild et les 8 Traitres. Je ne savais pas que Shockley avait été financé par Beckman (merci Andrea :-), ce qui était le sujet de cette récente conversation.
J’ai du coup envie de revenir sur ces fameux 8 Traitres. Leur histoire (cf Wikipédia en anglais) est bien connue, mais je me suis intéressé ici à leur origine, qui est peut-être moins connue.
Le tableau qui suit décrit l’origine, l’âge et la formation des 8 ingénieurs qui quittèrent Shockley Labs pour fonder Fairchild Semiconductor en 1957. Cliquez sur le tableau pour l’agrandir.
Ils sont sans aucun doute les « pères de la Silicon Valley. Le célèbre poster « Silicon Valley Genealogy » en est une illustration convaincante aussi bien que leurs activités Post-Fairchild dans le tableau.
L’image qui suit est extraite de la précédente, (à gauche et à mi-hauteur – correspondant à 1957)
Quelques remarques finales:
– 5 d’entre eux ont été formés sur la cote Est, 2 sur la cote Ouest et 1 en Europe.
– En fait, 3 d’entre eux venaient d’Europe.
– 6 avaient un doctorat (PhD) – dont 3 du MIT-, et tous avaient une licence (Bachelor).
– Ils avaient entre 28 et 34 ans en 1957.
C’est le titre traduit en Français d’une contribution au Telegraph de Richard Titus. Vous pouvez l’article en cliquant sur Start-Up 100: What’s wrong with European venture capital? Je ne suis pas d’accord avec 100%v des arguments qu’il développe, mais disons 90%, ce qui n’est pas si mal. J’ai donc décidé d’en faire ma traduction aidée par Google. N’hésitez pas à réagir par vos commentaires!
Voici donc la traduction
Il s’agit d’une contribution de la série Tech Start-Up 100 du Telegraph. La Tech Start-Up 100 est soutenue par Orrick, Silicon Valley Bank et Microsoft BizSpark.
Il y a quelques semaines le directeur général de Videoplaza, une des sociétés de mon portefeuille, et moi-même avons visité la Silicon Valley. Le but du voyage était surtout de comprendre notre marché, mais nous avons aussi eu un certain nombre de réunions avec des des capitaux-risqueurs. L’une de ces réunions était avec James Slavet, de Greylock Ventures, les investisseurs dans Linkedin, Facebook et, plus récemment Groupon. Alors que la réunion a été courte et très focalisée, aussi bien Sorosh que moi avons été frappés par la façon dont il a été sympathique, surtout pour nous simple start-up. Il nous a offert un bureau pour la durée de notre séjour dans la Valley, et fait en sorte que Sorosh ait de la vitamine C pour soigner un rhume ; il a aussi montré sa disponibilité pour discuter du marché et de l’environnement. Il semblait désireux d’ouvrir les portes et d’aider de quelque façon imaginable.
Ce qui m’a frappé le plus de cette expérience – en plus des tenues et de l’atmosphère décontractées de Sand Hill Road – était la focalisation totale sur l’entrepreneur comme le « talent ». Quel que soit l’intérêt de Greylock pour investir (sans doute mince, car ils ont investi dans notre concurrent, Auditude) leur accueil fut impeccable, le résultat d’années d’expérience qu’un entrepreneur heureux est une grande source d’idées et de contributions à la fois directs et indirects dans l’avenir. En outre, leur volonté de donner de l’espace, de l’accès au réseau, de la nourriture, et tous les équipements de conférence étaient en grand décalage avec le modus operandi que j’ai vu dans la communauté européenne du capital-risque.
Il suffit de comparer le comportement de Slavet à celle du capital-risqueur que je ne nommerai pas, avec son costume à fines rayures, bretelles et cravate, assis derrière un bureau en bois massif face à la co-fondatrice de Lastminute.com, Marta Fox Lane, qui lui a demandé: « Qu’est-ce qui se passe quand vous tombez enceinte ? »
Même en ignorant le sexisme évident et ridicule, il y a autre chose à l’œuvre ici. Je pense qu’une grande partie du capital-risque européen est orienté finance, alors que dans la Valley on parle entreprise. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de financiers dans la Valley, et pas d’entrepreneurs en Europe (Saul Klein et PJ à Northzone sont des exceptions de haut niveau). Mais en général, c’est un thème très fréquent et récurrent : dans la Silicon Valley, les entrepreneurs, en particulier en série sont les «talents», ils sont courtisés, choyés et séduits. L’industrie [du capital-risque] consiste à leur donner des moyens, à renforcer des relations à long terme avec eux et oui – les rendre riches.
En Europe, la finance se trouve au sommet, où les entrepreneurs doivent monter pour mendier des miettes aussi bien au début que dans le développement des sociétés plus tard. J’ai entendu des tas d’histoires d’investisseurs en capital-risque empêchant les entrepreneurs qui avaient réussi de capitaliser, critiquant leur besoin de salaires raisonnables, et souvent résister à toute liquidité immédiate, alors que aux États-Unis toute une industrie (« deuxième marché ») a été construite pour faciliter ce processus.
La relation typique capital-entrepreneur dure beaucoup plus longtemps que la moyenne des mariages, mais souvent aucune des deux parties n’investit du temps pour évaluer ou bâtir ces relations.
Cette orientation entrepreneur contre financier est un deuxième défi dans notre marché, à savoir où les VCs mettent l’accent dans la gestion de leur portefeuille. Dans les conversations avec des investisseurs de la Silicon Valley, j’ai été frappé par le petit nombre qui regardent attentivement le P&L ou, plus précisément, le « P » – profit. Dans certains cas (certes pas tous), il s’agit en fait d’une aversion pour les bénéfices.
Pour la plupart des VCs de la Valley , si une entreprise génère des profits, c’est un signe qu’ils ne se développent pas assez vite – et souvent cela est considéré comme un signal pour le M&A, la sortie par vente de la société, souvent à des capitaux privés, un concurrent ou un plus gros acteur. Les VCs de la Valley veulent de la croissance – à deux chiffres trimestre après trimestre- avec l’ambition que cette croissance conduit à une plus grande base client, un marché plus important et un plus fort avantage concurrentiel défendable, qui presque toujours, mais pas toujours conduit à une plus grande sortie. Souvent, ces sorties, IPO ou M&A, se font avant la profitabilité.
Comparez cela à des entreprises en Europe. J’ai entendu dire que les membres du conseil d’administration martèlent les entreprises de moins de deux ans, avec une croissance à deux chiffres, de « ralentir la croissance et de nous faire un peu d’argent » – un message étrange si on oppose le taux de rendement interne d’un dividende avec les rendements exponentiels d’une croissance à deux chiffres. Cela est particulièrement vrai au sein des entreprises internet B2C, où « le facteur d’échelle » est vraiment l’objectif avant de pouvoir monétiser efficacement.
Certains diront que c’est la preuve d’une « aversion pour le risque » des start-up européennes, mais je dirais aussi que c’est un manque de compréhension des indicateurs opérationnels. Trop tôt l’accent est mis sur les bénéfices ce qui va restreindre la croissance. Il s’agit aussi d’une mauvaise compréhension de la complexité des indicateurs de gestion, des métriques de performance et des objectifs adaptés à motiver les gens – y compris monétaires.
Un autre défi en Europe est le manque flagrant d’investissement de développement. L’Europe dans son ensemble est gravement sous-capitalisée. Comme une grande partie de ce capital va à la chasse à l’amorçage au début ou au « growth equity » à la fin, il ya un manque de suivi intermédiaire, ce qui oblige les VCs à gérer leur entreprise avec des mesures plus attractives pour les capitaux privés, en limitant la croissance et souvent l’avenir de l’entreprise, pour ne fournir que le capital absolument nécessaire.
Le nombre de belles sociétés que j’ai vu dépérir lors de la recherche d’investisseurs pour la série B (voire A si leur premier tour d’amorçage était grand) est … déprimant, pour dire le moins. Dans de nombreux cas, j’ai vu ces entreprises tout simplement partir pour la Silicon Valley comme Loic Le Meur l’a fait.
Mieux syndiquer le suivi des tours entre VCs régionaux pourraient aider à gérer ce risque et à bâtir une meilleure communauté VC en Europe – ce qui aux États-Unis a déjà commencé à se faire. (Regardez combien de mêmes visages vous voyez dans Facebook, Google, FourSquare, Groupon.)
Faites une analyse sur un coin de table des portefeuilles européens et américains. Comptez le nombre de sorties dans les portefeuilles et le nombre d’entreprises fermées. Vous trouverez intéressant les preuves anecdotiques d’un autre secret des VCs de la Valley: ils utilisent le M&A comme un outil clé pour gérer les actifs moyens de leur portefeuille, tandis que les VCs européens gardent souvent ces entreprises parfois rentables trop longtemps dans leur portefeuille au point de décliner et mourir.
Une stratégie M&A, régulière et anticipée, dans un portefeuille peut contribuer à réduire les actifs sous-performants, et la vente compense les faiblesses possibles d’une équipe peut-être incomplète ou, dans certains cas, créer un gagnant (par exemple LOVEFiLM) à partir de quelques joueurs plus petits, qui, finiront par céder le marché à un concurrent plus grand, probablement étranger. Alors que nous avons vu une légère hausse récente de M&A (DailyMotion, Citydeals et LOVEFiLM), je dirais que nous sommes curieusement encore largement sous-performants dans cette mesure clé.
Le M&A présente également un autre défi pour le capital-risque en Europe. Il a été dit à plusieurs reprises dans cette série d’articles que le succès pour de nombreuses start-up européennes est d’être acquis: le plus probable, étant donné le paysage des acheteurs, par un Américain. Microsoft, Google, Facebook et Yahoo ont des tonnes d’argent, il y a donc une possibilité claire, et, franchement, un besoin de plus de transactions entre les États-Unis et l’Europe.
Bien qu’il y ait un débat sain pour savoir si c’est une bonne ou mauvaise chose, je dirais que, peu importe, c’est la réalité d’aujourd’hui. En tant que VC (et entrepreneur en série), vous devez avoir des sorties, à la valorisation la plus élevée possible, vous devez avoir la possibilité de remplir vos coffres et vous permettre de continuer à contribuer à l’écosystème. Cela signifie qu’un de vos principaux clients est un acheteur potentiel aux États-Unis, probablement dans la Silicon Valley.
Pourtant, je peux compter sur les doigts d’une seule main le nombre de VCs européens avec des liens profonds dans la Silicon Valley – les gens que je croise dans le salon Virgin entre mes maisons à Londres et San Francisco. Les entreprises ayant des liens étroits sont presque toujours plus performantes que leurs homologues, fonds après fonds. Seul le temps renforce la confiance, et une partie de ce temps doit être passé face à face. Je soupçonne que c’est une des raisons pour lesquelles Danny Rimer d’Index Ventures se déplace vers la Silicon Valley, et que DN Capital y a Steve Schlenker à temps plein. C’est aussi pourquoi je vis dans les deux villes.
Une réaction possible à mon dernier point, c’est que le M&A est de la responsabilité de la société, et non du capital-risque – ce qui m’amène à ma nouvelle observation, en matière de gouvernance. Dans de nombreuses start-up (à l’exception notable des scandinaves de Northzone ou Creandum, investisseurs dans Videoplaza), avec lesquelles j’ai été impliquées ou que j’ai connues au fil des années, j’ai été étonné de l’approche passive et en retrait du conseil d’administration. Fait d’une réunion ordinaire ou d’appels téléphoniques occasionnels, ils ne s’impliquent pas, en règle générale dans la gestion au jour le jour de l’entreprise, sauf si elle a commencé à échouer. Je suspecte qu’il y a plusieurs raisons à cela, y compris un manque de ressources: le capital-risque en Europe a des fonds beaucoup plus petits, ce qui signifie des effectifs beaucoup plus faibles, ce qui rend difficile un tel activisme. Mais, pour parler franchement, de nombreux gérants de hedge funds que je connais sont plus actifs que quelques-uns des VCs que j’ai pratiqués.
Peut-être que c’est dû à un manque d’expérience opérationnelle. Dans la Silicon Valley, la grande majorité des VCs ont un certain niveau d’expérience opérationnelle: la plupart des fonds ont un minimum d’un, si ce n’est plus de la moitié, de leurs partenaires issus des rangs des entrepreneurs et des managers. En Europe, il est rare (avec des exceptions comme Atomico & PROfounders) de trouver une expérience significative de démarrage d’entreprise ou de management parmi les associés des fonds.
Plus étrange encore est l’absence presque complète (je dis presque) de ce standard de la Silicon Valley qu’est l’ « EIR », ou entrepreneur en résidence. Avec un léger investissement, la plupart des VCs pourrait facilement augmenter leur faible expérience en engageant ces talents. Pourtant, très peu ont un nombre significatif d’EIRs, et dans de nombreux cas pas du tout.
Vous pouvez vous demander si la sous-performance du secteur est liée à ce déséquilibre. Je ne dis pas que les VCs devraient commencer à micro-manager, mais plutôt être un peu plus engagés dans le coaching et le mentorat. Avoir un groupe d’experts expérimentés sous la main – un petit coup de pouce en cas de besoin, du savoir faire en développement des affaires – pourrait être la petite chose qui améliore la situation et les performances actuelles.
Comme investisseur individuel, je ne veux pas mordre la main qui me nourrit souvent. J’ai été très dur sur le capital-risque européen, mais je tiens à préciser une chose. Je me suis installé en Europe, il y a cinq ans, avec une mission spécifique: identifier la manière de construire avec succès des entreprises B2C Internet dans un marché à grande complexité géographique, politique et linguistique. La mondialisation est absolue en ce qui me concerne et il y a des compétences et des forces aussi bien sur le marché que chez les professionnels de l’investissement.
J’ai choisi de faire de l’Europe mon foyer parce que je veux qu’il soit le meilleur endroit au monde pour fonder une entreprise internet. Dans cette nouvelle ère d’un monde numérique global, nous avons de nombreux avantages, mais il faut aussi répondre à certaines de nos faiblesses, jouer avec certaines de nos forces et construire la prochaine génération de grandes entreprises ici. De cette série d’articles, mon champ des possibles a été relancé. Alors, qui est avec moi?
Richard Titus est un manager expérimenté en technologie et média, un investisseur et un conseiller.
Pemo Theodore publie des entretiens et vidéos sur le sujet de la high-tech et de l’innovation avec un intérêt particulier pour la présence des femmes dans ce monde; elle s’intéresse aussi aux liens avec le capital risque. Son blog est ezebis. Elle voulait avoir mon point de vue, je ne suis pas trop sûr de sa motivation car je ne suis ni entrepreneur et non plus maintenant dans le capital-risque. Si vous n’avez pas peur de mon fort accent français, voici la vidéo et le texte anglais se trouve sur Hervé Lebret, EPFL Swiss Tech Institute, Difference in European & US Venture Capitalists. Je vous donne ma traduction en français ci-dessous. Merci, Pemo!
Entretien vidéo avec Hervé Lebret. Hervé gère les Innogrants @ EPFL (l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne), un programme de soutien à la création et au démarrage. Le programme comprend des subventions aux entrepreneurs et des conférences où les role models partagent leur expérience entrepreneuriale auprès des étudiants et chercheurs. De 1997 à 2004, il était avec Index Ventures, la société de capital risque pan-européenne qui a investi dans Skype, mysql, Virata, Addex, Genmab. Il a commencé sa carrière universitaire en ingénierie et en mathématiques appliquées à l’ENSTA et l’ONERA (Paris). Il est également l’auteur du livre « Start-Up, ce que nous pouvons encore apprendre de la Silicon Valley ». Hervé Lebret est diplômé de l’Ecole Polytechnique (Paris) et l’Université de Stanford. Il détient un doctorat en génie électrique de l’Université de Rennes. Vous pouvez trouver son blog @ Herve et sur Twitter @ hlebret
* Je comprends que vous étiez un investisseur en capital risque dans le passé et que vous faites toujours des investissements d’amorçage par le biais de l’Université. Pourriez-vous me parler un peu de votre histoire et ce qui vous a amené à ce point?
Eh bien, je vais essayer de le faire en 3 minutes. J’ai une formation d’ingénieur. J’ai étudié en France, j’ai étudié à l’Université de Stanford. Fondamentalement, il ya une grande différence entre la culture européenne, où nous étions étudiant avant tout et l’Université de Stanford où j’ai découvert que tous mes camarades voulaient faire des start-up. Ce qui m’a poussé à aller plus loin dans le sens de l’innovation. J’ai donc migré de la recherche universitaire au capital-risque en 1997. Je suis resté avec Index Ventures jusqu’en 2003. Vraiment je me suis intéressé à essayer de comprendre pourquoi l’Europe a été à ce point derrière la Silicon Valley. Puis j’ai quitté Index pour l’EPFL Université qui est l’institut suisse de technologie à Lausaunne. Je suis là pour aider les élèves à devenir des entrepreneurs. Donc j’ai un fonds d’amorçage. J’ai dépensé environ 4 millions $ au cours des 5 dernières années. Je donne environ 100.000 dollars par projet. J’ai financé environ 40 projets. Des entreprises ne sont pas forcément créées, mais 20 entreprises ont été créées à partir des 40 projets. Voilà pour mon parcours.
* Quel est le pourcentage de femmes que vous côtoyez, en ce qui concerne le financement de ces projets?
Je dirais environ 10%. Sur les 40 projets, 3 femmes ont été financées. Et 10% est probablement le nombre de femmes que vous avez en ingénierie à l’EPFL. Mon expérience en tant que ancien étudiant en ingénierie est la même, vous avez environ 10% de femmes dans les sciences et la technologie, la gestion des affaires et probablement aussi chez les entrepreneurs.
* Avez-vous noté des différences avec les femmes entrepreneurs dans leur façon de pitcher & bâtir des entreprises?
Eh bien, c’est une question difficile. Je dois répondre que je crois qu’il n’ya pas de différences. Elles ont le même niveau d’énergie. J’entends de très nombreuses analyses pour savoir pourquoi elles sont différentes. Je ne suis pas convaincu de cela. Je pense que la société fait des femmes différentes, elle les met dans une position différente à cause des familles. Les hommes veulent que leurs femmes prnnent soin de la maison ou des enfants, mais une fois que vous avez oublié à ce sujet, on découvre qu’elles sont très similaires. J’ai une fille qui a 15 ans, elle étudie les sciences. Quand je vois sa personnalité, j’ai le sentiment qu’elle pourrait être très semblable à un homme.
Fantastique & c’est évidemment pourquoi vous contribuez à des projets comme celui-ci, parce que vous voulez que votre fille ait un terrain de jeu différent, non?
Je l’espère, je l’espère.
* Cindy Gallop, fondatrice de IfWeRanTheWorld, a déclaré dans une récente interview: «les fonds de capital-risque financent à leur propre image: blanc, mâle. Le cycle se perpétue, (à prédominance masculine) de sorte que les VCs ont une idée préconçue en tête de ce qu’ils pensent être le genre d’entrepreneur à soutenir. John Doerr, aurait dit, ‘Si vous êtes un blanc, avez moins de trente ans, un geek sans vie sociale et un dropout de Harvard ou Stanford, vous pouvez aller chercher de l’argent chez les VCs. Il n’a pas dit «masculin», mais il aurait aussi bien pu . Si cela avait été une jeune fille de 17 ans, de Russie qui proposait ChatRoulette aurait-elle reçu autant d’intérêt pour le financement de ce qu’elle veut faire? » Quel est votre avis sur cela et si cela se passe, comment les femmes peuvent-elles trouver une brèche dans cette culture en particulier en Europe?
Eh bien, c’est un commentaire difficile que vous faites, mais il y a beaucoup de vérité. Je pense tout à coup au film sur Facebook. Quand vous regardez les femmes dans le film, elles n’ont pas le beau rôle contrairement à Zuckerburg, à l’exception de son ancienne petite amie qui elle a une bonne position. Oui vous avez raison, il se peut que nous (les hommes) n’aidions pas beaucoup. Je pensais aussi à combien de femmes sont dans le capital-risque? Il y a Ann Winblad, Esther Dyson. Quand j’étais chez Index, il y avait des femmes. Il y en avait 2 ou 3 sur 20 personnes. Mais vous avez raison, nous sommes toujours à copier nos modèles du passé. En Europe la situation est-elle différente de celle des États-Unis, je ne suis pas sûr?
* Cindy dit aussi: «Je ne pense pas que autant de femmes que d’hommes cherchent activement des fonds de capital-risque, car elles ne sont pas aussi intégrées dans les réseaux que les entrepreneurs masculins le sont. Les jeunes entrepreneurs de sexe masculin peuvent très facilement devenir la star du mois et se présenter d’un VC à l’autre – avoir la perception qu’ils sont «in» et obtenir leur financement. Il ne se produit pas pour les femmes ce phénomène. « Pensez-vous que le réseautage avec capital-risque est plus difficile pour les femmes entrepreneurs en Europe? «
C’est bien possible, c’est bien possible. Il s’agit en effet d’un réseau, c’est un club. Les femmes ne font pas partie du club. Mais il serait semblable pour toutes les minorités, même les étudiants en ingénierie, sans expérience, sont plus timides. Si vous pensez à tout type de minorité, ça sera la même chose. En fait, permettez-moi de lire une petite citation que j’ai trouvée dans «Founders at Work » de Jessica Livingston, un livre sur les entrepreneurs. Mena Trott (Six Apart) a dit: «Je pense que l’une des raisons se trouve que les femmes ne sont pas toujours nécessairement motivées à faire leurs preuves de la mêmefaçon que vous les hommes ; on ne peut pas faire quelque chose comme ça, sans vouloir être exposé. Je me suis toujours identifiée avec des garçons à l’école et j’ai toujours été en concurrence avec eux. « Beaucoup de femmes sont dans le marketing ou le design. Je pense que le marketing et le design sont beaucoup plus difficiles à apprendre que la technologie. « Alors, elle dit quelque chose d’intéressant, que vous devez être prêt à être exposé, que vous devez être à l’avant, de vous mettre en avant dans la société.
Oui, cela demande plus de confiance, n’est-ce pas?
Absolument
Oui, oui vous avez raison. Jessica Livingston a fait un excellent travail en ouvrant la voie pour les femmes ici, dans la vallée particulièrement.
* Qu’est-ce que vous voyez comme obstacles à l’inclusion des femmes entrepreneurs dans l’obtention de financement? Je suppose que nous devons construire notre confiance, non?
A la base, il y a l’école et l’étude des sciences et de la technologie (je ne dis pas que l’esprit d’entreprise et la technologie sont liés), mais dans mon cas, dans la haute technologie oui. Si nous n’avons pas assez de femmes dans la science et la technologie, c’est un premier obstacle. Et puis, oui, nous devons leur montrer qu’elles doivent penser à leur propre carrière. Les obstacles sont bien avant tout esprit d’entreprise. Il s’agit d’être ambitieux et ne pas avoir peur d’avoir une carrière et d’avoir des enfants [à la fois]. Ces choses ne sont pas simples. Il ya une autre citation que j’aime beaucoup. Je pense que c’était Ann Winblad, (Open Systems puis une VC avec Hummer Winblad): « Une amie m’a dit : Ma fille s’inquiète de paraître trop ringarde [nerdy] si elle s’investit dans les sciences. Elle ajoutait cependant qu’il y a des femmes qui réussissent, y compris elle-même et Carol Bartz, qui est maintenant le directeur général de Yahoo, «nous avons vraiment apprécié d’être adolescentes ainsi que notre vie d’adultes et nous avons eu beaucoup de succès. » Donc, le problème est que nous devons devenir des modèles, des modèles tels que Steve Jobs, Mark Zuckerburg, vous avez besoin de modèles de femmes aussi. Donc, si pouvez mettre en avant ces femmes et Jessica Livingston le fait, cela donnera beaucoup de confiance aux femmes.
Je pense que vous êtes tout à fait correct et beaucoup disent que nous n’avons besoin de plus de modèles féminins.
* Cindy dit aussi: «les VCs ont tendance à dire qu’ils soutiennent la personne, et non l’idée. Mais si ils ont toujours le même genre de personne – homme – alors les femmes entrepreneurs ont une meilleure chance d’obtenir financement quand elles ont quelque chose qui fonctionne réellement sur le marché « Pensez-vous que les femmes doivent avoir leur entreprise plus au point avant qu’elles puissent obtenir le financement?
Il est vrai que, fondamentalement, le niveau de confiance qui est accordé aux femmes par rapport aux hommes est, a priori [plus bas], de sorte qu’elles doivent arriver avec quelque chose qui est plus mature. C’est très compréhensible. Je suis d’accord.
* Souvent, des conseils pour obtenir le capital-risque sont assimilés au « dating », ce qui implique qu’il existe un « match » entre l’entrepreneur et l’investisseur. Avez-vous remarqué un profil psychologique général de capital-risque et d’entrepreneurs qui favorise l’attraction et la synergie entre eux pour développer une start-up?
Je ne suis pas sûr d’avoir de bonnes réponses à cela. Vous devez vous rappeler que, le capital-risque en Europe a moins d’expérience comme entrepreneur qu’aux États-Unis. Les capital-risqueurs ici sont probablement d’anciens consultants, d’anciens banquiers, d’anciens managers parfois. Ce qui les rend conservateurs, n’est-ce pas?
Certainement, certainement, la prise de risque en Europe a changé. Vous avez un certain nombre de nouvelles entreprises avec d’anciens chefs d’entreprise, vous savez les gens de Skype qui sont maintenant les investisseurs, les gens avec qui je travaillais chez Index Ventures, sont des gens vraiment super. Nous avons un certain nombre de bonnes entreprises en Europe, mais bien sûr, nous devons améliorer cela avant que je ne sois même pas capable de répondre à votre question sur le lien pour les femmes. Désolé.
Non, je comprends, mais si on parle en général, si vous vous rappelez de vos jours en tant que capital-risqueur, quelles sont les choses qui vous décidaient à investir dans une entreprise lorsque l’entrepreneur vous parlait?
Ce sont clairement les gens, ce n’est pas l’idée! Mais bien sûr en Europe en raison de l’absence d’une longue histoire, vous ne pouvez pas parier souvent sur les entrepreneurs en série ou d’anciens entrepreneurs qui ont réussi, donc vous devez parier sur le talent. Il s’agit donc plus de talents techniques, le niveau d’énergie des personnes aussi. Le niveau de confiance en soi peut être moins important, car ce n’est pas une caractéristique typique des Européens par rapport aux Américains. Mais vous êtes à la recherche de talent, le talent brut, le talent d’ingénieur et nous investisseurs, ajouterons à ces talents, le talent managérial. Nous pourrons avoir à chercher aux États-Unis les managers qui manqueraient ici. Je l’ai beaucoup fait.
Brillant, je vous remercie.
* Dans la danse avec un entrepreneur et à la fois dans le processus de décision de financement, et ensuite en travaillant avec les start-up, quelles sont les qualités nécessaires qui font un capital-risqueur de qualité en Europe ? Quelques-uns des talents mentionnés: Souhaitez-vous faire confiance à votre instinct et aux sentiments qui produisent la relation avec l’entrepreneur en tant que signes de ce qui se passe dans l’entreprise? Ou voulez-vous «gérer par influence ou persuasion »?
Le feeling est délicat parce que quand vous avez beaucoup d’expérience, c’est très bien. Mais quand vous êtes nouveau, comme nous sommes en Europe, je serais prudent sur l’instinct. Mais je pense que c’est important. Je pense que la qualité la plus importante du capital de risque est la qualité du réseau. Ils ne peuvent pas de toute façon gérer les entreprises, mais ils peuvent certainement avoir une influence sur les entrepreneurs en disant «vous ne savez pas tout, essayez de vous associer avec des gens qui peuvent vous aider à construire une grande entreprise. » Je pense que c’est un élément clé. Bien sûr, en Europe, nous sommes très conservateurs, cette image qu’il vaut mieux d’avoir une petite part d’un grand gâteau qu’une grande part d’un petit gâteau [nous l’avons moins]. Si vous parvenez à convaincre les fondateurs de cet élément, ils peuvent réussir ce qui signifie aussi penser au niveau mondial dès le premier jour, pensez international. Parce que les acheteurs ne sont pas en Europe, quel que soit le marché initial, les acheteurs sont aux États-Unis. Je pense donc que la qualité des investisseurs européens est d’être connecté aux États-Unis aussi bien en termes d’embaucher des gens, trouver des partenaires, trouver des clients, trouver de futurs investisseurs, la qualité du réseau sera la clé!
Et je suppose, parce que vous avez mentionné plus tôt que les capital-risqueurs en Europe sont essentiellement des consultants ou issus de milieux bancaires, ils ne seraient pas en mesure de contribuer à l’entreprise de la même manière que les investisseurs ici, qui viennent de la technologie ou des sciences de la vie. Donc je suppose qu’il ya une différence dans la façon dont ils gèrent et ce que vous dites, c’est qu’ils doivent avoir de bons réseaux en Europe pour être en mesure d’aider les entreprises ou les start-up avec qui ils travaillent?
Je pense que oui. Les investisseurs s’améliorent en Europe. Il ya vingt ans, ils n’étaient pas bons. Il y a dix ans c’était mieux. Maintenant, c’est beaucoup, beaucoup mieux! Je pense toujours que nous avons réellement besoin d’utiliser le réseau oui.
Brillant, brillant, je vous remercie beaucoup pour votre temps aujourd’hui Hervé. C’est vraiment un plaisir et je vous remercie de votre contribution.