Silicon Valley par HBO – épisode 6: des humains et des machines

Vous y découvrirez le génie des humains
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et des machines
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et pourrez alors décider si vous préférez l’autisme des machines
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ou la folie des humains.
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Il est clair que les auteurs du Silicon Valley de HBO n’ont pas une grande fascination pour les uns ni les autres, ce que vous pouvez également vérifier à travers l’interview de TechCrunch à laquelle ils ont participé…

Ray Kurzweil raconte n’importe quoi

Comme souvent, excellente émission de Marc Voinchet sur France Culture ce matin. Tout d’abord excellente invitée, Cécile Lafontaine pour son livre Le corps-marché, La marchandisation de la vie humaine à l’ère de la bioéconomie qui au delà de son sujet pose des questions sur la tension entre individu et société. Elle apporte d’excellentes réponses aux débats ouverts par Thiel. Mais là je m’arrête et vous laisse découvrir l’entretien si le sujet vous intéresse.

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De plus le très pertinent Xavier de la Porte a rédigé une excellente chronique que je me permets de copier directement du site de France Culture (pour pouvoir la traduire sur la partie EN de mon blog): Le cerveau, ce n’est pas 1 million de lignes de code

Quand on s’intéresse à ce que le monde du numérique dit du corps et de la vie, il y a des chances pour qu’on tombe assez vite sur des prédictions intimidantes : « bientôt, nous serons tous des cyborgs », et « en 2045, nous aurons complètement fusionné avec les machines » . Un des spécialistes de ce genre de déclarations, c’est un type du nom de Ray Kurzweil – dont je vous ai déjà parlé ici. Inventeur assez génial, homme d’affaire avisé, Kurweil est devenu depuis une vingtaine d’années le promoteur d’un courant qu’on appelle le transhumanisme – et qui considère que l’homme fusionnera bientôt avec les machines, donnant ainsi naissance à une post-humanité –, des idées que Kurzweil vend dans le monde entier à coup de livres et de conférences, des idées qu’il vend aussi à des entreprises sur-puissantes : Google l’a engagé pour diriger un programme sur l’apprentissage du langage par les machines. Le problème avec Kurzweil – et beaucoup de transhumanistes – c’est leur force de conviction qui passe par un discours scientifico-techno-philosophique dont on sent bien qu’il cloche, sans qu’on sache bien où. Or, dernièrement, je suis tombé sur la preuve que Kurzweil racontait n’importe quoi. Ca m’a réjoui et je tiens à partager cette réjouissance avec vous.

Ça concerne un aspect important du transhumanisme : la conviction toujours répétée que très bientôt, nous pourrons dupliquer nos cerveaux dans des ordinateurs. Kurzweil pense que ce sera possible en 2020, et d’ailleurs, il a conservé le cerveau de son père décédé dans cette perspective. Et à l’appui de sa thèse, voici le type de discours que Kurzweil peut tenir : “Le design du cerveau est dans le génome. Le génome humain, c’est 3 milliards de paires de bases, soit six milliards de bits, ce qui fait à peu près 800 millions de bits après compression. En éliminant les redondances […], cette information peut être compressée en à peu près 50 millions de bits. Or le cerveau, c’est à peu près la moitié de ça, environ 25 millions de bits, soit un million de lignes de codes ». Et voilà, en une démonstration implacable et intimidante, Kurzweil nous prouve qu’un million de lignes de codes suffiraient à dupliquer le fonctionnement du humain. (Je dis « suffiraient » parce que c’est peu 1 million de lignes de code, à titre de comparaison, Microsoft Office 2013, c’est 45 millions de lignes de code).

Sauf que pour une fois, quelqu’un s’est manifesté pour expliquer que Kurzweil racontait n’importe quoi. Cette personne s’appelle Paul Zacharie Myers, c’est un biologiste reconnu de l’Université du Minnesota, spécialisé en génétique du développement et il tient un blog du nom de Pharyngula. Et c’est sur son blog que Myers explique très calmement pourquoi Kurzweil raconte n’importe quoi. Voici sa démonstration. La prémisse du raisonnement de Kurzweil, est « Le design du cerveau est dans le génome ». Totalement faux, dit le chercheur. Le design du cerveau n’est pas encodé dans le génome. Ce qui est dans le génome, c’est une collection d’outils moléculaires, c’est la part régulatrice du génome, celle qui rend les cellules sensibles aux interactions avec un environnement complexe. Pendant son développement, le cerveau se déplie grâce à des interactions entre cellules, interactions dont nous ne comprenons aujourd’hui qu’une petite partie. Le résultat final, c’est un cerveau qui est beaucoup plus complexe que la somme des nucléotides qui encodent quelques milliers de protéines. On ne peut pas du tout déduire un cerveau des séquences de protéines de son génome. La manière dont vont s’exprimer ces séquences est dépendante de l’environnement et de l’histoire de quelques centaines de milliards de cellules, interdépendantes les unes des autres. Nous n’avons aucun moyen pour calculer en principe toutes les interactions et fonctions possibles d’une simple protéine avec les dizaines de milliers d’autres qui sont dans la cellule, qui serait la première étape essentielle à l’exécution de l’algorithme improbable de Kurzweil. A l’appui de sa démonstration, le chercheur prend quelques exemples de quelques protéines et on montre à quel point les interactions sont nombreuses, complexes et surtout, encore méconnues.

Ce qui est très intéressant, c’est que Myers tient bien à préciser qu’il n’est pas hostile à l’idée que le cerveau est une sorte d’ordinateur, et qu’on pourra un jour reproduire artificiellement ses fonctions. Mais, explique-t-il, il ne faut pas pour autant raconter n’importe quoi, comme le fait Kurzweil, et bâtir ses raisonnements sur des prémisses fausses. Et pan dans ta gueule Kurzweil. Si seulement plus de chercheurs pouvaient prendre la peine d’apporter leur savoir pour interroger les discours transhumanistes, ça nous éviterait peut-être d’entendre bien des absurdités et d’assister à une autre marchandisation de la vie humaine, celle qui consiste à vendre du rêve biotechnologique.

The Hard Thing About Hard Things – Ben Horowitz

A chaque fois que je lis un livre de gestion ou de conseils personnels, je me dis: « C’est très bien, mais ce n’était pas vraiment le plus difficile. » Le plus difficile n’est pas d’avoir un objectif ambitieux, audacieux. Le plus difficile est de virer les gens quand cet objectif n’a pas été atteint. Le plus difficile n’est pas de recruter des gens formidables. Le plus difficile vient quand ces personnes « formidables » s’arrogent des droit et commencent à exiger des choses déraisonnables. Le plus difficile n’est pas de mettre en place un organigramme. Le plus difficile est d’amener les gens à communiquer au sein de l’organisation que vous venez de créer. Le plus difficile n’est pas de rêver de grandes choses. Le plus difficile est de se réveiller en sueur au milieu de la nuit quand le rêve tourne au cauchemar.

Le problème avec ces livres est qu’ils tentent de fournir une recette pour des défis qui n’ont pas de recettes. Il n’y a pas de recette pour des situations dynamiques et très complexes. Il n’y a pas de recette pour la construction d’une entreprise de haute technologie; il n’y a pas de recette pour faire une série de chansons à succès; il n’y a pas de recette pour jouer quarterback dans la NFL; il n’y a pas de recette pour la course à la présidence; et il n’y a pas de recette pour motiver les équipes quand votre entreprise est au bord du gouffre. C’est la plus difficile de choses difficiles – et il n’y a pas de formule pour résoudre ces problèmess.

C’est ainsi que commence The Hard Thing About Hard Things de Ben Horowitz [voir page ix] Après un premier chapitre sur son expérience dans ses start-up (Netscape, Loudcloud), Horowitz donne des conseils aux entrepreneurs. Et ce ne sont pas des conseils donnés en école de commerce en effet.

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Marc: « Sais-tu ce qu’il y a de meilleur avec les start-up ?
Ben : « Quoi ?
Marc : « Tu ne ressens jamais que deux émotions: l’euphorie et la terreur. Et j’ai découvert que le manque de sommeil augmente les deux.

[Page 21]

Marc est Andreessen, le fondateur de Netscape, avec qui il a co-fondé la société de capital risque Andreessen Horowitz (a16z.com) en 2009.

« Les gens me demandent souvent comment nous avons réussi à travailler de manière efficace à travers trois sociétés majeures sur dix-huit ans. La plupart des relations d’affaires deviennent soit trop tendues pour être supportables ou pas assez tendues pour être productives après un certain temps. Soit les gens s’affrontent au point qu’ils ne s’aiment plus soit ils deviennent complaisants avec les réactions de l’autre et ne bénéficient plus de la relation. Avec Marc et moi, même après dix-huit ans, il me perturbe presque chaque jour en trouvant quelque chose à critiquer dans mon raisonnement, et je fais la même chose avec lui. Cela fonctionne ». [Page 14]

J’ai l’intention de revenir avec des commentaires sur ce livre quand je l’aurai fini, mais laissez-moi finir pour l’instant avec mes tableaux habituels sur la capitalisation des start-up, ici Netscape et Loudcloud .

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Silicon Valley par HBO – Episode 5: après Banksy, Chuy.

Je ne pouvais pas imaginer que je pourrais faire un lien entre mes messages sur l’Art Urbain et ceux concernant la Silicon Valley. Mais voici le chaînon manquant: dans l’épisode 5, vous en saurez plus sur Chuy
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et comment nos héros décident d’utiliser un artiste de rue pour leur logo. Le résultat complet, je ne peux pas vraiment le montrer en plein écran, mais voici des extraits des premières tentatives.
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Voici le logo final.
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Et vous pouvez agrandir les tentatives censurées en cliquant ici. Pas difficile de trouver qui pourrait payer $500k pour le travail. Pas leurs meilleurs amis…
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cliquer ici ou sur l’image pour l’agrandir – pour adultes seulement

Quand « pp » est considéré comme logo pour PiedPiper, Erlich explose:
« Des minuscules. Vous êtes sérieux?
Twitter, minuscule t
Google, minuscule g
Facebook, minuscule f
Toute entreprise de m… dans la vallée a une minuscule.
Pourquoi? parce que c’est plus sûr.
Nous n’allons pas faire pareil. »

Bien sûr, il y a aussi des gens sérieux dans la série qui parle finance…
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et processus.
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Le Street Art selon Pierre Corajoud

J’avais déjà dit tout le bien que je pensais de Pierre Corajoud dans Après Banksy à NYC, Space Invader à Lausanne et j’aurais pu ajouter que j’adore les guides qu’il publie sur des balades autour de Lausanne. J’ai pu constater hier qu’il est aussi un guide passionnant grâce à une promenade autour du Street Art. Pierre Corajoud a promené son groupe des mosaïques miroirs dont j’ai déjà parlé ici (Après Banksy à New York et Invader en Suisse, voici Mirror Mosaic Man à Pully) jusqu’aux Singes de Lutry, en passant par les vignobles qui surplombent le lac léman. Notre guide a partagé ses connaissances historiques, géographiques et culturelles de la région, et son amour pour elle!

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Pierre Corajoud devant une mosaique-miroir de Pully

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Une mosaique-miroir que j’ai découverte pendant la balade

Quant aux singes de Lutry, ils sont à leur manière du Street Art ancien. Plus sur leur histoire sur ce lien: l’origine du nom « les Singes de Lutry ».
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Un singe de Lutry

Silicon Valley par HBO – Episode 4

Je pense que SV est de plus en plus drôle et je ne suis pas d’accord avec les gens qui ont écrit que les meilleurs moments se trouvaient dans l’épisode 1. Je n’ai probablement pas le même âge qu’eux… 🙁 Quoiqu’il en soit, vous voyez des gens s… lâcher des noms comme ici:
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cliquez pour agrandir

Reconnaissez-vous les signatures? Et puis vous voyez notre fondateur luttant avec sa vision …
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… devant la belle Monica. C’est vraiment un excellent acteur; enfin je crois 🙁
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Je connaissais dans ma vie antérieure les consultants qui vont sur ​​la plage. Voici les développeurs qui vont sur ​​le toit, les «Non affectés».
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Mais tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
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Silicon Valley par HBO: épisode 3, l’incorporation

Quand un nom peut être un problème … Est-ce que PiedPiper un bon nom pour une entreprise? Eh bien… non, si il y a une autre société du même nom.
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Quoiqu’il en soit, PiedPiper a aussi son garage !
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Aussi, lorsque vous avez besoin d’un nom, soit vous faite du remue-méninges de différentes manières …
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… ou vous apprenez la négociation
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Apparemment HBO aime assez Silicon Valley pour avoir déjà décidé de produire la saison 2!

Silicon Valley par HBO: épisode 2, la cap. table

Je viens de voir que les 8 épisodes de SV seraient 1- Minimum Viable Product, 2- The Cap Table; 3- Articles of Incorporation; 4- Fiduciary Duties; 5- Signaling Risk; 6- Third Party Insourcing; 7- Proof of Concept; 8- Optimal Tip-to-Tip Efficiency. Dans l’épisode 2, notre héros doit répartir les actions. Un dilemme typique des start-up. Richard Hendricks est le fondateur. Il est « soutenu » par Erlich Bachmann, «propriétaire de l’incubateur». Il a trois développeurs, Bertram Gilfoyle, Dinesh Chugtai, Nelson « big head » Bighetti. Jared Dunn a quitté Houli pour aider Richard et rédiger le plan d’affaires afin que Peter Gregory, un milliardaire capital-risqueur (qui est aussi prêt à financer des étudiants qui arrêtent leurs études…) va investir $200k pour 5% de la société. (Richard a décliné une offre de 10M$ pour son algorithme…) Où l’on voit que l’amitié et les affaires ne vont pas souvent de pair.

Pour négocier sa part, voici un extrait du nerd à Jared Dunn:
« Pendant que tu étais en train de passer ta mineure en études de genre et de pratiquer le chant a cappella à Sarah Lawrence, je donnais l’accès aux serveurs de la NSA, j’étais à un clic de démarrer une deuxième révolution iranienne,
– Je suis allé en fait à Vassar
– Je fournis des script cross-eye, je surveille les attaques de DDOS et les opérations défectueuses, je restaure en urgence les bases de données. Ce n’est pas de la magie, c’est du talent et de la sueur! »

(Je ne suis vraiment pas sûr des termes techniques …)

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Richard Hendricks et& Jared Dunn interviewent les 3 dévelopeurs, Bertram Gilfoyle, Dinesh Chugtai, Nelson « Big Head » Bighetti

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Peter Gregory et son assistante

HBO lance Silicon Valley – épisode 1

J’ai déjà présenté la bande annonce de Silicon Valley. Voici quelques photographies et une citation… Je vous laisse apprécier!

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– « C’est étrange, ils se promènent toujours par groupes de 5, ces programmeurs. Il y a le grand blanc dégingandé, l’asiatique petit et maigre, le gros à la queue de cheval, un gars pleins de poils au visage, et un indien. C’est comme s’ils faisaient des échanges jusqu’à former le bon groupe
– Vous avez clairement une compréhension profonde de la nature humaine. »

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