Le héros et le soldat des start-up

Je viens de découvrir un article de Techcrunch. Il est intitulé Is the search for the Startup Hero holding back startup teams?

Il contient des choses très intéressantes (même si elles ne sont pas forcément originales). Si vous avez le temps, écoutez la table ronde. C’est une bonne synthèse de la situation européenne (en comparaison à la Silicon Valley). Je ne suis pas d’accord avec tous les arguments, par exemple ceux qui sont liés au fait que l’Europe serait faible par trop de régulations. Je pense que la faiblesse est culturelle. Mais il est possible que les régulations changent la culture sur le long terme.

J’y ai entendu les arguments habituels (mais corrects!):
– Nous avons besoin d’une culture de compétition.
– Nous avons besoin d’argent, c’est à dire de capital intelligent (« smart money »).
– Nous avons besoin d’une éducation plus bâtie sur le faire que sur le penser (faire des produits, créer des sociétés)
– Nous avons besoin que nos start-up ait une vision internationale dès le début. Elles ne doivent être ni trop locales ni trop modestes. La perception du multilingue européen y est présentée autant comme un atout qu’une faiblesse.

Esther Dyson y fut plutôt convaincante sur le manque de compétences nécessaires à la croissance des entreprises. « En Europe, votre mère vous dira d’aller travailler pour SAP ou Coca Cola. » puis elles ajouta qu’il est relativement simple de créer une sociétés avec 5 employés mais qu’il est difficile de la faire grandir à 1000 personnes. Vous pouvez aussi lire les commentaires d’Esther Dyson dans son propre blog The Dangerous Myth of the Hero Entrepreneur. Elle y montre bien la complexité de la problématique.

Comme elle l’écrit joliment:
« Mais il y a au moins deux avantages pour un pays à avoir des entrepreneurs héros. Tout d’abord il sert de modèle. Il (rarement elle) encourage les gens à rêver – et aussi à prendre des risques, à être tenace face aux évènements souvent contraires, et à générer de l’activité économique.
(…)
Pourtant parfois, je me demande si le mythe du héros-entrepreneur n’est pas dangereux. Dans une économie comme celle des Etats Unis, où les start-up sont vénérées, les gens qui feraient de parfaits chefs de projet ou d’excellents vendeurs préfèrent créer leur entreprise, créant une pénurie de cadres dans l’écosystème. Des milliers de gens intelligents et hautement nécessaires se sentent inutiles parce que ce ne sont pas des héros. Nombreux sont ceux qui font les mauvais choix en quête de gloire.
(…)
Dans les cultures où les start-up sont jugées risquées et même assez peu respectables, il est aussi difficile pour les entrepreneurs de trouver les troupes qui ne vont pas jouer les rôles phares. La plupart des gens préféreront travailler pour une société établie ou pour le service public.
Alors, plutôt que de se focaliser sur le trop petit nombre d’entrepreneurs, considérez un instant la pénurie très réelle de gens qualifiés et prêts à travailler pour les entrepreneurs et les start-up. »

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