Le prochain Google sera-t-il européen (ou suisse) ? La réponse de Fathi Derder

Fathi Derder , ancien journaliste et jeune politicien, répond à sa manière dans Le prochain Google sera Suisse (à 10 conditions).

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Je me suis retrouvé dans la préface de l’auteur, dans ses frustrations et ses espoirs. « Nos start-up ne se développent pas en Suisse. Aucune trace d’un Google suisse. Le dernier grand succès helvétique, c’est Logitech, il y a trente ans. Nos start-up sont bonnes certes. Mais quand il s’agit de se développer rapidement et à grande échelle, elles quittent la Suisse » [Page 9]. Et sa réponse ? « […] pour que la Suisse reste prospère, pour qu’elle soit capable d’anticiper et d’inventer le monde de demain, il faut deux ingrédients de base : de la mémoire et de la folie » [Page 11].

La Suisse n’est pas championne du monde de l’innovation

Derder s’inquiète du peu d’intérêt des media et des politiques car tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes suisse… mais :« Les classements sont trompeurs et reposent sur un abus de langage : nous sommes, certes, les champions du monde de la formation, de la recherche, de la science et des brevets (des multinationales). Mais pas encore de l’innovation. Ce sont deux choses bien distinctes. Mais en termes [d’innovation] (la transformation des idées en produits et services créateurs de valeur), il y a bien des progrès à faire. » [pages 18-19].

Pour attirer que le prochain Google soit suisse, il faut les trois « C », du Capital-risque, des Cerveaux et une Culture de l’échec et du risque [page 35].

Cela n’est pas sans me rappeler le « How to be Silicon Valley » de Paul Graham : « aux États-Unis, les régions sont devenues des clusters de start-up si et seulement si elles ont à la fois des gens riches et des nerds. Il y a peu de start-up à Miami, par exemple, parce que même si il y a pleins de gens riches, il y a peu de nerds. Ce n’est pas le genre d’endroit qu’aiment les nerds. Alors que Pittsburgh a le problème inverse: beaucoup de nerds, mais pas de gens riches.

Dans ce livre de presque 180 pages, il liste ses dix conditions :
• Attirer les meilleurs talents
• Doper le capital-risque (et encourager l’investissement dans les PME)
• Simplifier la vie des entrepreneurs (et des investisseurs)
• Donner des moyens à la recherche fondamentale
• Rapprocher les hautes écoles et les entreprises
• Développer des pôles d’excellence thématique
• Mettre en place une stratégie numérique nationale
• Engager l’Etat (et l’armée) dans l’écosystème
• Renforce la protection des données (et inciter les citoyens à les protéger anonymement)
• Valoriser les succès suisses (et les rendre populaires)

Derder est un super-défenseur des start-up et son livre tombe à point. Je crois pourtant que les défis sont essentiellement culturels, comme je l’écrivais il y a quelques jours dans Pourquoi l’Europe ne crée-t-elle pas de Google ou d’Apple?

Vous ne serez donc pas étonnés, si je préfère m’arrêter à ses 3 C. Dans une présentation que je préparai récemment, je donnais dix conditions à l’innovation, toutes liées à la culture :
• Collaborer, même avec ses Concurrents
• Faire Confiance
• Etre Impertinent
• Ne pas se mentir (à soi-même)
• Croire en son Instinct…
• … et avoir du Courage
• Dans l’Innovation, l’exemple vient d’en haut
• Parier sur le Talent (et la Jeunesse)
• Ne pas craindre l’Echec
• Parier sur la Passion

A vous de décider….

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