C’est un podcast de de France Culture qui m’a fait connaître la nouvelle série d’Arte, Silicon Fucking Valley. J’en extrais deux phrases : « Des histoires parfois connues mais toujours nécessaires à rappeler pour participer à notre culture numérique et permettre a tout à chacun de pouvoir un peu décoder notre monde connecté » et « J’ai eu un peu plus de mal avec le rythme parfois effréné des épisodes coincés dans 15 petites minutes. Une voix off, très présente qui accompagne un peu trop le spectateur qui gagnerait par moment à respirer pour trouver le temps de construire sa propre pensée. L’écriture épouse les recettes des vidéos publiées sur les réseaux sociaux dont l’objectif est de capter l’attention. »
Et j’ai envie d’ajouter sans, j’espère, passer pour le grincheux de service que la série est parfois paresseuse à force d’inexactitudes, certes sans grande importance mais tout de même:
– pourquoi dire que le campus de Stanford (7km2) fait le tiers de la surface de Paris (qui fait 100km2) ?
– pourquoi dire que les diplômes de cette université sont remis sur le Quad alors qu’ils sont plutôt remis dans le stade où Steve Jobs a fait son célèbre discours (1er article de ce blog) ?
– pourquoi dire que les frais de scolarité se montent à $80’000 alors qu’ils sont de $65’000 tout de même (en oubliant d’ajouter qu’au niveau Master, je pense qu’une majorité d’étudiants a une bourse ou un sponsor…) ?
– pourquoi dire que le Computer History Musuem est à Menlo Park alors qu’il est à Mountain View ?
Si l’on oublie ces détails et ce rythme forcené, alors, oui, il y a des choses très intéressantes. Vous y découvrirez donc Luc Julia et Adam Cheyer à l’origine de Siri issu du SRI (voir CALO), une startup vendue à Apple pour « $200M selon la rumeur » et qui ne m’a pas laissé de très bons souvenirs car l’EPFL aurait dû toucher une plus grosse part du gateau lors de cette vente. Julia a raison, c’était de la daube. Le F… word est de circonstance !
Vous y découvrirez aussi Curious Marc. On vous rappelle aussi ce que fut la « Mother of All Demos » (à l’étrange acronyme). Et plus sérieusement l’évolution récente avec les GAFAs. En voici deux illustrations : le nombre d’acquisitions de chacun de ses acteurs et le montant des amendes payées en Europe et aux USA.
Il y est aussi question de capital-risque et de la mythique San Hill Road
Et malgré toutes les bêtises pour ne pas dire plus du fondateur de Tesla, la série confirme ce que j’avais découvert il y a quelques années sur la démographie des parkings : Le phénomène Porsche et les spin-offs universitaires ! Ou le phénomène Tesla ?
Mais l’épisode le plus touchant reste le 6e sur les écarts de richesse, « pour un développeur tech, il y a six pauvres qui font le ménage, servent dans les cafétérias, assurent la sécurité, conduisent les Google bus » et ont le choix entre faire 6h de route par jour ou dormir dans une tente ou un camping car sur le bord de la route. Le titre est alors parlant, Silicon Fucking Valley.
PS (24/11/2024) : comme je le mentionne souvent, le meilleur documentaire que je connaisse sur la région reste SomethingVentured, voir https://www.startup-book.com/fr/2012/02/08/something-ventured-un-film-passionnant/