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Start-Up, le livre: un résumé visuel

Start-Up, ce que nous pouvons encore apprendre de la Silicon Valley a deux ans. Je fais toujours et régulièrement des présentations sur ce sujet qui me passionne. Deux ans permet un bilan.

En cliquant sur l’image ci-dessous, vous pouvez télécharger une longue présentation inspirée d’autres faites dans la passé, à Paris, Barcelone, Stockholm, Marseille, Anvers, Genève… Il n’est jamais facile de suivre des diapositives sans commentaire, mais j’espère que vous pourrez en apprécier certaines… Amusez-vous et contactez-moi si elles ne sont pas claires!

Femmes et Entrepreneuriat High-Tech

Voici ma troisième contribution à Créateurs, la newsletter genevoise, qui m’a demandé d’écrire une série de courts articles sur des start-up célèbres et leurs fondateurs. Après Adobe et Genentech, voici donc un article sur les femmes et l’entrepreneuriat high-tech.

Femmes Entrepreneurs ? Carol Bartz, Sandy Kurtzig…

… mais aussi Ann Winblad, Catarina Fake, Kim Polese, Candice Carpenter, Mena Trott. La liste pourrait continuer, mais elle ne serait pas très longue. Pourquoi aussi peu de femmes dans l’entrepreneuriat high-tech. Et peut-être pire encore, pourquoi si méconnues ? La réponse est simple : la situation n’est que le reflet de leur présence minoritaire dans les sciences et les techniques ou aux postes de responsabilité à tous les niveaux de la société. Quelques anecdotes toutefois montrent bien qu’elles n’ont rien à envier à leurs congénères masculins. En voici l’illustration.

Sandy Kurtzig est une school dropout. Elle abandonne le programme de doctorat qu’elle a entamé à Stanford pour rejoindre General Electric. Elle y découvre que l’informatique doit pouvoir apporter quelque chose à la production des biens (inventaire, logistique) et fonde Ask Computer en 1972 avec $2000 en poche. « Aucun capital-risqueur ne m’aurait donné de l’argent au début. D’abord un produit logiciel était considéré comme sans valeur et ensuite j’étais une femme. » Elle refuse une offre d’acquisition faite par HP en 1976, puis réussit une entrée en bourse en 1981 (pour mémoire Apple est entrée en bourse en décembre 1980 et Logitech fondée en janvier 1981). Quand elle quitte Ask en 1989, la société réalise $189M de ventes. Ses conseils ? Croyez-en vous, entourez vous des bonnes personnes et partagez le succès avec elles, n’ayez pas peur de faire des erreurs.

Carol Bartz commence aussi sa carrière dans une grande entreprise, 3M (l’inventeur du post-it). Elle y entend : « vous êtes une femme, qu’est-ce que vous faites ici ? ». Elle quitte 3M quand elle comprend que elle ne sera pas promue parce qu’elle est une femme. Elle se retrouve quelques années plus tard dans la Silicon Valley, mais elle ajoute « même dans cette région, être une femme, c’était appartenir à une minorité. » Ce qui ne l’empêchera pas d’arriver à la tête d’Autodesk en 1992. Autodesk est leader mondial des logiciels 3D pour l’architecture, l’automobile et le multimédia avec deux milliards de dollars de chiffres d’affaires en 2009. La même semaine, on lui diagnostique un cancer. Elle va suivre une chimiothérapie tout en gérant la société. Double succès. « Entre vie familiale et travail, vous n’avez pas le temps de vous demander si vous vous sentez bien le matin. » Le travail était une distraction et son exemple a sans doute amplifié la motivation de ses collègues. Son autre combat est la situation des femmes dans la science : « je crois sincèrement qu’on les dissuade [de faire de la science]. On leur dit que ça n’est pas important. »

Une autre femme entrepreneur, Ann Winblad, ajoute : “Une fille de mes amies s’inquiète de l’image qu’elle va donner d’elles si elle s’investit dans la science. Pourtant des femmes comme Carol Bartz ou moi-même avons réussi et avons vécu une adolescence et une vie d’adulte magnifiques. Le problème est qu’il faut plus de sources d’inspiration comme peut l’être Steve Jobs et son iPod. Ca n’est pas qu’un problème de sexe mais le problème plus général de la science et de la technique dans la société. Quelque chose a été perdu puisque rares sont ceux qui se disent, je veux être comme eux. »

En janvier 2009, Carol Bartz a été nommée à la tête de Yahoo. La tâche n’est pas mince. Faut-il suivre la remarque de Caratina Fake, fondatrice de Flickr: « il y a beaucoup de sexisme institutionnalisé dans le monde des affaires et je crois qu’on ne se rend même pas compte de son ampleur. » Cet article est malheureusement trop court pour rendre un véritable hommage aux femmes entrepreneurs. Celles qui ont réussi ont dû être tout à fait exceptionnelles et celles qui se lancent le sont aussi, sans aucun doute, tant les barrières auxquelles fait face l’entrepreneur sont amplifiées par celle du genre. Je me permettrai toutefois d’espérer comme le poète, que dans le monde des start-up high-tech aussi « la femme est l’avenir de l’homme. »

Pour en savoir plus:
Carol Bartz dans “Betting It All” de Michael Malone (Wiley, 2002).
Sandy Kurtzig dans “In the Company of Giants” de R. Dev Jager and R. Ortiz (McGraw Hill, 1997)

Prochain article: Un européen dans la Silicon Valley, Aart de Geus.

L’art de la Vente

Je n’ai jamais été un très bon vendeur. Je ne sais pas trop pourquoi, si c’est une question de génétique ou d’expérience. Vendre ce livre fut un défi! Quand j’ai du organiser un séminaire sur le sujet, je me suis donc cultivé et j’ai trouvé les vidés suivantes que je trouves intéressantes. Certaines sont passionnantes.

Steve Blank Engineers and Founders: The First Sales Team

Frank Levison Real Sales and Customers in Business

Just in case you missed the point: Businesses Must Have Customers

Dan Spinger Negotiating with Customers and Clients

Guy Kawasaki Seed the Clouds and Watch the Sales Grow

Randy Komisar Exploring New Sales and Marketing Channels

Tina Seelig Classroom Experiments in Entrepreneurship

Last but not least, even if not really politically correct

Bob Parson Build 3 Mega Million $$$ businesses

L’anatomie d’un entrepreneur

Un nouvel article vient d’être publié grâce au soutien de la fondation Kauffman. L’étude, intitulée “The Anatomy of an Entrepreneur,” est l’oeuvre de Vivek Wadhwa, Raj Aggarwal, Krisztina “Z” Holly, et Alex Salkever. Elle donne des éléements d’inofmration particulièrement intéressants sur le parcours et la motivation des entrepreneurs.

Le papier peut être téléchargé sur le site de la Kauffman foundation . En voici un résumé:

Les fondateurs ont général une formation universitaire, viennent des classes moyennes, ont une famille et de l’expérience.Ceci casse un peu le mythe de l’entrepreneur sans expérience, sans diplôme tel Stev Jobs.

Ils n’ont pas toujours eu une vocation précoce:

L’importance des mentors ou modèles est étudiée:

De plus, l’étude se focalise sur les jeunes entrepreneurs et montre des caractéristiques légèrement différentes:

C’est sans doute ici que le modèle de fondateur à la Yahoo, Google founders entre en lice.

Enfin, il y a de nombreux « serial entrepreneurs ». J’en suis un peu surpris car je ne suis pas sûr que ceux qui réussissent sont souvent des serial entrepreneurs. Mais après tout, il n’y a pas là de vraie contradiction. Les données sont intéressantes:

Je dois enfin ajouter une remarque sur la définition que les auteurs donnent au mot fondateur:

a “founder” was “an early employee, who typically joined the company in its first year, before the company developed its products and perfected its business model.”

Si de nombreux fondateurs considérés sont plus des employés que des entrepreneurs, cela pourrait avoir un impact. Une start-up bien financée à ses débuts peut attirer des managers expérimentés comme premiers employés, qui ne sont pas pour autant des entrepreneurs. Ceci étant dit, tout cela est très intéressant.

Bob Swanson et Herbert Boyer: Genentech

Voici ma deuxième contribution à Créateurs, la newsletter genevoise, qui m’a demandé d’écrire une série de courts articles sur des start-up célèbres et leurs fondateurs. Après Adobe et ses fondateurs, John Warnock et Charles Geschke, voici Bob Swanson, Herbert Boyer, fondateurs de Genentech.

Bob Swanson et Herbert Boyer: Genentech

Les biotechnologies semblent être un continent à part sur la planète start-up. Elles donnent parfois l’impression d’être réservées à des scientifiques de pointe que les investisseurs financeraient pour le potentiel de leurs idées. Et l’entrepreneur dans tout cela ?

L’histoire des débuts de Genentech est la plus belle illustration que l’entrepreneur visionnaire est aussi nécessaire dans les biotechnologies. Plus qu’une entreprise, c’est une industrie que Bob Swanson a créée.

La légende veut que Bob Swanson capital-risqueur de 29 ans ait rencontré Herbert Boyer, professeur à l’université de Californie à San Francisco (UCSF). L’argent du premier et les idées du second ont permis la création de Genentech en 1976, suivie d’une entrée en bourse en 1980. L’histoire mérite approfondissement : Bob Swanson n’est pas un vrai investisseur, c’est un entrepreneur. Il a été embauché par Kleiner et Perkins (KP) qui ont compris que la vraie valeur d’un fonds de capital-risque est dans la création de sociétés et pas seulement dans le soutien financier. Ils l’ont compris avec le succès de Tandem et de Jimmy Treybig qu’ils ont financés dès le premier jour, en 1974. (Voir aussi les posts sur le premier fonds de KP.) Bob Swanson est passionné par le potentiel de la biologie et de la génétique (il a une licence de chimie du MIT en plus d’un MBA). Après avoir aidé KP pour une de leurs sociétés, il quitte le fonds pour se consacrer à sa passion. Il rencontre professeur après professeur qui tous, lui font comprendre que tout cela est science de haut niveau, mais bien loin d’applications commerciales.

Herbert Boyer n’est pas un professeur typique. Il est avec Stanley Cohen, le co-inventeur d’un brevet, chose assez rare dans le monde académique des années septante. Ce brevet appelé plus tard « Cohen Boyer » décrit le principe des manipulations d’ADN si bien que toutes les nouvelles technologies dans ce secteur nécessitaient l’utilisation de ce brevet et donc le paiement de royalties à leurs propriétaires : les universités de Stanford et UCSF se sont ainsi partagés plus de $250M en licences de la technologie à de nombreux industriels. Sur les débuts de Genentech, l’histoire et la légende se mêlent. Swanson appelle Boyer qui lui dit être très occupé mais qu’il pourrait lui consacrer dix minutes le vendredi après-midi suivant. Swanson n’a qu’une obsession : les applications de la recherche. Boyer lui répond qu’il y a évidemment un potentiel mais qu’il faudra encore dix ans de recherche fondamentale. « Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? » ne cesse de demander Swanson, au point que Boyer en arrive à penser : « Pourquoi pas? Peut-être peut-on aller plus vite ». Les dix minutes deviennent trois heures.

Genentech est née, du moins dans les deux têtes bien arrosées de bière. Il faut alors  convaincre les sceptiques, les investisseurs n’étant pas les moindres.  Une semaine plus tard Tom Perkins rencontre les deux hommes et se souvient : « le risque technique était énorme. J’étais très sceptique. Je ne connaissais rien à la biologie. » Très impressionné par l’énergie de Swanson et la compétence de Boyer, il se décide à avancer petit à petit, pour diminuer les risques à chaque nouvelle étape et en minimisant l’investissement. Kleiner investit $100’000 qui durent neuf mois.

La suite  fait partie de l’Histoire. Genentech clone l’insuline en 1978 et l’hormone de croissance en 1979. Genentech aura levé $10M auprès d’investisseurs privés avant une entrée en bourse au Nasdaq en octobre 1980. Une première : une société de biotechnologies séduit les marchés alors que son premier produit ne sera approuvé qu’en 1985. En 1990, Roche et Genentech signent un accord stratégique qui fait de Roche l’actionaire majoritaire de la start-up. L’histoire se conclut en 2009 lorsque Roche acquiert l’intégralité des actions de Genentech.

Swanson n’était pas un investisseur, mais un entrepreneur visionnaire. Boyer n’était pas un universitaire dans sa tour d’ivoire. Ils ont eu aussi la chance d’avoir le meilleur des mentors, Tom Perkins. De l’énergie, des idées, un peu d’argent. C’est à une conversation presqu’accidentelle que l’ont doit l’émergence d’une industrie qui vaut des dizaines de milliards de dollars.

Cerise sur le gateau, la table de capitalisation de Genentech à l’IPO:

Pour en savoir plus:

Internet Archive:
http://www.archive.org/search.php?query=genentech

Le site web de Genentech:
http://www.gene.com

Prochain article: Des femmes entrepreneurs, Carol Batz et Sandy Kurtzig

Entrepreneurs et Révolution

Nicolas Hayek, fondateur de Swatch, était hier au Forum des 100.

Il y a parlé de crise et a appelé à une internationale des entrepreneurs!

« Nous avons besoin d’une internationale des entrepreneurs. L’économie est séparée en deux parties: l’économie financière, qui n’a rien à faire avec l’économie réelle. Or, nous avons une crise de la finance. Nous avons cette crise à cause de la cupidité des hedge funds, à ces gens qui pensent à gagner de l’argent avec de l’argent. Si nous n’avons plus de libre-échange, Monsieur Todd, nous n’avons plus de créativité. Si nous disons, nous voulons faire du protectionnisme. Dans ce cas, plus personne n’est obligé de faire des produits nouveaux, d’innover. Ce que nous avons fait avec la Swatch, nous avons trouvé le moyen de faire mieux et moins cher que les Japonais, ici en Suisse. »

Ironiquement, j’avais cité dans mon livre Pitch Johnson qui avait écrit des choses similaires: « Les entrepreneurs sont les révolutionnaires de notre temps » et il s’expliquait ainsi: « La démocratie fonctionne mieux quand il y a un peu de turbulence dans la société, quand ceux qui ne sont pas encore à l’aise peuvent grimper l’échelle économique en utilisant leur intelligence, leur énergie et leur habileté pour créer de nouveaux marchés ou mieux servir les marchés existants.

Alors dois-je conclure, entrepreneurs de tous les pays, unissez vous?

La question était d’autant plus d’actualité qu’il y eut aussi un débat fort intéressant entre Emmanuel Todd et Pascal Couchepin.

La brève histoire d’Adobe, de John Warnock et Charles Geschke

Créateurs, une newsletter genevoise m’a demandé d’écrire une série de courts articles sur des start-up célèbres et leurs fondateurs. J’ai décidé de commencer par Adobe et ses fondateurs, John Warnock et Charles Geschke. Vous trouverez l’article plus bas, mais aussi les données habituelles que j’aime fournir sur les start-up: leur capitalisation à l’IPO et l’évolution de l’actionnariat de la création à l’entrée en bourse.

John Warnock et Charles Geschke: Adobe

Les start-up sont très souvent associées à leurs créateurs. Les noms de Steve Jobs ou Bill Gates sont inséparables de leur entreprise. Moins connus John Warnock et Charles Geschke ont pourtant un parcours des plus édifiants.

Sans avoir le profil de l’entrepreneur typique (ce ne sont pas des «school dropouts» qui se lancent dans l’aventure entrepreneuriale avant leur 30 ans), John Warnock et Charles Geschke fondent en 1982, à quarante ans passés, Adobe Systems, l’entreprise à l’origine d’Acrobat et Photoshop, deux des logiciels informatiques les plus utilisés au monde.

De l’imprimante au programme d’imprimante
Tout commence dans les années 70, au célèbre Palo Alto Research Parc de Xerox, le fabricant de photocopieuses. Les deux ingénieurs ressentent une frustration de plus en plus grande car, si la recherche de Xerox a permis le développement de la souris, du traitement de texte, de l’email ou du protocole Ethernet, la société est incapable d’en faire des réussites commerciales. Warnock et Geschke ne parviennent pas à convaincre Xerox du potentiel de leurs travaux. «Par peur ou par incompréhension de leur direction » pensent-ils, mais aussi en raison de : «leur naïveté de chercheurs devant la difficulté à passer d’un concept ou d’un prototype à un projet commercial».

Ils quittent donc Xerox en 82 et lèvent 2,5 millions de dollars pour développer leur projet: des imprimantes de haute qualité et un système qui permet de les connecter à des réseaux d’ordinateurs.

En rencontrant leurs clients potentiels (DEC, Apple), ils découvrent que personne ne veut de leur machine. Steve Jobs leur explique qu’il a besoin de leur protocole d’impression, PostScript, pour le Macintosh qu’il développe. Ils changent immédiatement leur business plan. Adobe devient alors une société de logiciel avec la réussite qu’on lui connaît.

De bons conseils
Leur vision de l’entrepreneur est toute aussi passionnante. S’ils le sont plus devenus par accident que par destin, ils peuvent aujourd’hui conseiller les futurs créateurs.

Il faut être toujours flexible essayer, explorer de multiples solutions, les confronter aux clients, abandonner rapidement les fausses pistes. Constat qu’ils appliquent également à la personnalité du chef d’entreprise: «99% des fondateurs échouent car ils ne savent pas évoluer et veulent plutôt contrôler.»

Passion, prise de risque et confiance en soi, semblent les ingrédients majeurs tout comme l’intelligence et le travail: «mais cela n’est pas suffisant. La chance joue aussi un très grand rôle.» ajoutent-ils.

Quand il aborde son «grand» âge lors de la fondation d’Adobe, Geschke dit: «Je ne crois pas que diriger une société soit mystérieux. Le fait d’avoir plus de quarante ans a sans doute aidé du point de vue de l’expérience, mais l’essentiel est la vision.» Il faudrait toujours en avoir une, ce qui permet d’avoir un temps d’avance sur le marché, élément nécessaire à la réussite, selon lui: «Je ne suis pas un chasseur mais l’on m’a dit que pour viser un canard, il faut tirer là où il sera, pas où il est. C’est la même chose avec la technologie. Si l’on reste focalisé sur le marché actuel, la solution ne sera pas adaptée aux problèmes au moment de son lancement et la compétition sera très grande».

Les ingrédients du succès
De la frustration originelle, cause de leur départ de Xerox au succès d’Adobe, les leçons à tirer sont variées: ne jamais devenir une «one-product» compagnie, la technologie n’est pas simplement transférable il faut lui ajouter de la matière grise, engager de bons professionnels et en tant que fondateurs avoir «le potentiel intellectuel, l’honnêteté, l’éthique et les principes qui gouvernent aussi bien vie privée que vie professionnelle».
Quelques lignes pour résumer les ingrédients du succès qui sont multiples, complexes tout en étant simples mais certainement communs à tous les grands entrepreneurs.

Pour en savoir plus:
The Revolutionaries: www.thetech.org/exhibits/online/revolution
Adobe Systems, Computer History Museum: www.computerhistory.org
Founders at Work, J. Livingston, Apress (2007)
In the company of Giants, R. Jager and R. Ortiz, Mcgraw-Hill (1997)

Prochain article: Bob Swanson: Genentech

Voici la capitalisazion d’Adobe en 1896,

et l’évolution de l’actionnariat de 1982 à 1986:

The Ultimate Cure, un beau roman

Non seulement « the ultimate cure » est un bon roman sur le monde des start-up, du capital risque et sur ce que cela coûte d’être un entrepreneur (et en cela il me rappelle le « The First $20 Million Is Always The Hardest » de Po Bronson), mais c’est aussi un beau roman, sur la nature humaine et sur ce qui nous anime dans la vie. En cela, je pense plus à l’étoile montante suisse, Martin Suter et à ses thrillers psychologiques. Mais surtout, c’est un plaisir de lecture.

L’auteur Peter Harboe-Schmidt a donc produit de la belle ouvrage. En voici un bref extrait que je traduis de l’anglais:


« Prend ta start-up par exemple. Pourquoi t’es tu lancé? Si tu analysais le pour et le contre, tu ne le ferais sans doute jamais. Mais ton intuition t’y a poussé, en sachant que tu en tirerais une expérience positive. Ai-je raison? » Martin réfléchit à ce qui l’a poussé vers un monde qui de temps en temps ressemblait à un asile de fous. Comme un monde parallèle, avec quelques ressemblances avec le nôtre, juste beaucoup plus rapide et intense. Des gens essayant de réaliser leur rêve dans un monde incertain et pleins d’inconnu, travaillant sans compter, sacrifiant leur vie privée, courant à côté de ces autres start-up high-tech. Les instruments médicaux, les moteurs de recherche Internet, les télécom, les nanotechnologies et tous les autres recherchant la même chose: l’Argent. Pour faire tourner l’horloge du succès  un peu plus vite. « C’est drôle que tu dises cela, » dit finalement Martin. « J’ai toujours pensé à cette start-up comme une évidence. Je n’ai jamais essayé de la justifier de quelque manière que ce soit. »

Carol Bartz à la tête de Yahoo

Carol Bartz est une femme exceptionnelle. La nouvelle CEO de Yahoo avait donné une interview recueillie en 2002 dans le livre Betting It All. Michael Malone y décrivait ses deux passions. « Combattre le cancer » et « les Filles face aux Math ».

« Les filles ne sont en général pas intéressées par les math. Je crois qu’elles en sont en fait dissuadées. » A propos du sujet plus général des femmes et de la technologie ou du business, elle ajoute: « J’ai quitté 3M car je n’aurais pas eu de progression de carrière parce que j’étais une femme. […] Vous êtes une femme, qu’est-ce que vous faites ici? » Et d’ajouter: « Mais être une femme dans la Silicon Valley est aussi appartenir à une minorité ». Le sujet des femmes et de la technologie est un sujet peu ou pas assez abordé.

Carol Bartz est une femme d’énergie exceptionnelle : « Je continuai à diriger ma société alors que je suivais une chimiothérapie »

Enfin parmi les ingrédients de l’entrepreneuriat, elle cite l’incertitude qu’il faut affronter: « Face à nombreux jobs que j’ai acceptés, je n’étais pas très à l’aise, parce que je me demandais si j’étais la meilleure personne. » Tout en ajoutant sur le risque: « Si vous n’y arrivez pas, vous traversez la rue et vous essayer chez quelqu’un d’autre… ce qui est bien sûr toujours possible dans la Silicon Valley »

Envie d’entreprendre

Vous voulez devenir un entrepreneur, mais vous n’en êtes pas tout à fait sûr? Alors vous vous dites: dois-je quitter un travail bien payé, en pleine récession, lever de l’argent avec 37 cartes de crédit, transformer mon garage en bureau, à côté de mon vieux vélo rouillé et créer ma société? Bien sûr que oui! Se jeter à l’eau apporte la liberté et fait grandir, et l’on atterrit toujours plus accompli. Peur de l’échec? Vous seriez surpris du nombre d’investisseurs qui préfèrent parier sur quelqu’un qui a goûté aux fruits amers de l’échec. En échouant, vous apprenez ce qu’il ne faut pas faire. Lancez-vous et vous découvrirez qu’il n’y a pas d’échec; vous aurez dégagé l’horizon et ouvert votre esprit et vous vous serez réinventé.

C’est ainsi que Larry Marshall, un serial entrepreneur, commence un article écrit en 2001! Ce n’est peut-être pas aussi sexy que Paul Graham ou Guy Kawasaki, mais en tout cas tout aussi intéressant. Je viens juste de le découvrir ainsi que son blog et je trouve que cela vaut la peine de lire l’article entièrement. Le voici donc extrait intégralement de Laser Focus World.

So you want to be an entrepreneur, but you’re just not sure. And you wonder: Should I quit my well-paid job in the middle of a recession, raise money on 37 credit cards, build a lab bench in my garage next to my rusty old bike and start a photonics company? Hell yes! Leaping into the void leads to freedom and growth, which always lands you on a higher plane. Afraid of failure? You’d be amazed at how many investors prefer to back someone who has tasted the bitter fruits of failure. In failing you learn what not to do. Get your skin in the game and there is no failure—you have opened your mind to growth and yourself to reinvention.

As engineers and scientists, we have natural obstacles to overcome if we are to become entrepreneurs. We look at things from the technology perspective and forget the mantra of the marketplace. Open your mind to a market, understand your customer’s problem, then create a solution that puts more cash in his pocket. While technology can enable a new business, it is not necessary. However, knowing your market and the needs of your customers is mission-critical in starting your business.

Too early to market and you run out of money before you generate revenue to sustain your business. Too late and you’re just another « me too » scrambling for the crumbs of the pie dropped by the market leader. But if you read the market right, then you ride the crest of the market wave all the way to success.

Focus, focus, focus
As a photonics person you should understand focus. In a startup your focus must be diffraction limited—do one thing and do it better than everyone else. With limited resources, the only way to produce enough force to penetrate the market is to focus all your weight on a single point. Don’t wear blinders. You must be aware of and respond to changes in the market. But focus is the key. Pick the one product you think will sell. Talk with your customers to define your product. Make sure that your customers want to buy it. Then, when you have defined it, engineer it, produce it, and sell it fast. Pick the wrong product and you will fail quickly. But try to spread the risk and you will linger in purgatory indefinitely.

Only two things create value in a company—product development and selling (marketing is selling to groups). Research may be the key to your company’s future, but there are bills to pay between now and then. Don’t get into business to do research—find a university and give them some money to do it for you; they’ll do a better job for less money. Your mission is to satisfy a market need and make money in the process. Unfortunately, it is possible to raise money today on the promise of tomorrow’s great technology, but this is a train wreck waiting to happen.

There is another aspect to focus—the customer. Everyone in the company from the janitor to the CEO must focus on the customer. Successful hi-tech companies maximize interactions between their engineers and customers and promote peer-to-peer selling. Customers are not only the source of your revenue, they are also the wellspring of your ideas.

One more thing, answer this question: Do I want to change the world (even a little), or do I just want to get rich quick? Those who start businesses because they want to create something new and better don’t always succeed, but those who are just in it for the buck almost never do. The fire inside your belly sustains you through the ordeal, but greed alone will not.

Did I mention focus?

Raising money
After funding startups in several ways, including using credit cards (37 of them, and in a recession too), friends and family, corporate backing, and venture capitalists (VCs), I have these observations. Bootstrapping and incubation work extremely well if you are smart enough to see far ahead of the market—then you can afford to trade time for money. You can raise an « angel » round to finance your prototype development and line up some real customers before you give away half the company raising venture financing. Although a VC will want 40% to 50% of the equity in the first round of financing (regardless of how much money you raise), if you can’t see more than two years into the future, get VC money (see « Making the pitch, » this page).

Venture capitalists add value beyond mere money. Their portfolio of companies can contain your future customers, their name should greatly leverage your cash, and their networks will open doors through which you could not otherwise pass. If you are a diamond in the rough, they will polish you until you shine, but if you don’t shine they’ll find another rock that will. And whoever gives you money, be it your brother, your barber, an angel, or a VC, make sure you like each other—you’ll go through a lot together in the years to come. Remember: you always need much more money than you think.

How do VCs decide which businesses to fund? Ask yourself how you decide to lend money to a friend. Trust. A VC trusts character, experience, team, and the quality of the idea. The idea will attract them, but the team will hook them. Venture capitalists invest in people first and ideas second. The market will change after you are funded and unless the team responds with better ideas, the business will fail. Startups have a wonderful ability to respond rapidly to change, and this, I believe, makes them the new-product development engines of industry.

Building the team
So what makes a great company? A great team. Clearly, a great CEO surrounds himself with people whose skills complement his own. Technical excellence alone is insufficient justification to hire any individual. It is better to have a well-coordinated team of good players than an ungainly group of outstanding individuals. As a founder you must set the tone for your company and recruit people who share your vision, goals, and ideals. Hire the best people you can find wherever you can find them. And always be on the lookout for your own replacement—after all, don’t you want the best people running your company?

When you start hiring skilled people, many of them will want to « make the move to management. » Few of them are capable. A great manager gathers information first, and then takes decisive action. A great inventor makes leaps of faith based on intuition, and is usually a frustrating manager. A great entrepreneur is a mix of the two. Understand that many people want to be managers but few should be—management is not about ego. It is about serving your subordinates in any way that better enables them to do their job, and then getting the hell out of the way so they can do it.

Even the best team players are working for a paycheck. So, share the wealth. Pay people what they are worth, not what you can get them for. Generally, compensate those who contribute to future value—scientists and engineers—in stock, and those who generate immediate value (sales) in cash. If everyone is an owner of your business they will take pride in it, nurture it, and ensure its success.

And remember, you are the lynchpin of your team. Surround yourself with quality advisors on technology, marketing, and business. These are peers, colleagues, and friends. But most important, find an experienced startup CEO who has built companies like yours before and who is still actively doing it, and make him your mentor.

Build more than a better mousetrap
As technologists we often are fooled into thinking that if we simply create a better technology, the market will be ours. A business creates solutions for which customers pay. So if better technology creates a better solution, then the world will beat a path to your door, right? Wrong! Technologically, visible diodes were a quantum leap from HeNe lasers, yet it has taken 10 years for them to replace the HeNe. It’s much harder than you think to displace an entrenched technology. You need substantial improvements, better cost structure, or both. Cash in the pocket is the customer’s bottom line—if you keep more in theirs, they will put some in yours. There is a fixed amount of cash being spent in any given industry. If you want a portion of that cash, either you can take market share from competitors, or capture cash that is paid to others (lifecycle costs, for example), or (ideally) grow the market by adding functionality. This is the crux of any new business.

In my second business, we created a revolutionary solid-state laser technology to replace the ion laser. We could produce several watts of green laser output from an all-solid-state box the size of a cigar case. This was a big improvement over ion lasers, but only to people who worried about 3-phase power, water-cooling, portability, and lifetime. It turned out that, for many people, other benefits of ion lasers that we had never considered outweighed these problems. We persevered, though, and ultimately found a niche in the medical market creating the world’s first miniature portable photocoagulator. Customers loved it. We also replaced copper vapor lasers in dermatology. Again the customers loved it. But we forgot to grow the market. We had made a box that didn’t need a new tube every few years. It worked so well, that once we sold a unit we never saw that customer again. Your new product should not only offer greater functionality at a lower price—it also needs to grow the market.

Running your business
The marketplace is a crucible that burns away all irrelevancies and leaves one pure product—profit. If you don’t make money, your business will fail, and no amount of excuses can save you. No excuses is a core principle of business. Keep your commitments! If you tell Wall Street you will make $1/share earnings—do it. If you fail, have a recovery plan and be sure to eliminate the source of the failure. The market hates failures, but it hates excuses more.

The market rewards results, not effort. As R&D people we learn there is no such thing as failure; even a null result is valuable. Not in business. If you spend a year working on a contract that then goes south, you just wasted a year. You failed to generate revenue and you took food out of the mouths of your team. You should be shot! I hope you had a backup plan.

As your company grows, it will change. Businesses tend to excel at only one thing, but that thing evolves over the life of a business. A typical cycle would be technology, then execution, then manufacturing. JDS Uniphase (JDSU; San Jose, CA) is a great example—it penetrated the market with a great technology, gaining knowledge and experience that enabled the company to execute better than everyone else, and ultimately developed a world-class automated manufacturing system that produce long-lived quality products at a lower price. Now JDSU has fine-tuned a process that allows it to buy new technologies and quickly integrate them into that finely tuned manufacturing machine—that’s an ability that’s hard to beat.

Are you the CEO?
I’ve been lucky enough to report directly to several different types of CEOs whose backgrounds were technical, sales, marketing, and engineering. The two best were technical and marketing. The latter person had a natural advantage over the others in that he valued technology for its ability to reach the customer, not as something of intrinsic worth. He was customer-focused and hired great technology people (I like to think I was one of them) to create his vision.

The technology person was a truly visionary CEO. He immersed himself in his customers’ market. He spent a lot of time working alongside his customers to understand their needs, and thereby won both their trust and their business. He understood their problems and solved them. If you can do this too, you will win! So what are you waiting for?

ACKNOWLEDGMENTS
I have been fortunate enough to learn from some outstanding people and I thank them here: Josh Mackower, Milton Chang, Ted Boutacoff, Don Hammond, Bill Lanfri, Walter Koechener, Paul Davis, Bob Anderson, Robert Haddad, Bob Byer, and Dan Hogan.

ABOUT THE AUTHOR
Larry Marshall is the CEO of Lightbit Corp, a next-generation telecommunications components startup. He has angel-invested in three startups, and personally done three others, including Light Solutions Corporation, which merged with Iris medical, and went public as Iridex, in February 1996 (Nasdaq:IRIX; Mountain View, CA). Marshall is an active inventor, holds nine patents protecting 16 commercial products, and has over 100 publications and presentations. He is chairman of the OSA Conference on Advanced Solid State Lasers, is an editorial advisory board member to Laser Focus World, and is on the board of directors of two telecommunications startups. Larry Marshall is founder and CEO of Lightbit Corp. P.O. Box 20453, Stanford, CA 94309; e-mail: larry@lightbit.com.

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Making the pitch
When you write your business plan and pitch to a venture capitalist, you only need to answer seven basic questions:

  1. What problem or need will you solve or serve?
  2. Who are your customers?
  3. How much will they pay?
  4. What is your product?
  5. How much will it cost to build and sell?
  6. Who are your competitors and how will you beat them (barriers to entry or exit)?
  7. How big is the payoff and when will it happen?

Your single-page executive summary should answer these questions and is likely to be the only part of your plan an investor actually reads. Write concisely and honestly.

When you write your business plan remember that a little bit of « hype » goes a very long way—the wrong way. And don’t believe your own hype. If you claim, for example, that « there are no competitors » or that « they are inferior, » you are actually telling investors that you are either a genius or a fool (and they will assume the latter). It’s actually pretty easy to sell a story and there have been some great cons. But if you do sell a story you’ll spend the next several years building a business doomed to fail—and who wants to do that?

It is hard to be honest with your own ideas, so take them for a test drive with friends. Surround yourself with quality business advisors who are not afraid to tell you the truth and you can quickly separate the lemons from the gems.