Viva la robolution

Un de mes collègues (merci Thomas 🙂 ) m’a vivement encouragé à lire Viva la robolution de Bruno Bonnell

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je n’ai jamais été trop convaincu par les ouvrages de prospective. Je trouve l’exercice trop difficile et rarement convaincant. Mais on ne pourra pas reprocher à Bruno Bonnel ni son enthousiasme communicatif ni une connaissance approfondie du sujet. Si la robotique comme domaine d’avenir vous intéresse, vous trouverez un panorama complet de la situation. Si parfois, on peut avoir l’impression d’un long inventaire, je préfère le voir comme un inventaire à la Prévert, impression que la fraicheur et la poésie les illustrations contribue à renforcer.

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Personne ne pourra dire si Bonnell a raison ou pas. Il faudra revisiter sa vision dans dix ans, mais j’ai aimé son énergie. J’ai aussi beaucoup aimé ce passage (page 108): « Le professeur Clayton Christensen de la très respectueuse Harvard Business School est inventeur du concept de la technologie disruptive. Il clame que de nombreuses inventions majeures sont au départ catégorisées avec mépris dans le camp des jouets ou des gadgets. Puis, lorsque les conditions d’environnement technologiques sont réunies, elles bouleversent le monde. L’ordinateur personnel fut longtemps méprisé pour ses performances médiocres et sa faible autonomie par les constructeurs d’ordinateurs centraux (mainframe computers). On se gaussait des premiers téléphones portables à cause de leur faible portée et de leurs batteries bien trop lourdes. On a vu par la suite comment ces objets « superflus » ont transformé nos vies. »

Bonnell appelle la France à un « plan robotique » comme elle l’a fait pour le concorde, le TGV ou le nucléaire. L’Europe est loin d’avoir un retard technologique en robotique comme elle a pu en prendre dans les autres technologies de l’information. L’Asie est certes très en avance, mais les USA sont en retard. J’ai eu aussi le plaisir de trouver des exemples dans des lieux qui me sont chers: l’ENSTA où je travaillais dans le milieu des années 90 héberge Gostai, l’EPFL où je travaille depuis 2004 a hébergé le travaux de Frédéric Kaplan et son Wizkid. Alors que comme le rappelle Bonnell, le concept de « plan » est passé de mode, les Américains ont parfaitement su soutenir des domaines tels que l’électronique, l’informatique (et évidemment l’Internet) sans parler de priorité nationale. Dans une période de crise et de pessimisme ambiant, cette œuvre est salutaire! Je fais pourtant partie des sceptiques, de ceux qui ont cru que la robotique allait révolutionner le monde il y a 20 ans, il y a 10 ans et attendent encore. Mais seuls ceux qui essaient réussissent alors « Bravo, Monsieur Bonnell! »

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