Archives de l’auteur : Herve Lebret

La gestion et les défis de la croissance

Pas toujours facile de systématiquement maintenir un blog en français et en anglais. J’essaie de le faire aussi souvent que possible mais je n’en ai pas eu le courage pour les trois posts que je viens de faire sur « les défis de la croissance ». Je vous renvoie donc aux trois liens en anglais, qui sont consacrés respectivement à:

– une vieil article de Greiner, toujours d’actualité: Evolution and Revolution as Organizations Grow

– quelques notes sur la gestion de la croissance chez Google

– un rapport très complet du WEF dont j’extrais des citations que je trouve très instructives.

Une start-up française entre en bourse à New York

Sequans vend des puces pour le monde du sans-fil. Elle est entrée en bourse le mois dernier. C’est un événement assez rare pour être mentionné d’autant plus que la start-up est française et qu’elle a fait son IPO à New York sur le NYSE. L’IPO n’a pas été un énorme succès, mais c’est en soit un exploit pour une société française (il y a eu ILOG, Business Objects et quelques autres, peu nombreuses). Je note de plus que Sequans n’avait pas de capital-risque américain et qu’ayant été fondée en 2003, il lui a fallu moins de 8 ans pour aller en bourse.

Que puis-ajouter de plus?
– la start-up avait levé plus de €50M avant l’IPO et $66M lors de cet événement.
– l’équipe de fondateurs avait déjà eu une expérience de start-up américanise (Juniper)
– les VCs sont français (i-source, SGAM) et britanniques (Add Partners, Kennet). Plus tard, Sequans a ajouté des investisseurs stratégiques (Swisscom, Alcatel, Motorola).
– Tous les actionnaires ont vendu une petite part de leurs actions (environ 3-5%)

L’énergie au féminin

Je fais rarement des annonces d’événement, mais puisque j’ai parlé récemment du sujet des femmes et entrepreneuriat, je fais ici une exception à la demande de Yoni 🙂
Anne Stéfanini Directeur général Advancia Negocia et Martine Abbou, gérante de w-ima ont le plaisir de vous inviter à participer aux 1ères « Rencontres professionnelles wimadame »

« L’énergie au féminin »
Jeudi 9 juin 2011 de 17h15 à 20h30 (accueil à partir de 17h)
Ecole Advancia Negocia
3 rue Armand-Moisant
75015 Paris Montparnasse

Découvrez les opportunités variées de rencontrer la bonne personne au bon moment dans ce laboratoire à idées. Etudiant(es), salariées, chef d’entreprise, associations, elles ont l’énergie à construire leur vie privée et professionnelle. Vous découvrirez, un univers positif et dynamique en présence de femmes qui font bouger les idées reçues, qui dirigent, qui créent, qui entreprennent. Des contacts directs et privilégies. Cette 1ere Rencontre professionnelle est réservée aux membres de la communauté de wimadame, au cercle VIP Business de w-ima, aux femmes du projet Européen « Fame » et à toutes celles qui souhaitent participer aux actions Unies de wimadame. Nos partenaires et nos amies sont de toute évidence les bienvenues. Mais attention, les places pour cette première sont limitées.

martine.abbou@wimadame.com
Participation aux frais :
• Etudiant(e) Inscrite sur le portail 25 €
• Non inscrite sur le site 35 €
• Entreprise inscrite sur le site 160 €
Inscription obligatoire à confirmer par mail
martine.abbou@wimadame.com
Pour les entreprises Paiement par chèque à envoyer
Société w-ima 78 avenue Raymond Poincaré Paris 75116
Pour les étudiants paiement sur place par chèque ou en espèces

Une nouvelle bulle spéculative?

Les bulles m’intéressent, elles sont annonciatrices de crises. Il n’y a pas que les crises financières ou économiques. J’avais abordé le sujet de la culture de la science l’an dernier dans La Crise et Le Modèle Américain.

Un article récent de rue89 m’a interpellé sur un sujet connexe: il y aurait un risque de bulle spéculative dans l’éducation aux USA. L’éducation, nouvelle bulle spéculative aux Etats-Unis. A vous de vous faire une opinion.

Les Européens et la Silicon Valley

La Silicon Valley est bien connue pour ses migrants, en particulier ceux qui viennent d’Asie (Inde, Chine, Taiwan, Corée, etc.). AnnaLee Saxenian est célèbre pour ses travaux sur le sujet. ;ais les Européens sont bien moins célèbres et c’est un peu injuste. Je vais essayer de l’illustrer tout d’abord par quelques figures « illustres » et ensuite par quelques données statistiques.

J’utilise cette photographie depuis quelques années pour montrer que l’Europe a également ses migrants célèbres, que sans doute nous devrions utiliser au moins comme modèles. Vous les connaissez ? Prenez un peu de temps pour estimer combien vous sont familiers.

Voici la réponse :

Première ligne

En haut a gauche, les Huit Traitres, fondateurs de fairchild dont Jean Hoerni, suisse, Eugene Kleiner, autrichien. Quant à Victor Grinich, il est né de parents croates et s’appelait initialement Grgunirovich. Plus sur https://www.startup-book.com/fr/2011/03/02/les-peres-de-la-silicon-valley-les-8-traitres.

A droite, un Français, Pierre Lamond, fondateur de National puis capital-risqueur chez Sequoia, spécialiste des semi-conducteurs. http://en.wikipedia.org/wiki/Pierre_Lamond.

A droite, un Allemand, Andy (von) Bechtolsheim, fondateur de Sun, et business angel de Google, (il est connu pour avoir signé un chèque avant même que la start-up ne fût créée). Ses $100k lui ont rapporté $1B, bon investissement, il continue a entreprendre et investir. http://en.wikipedia.org/wiki/Andy_Bechtolsheim

A droite encore, Michael Moritz, un Gallois, ancien journaliste de Time Magazine, et investisseur chez Sequoia également, connu pour avoir investi dans Yahoo et Google à la fois ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_Moritz

Deuxième ligne

Le Français, c’est Philippe Kahn, véritable icône française, il a quitté l’enseignement en France avec un visa de touriste en 1982 pour créer Borland aux USA. Pas mal ! http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Kahn

Le Hollandais, Aart de Geus, ancine étudiant de l’EPFL où je travaille et fondateur de Synopsys dans la Vallée, 6’700 employés, $1.4B de chiffre d’affaires. https://www.startup-book.com/fr/2009/12/11/un-europeen-dans-la-silicon-valley-aart-de-geus/

Puis Andy Grove, un Hongrois, a franchi le rideau de fer pour débarquer à New York sans parler un mot d’anglais, quasi fondateur puis patron d’Intel dans les grandes années. http://fr.wikipedia.org/wiki/Andrew_Grove

Troisième ligne

Pierre Omidyar, a moitié français seulement, en fait iranien par sa famille, mais né à Paris, déménage aux USA à l’âge de 6 ans… fondateur d’eBay. http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Omidyar

Serguei Brin, fondateur de Google, né à Moscou, émigre également à l’âge de 6 ans. http://fr.wikipedia.org/wiki/Sergueï_Brin

Edouard Bugnion, suisse, fondateur de VMware, plus sur https://www.startup-book.com/fr/2010/03/16/un-suisse-dans-la-silicon-valley.

Les autres fondateurs ont un parcours Europe-USA-Europe :

Les 3 fondateurs de Logitech Borel, Zappacosta et Marini. « L’idée de Logitech a germé en 1976 à Stanford. Alors qu’ils y étaient étudiants en informatique, Daniel Borel et Pierluigi Zappacosta devinrent amis, amitié qui se solda en alliance entrepreneuriale. Alors qu’ils terminaient leurs études, Borel, un Suisse et Zappacosta, un italien identifièrent le potentiel d’un système de traitement de texte logiciel (d’où le nom !). Un prototype fut réalisé avec le soutien de Bobst ». On connaît la suite.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel_Borel
http://fr.wikipedia.org/wiki/Logitech

Histoire similaire pour la suite. Bernard Liautaud est fondateur de Bus. Objects avec Denis Payre, mais qui a étudié aussi à Stanford, qui a déménagé très vite aux USA car il a compris que IT = USA. http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Liautaud

Pierre Haren, fondateur de Ilog, a obtenu son PhD au MIT. Pas de Silicon Valley mais Pierre m’avait indiqué l’importance de la culture américaine dans son parcours. http://fr.wikipedia.org/wiki/ILOG

Je termine par Loic Lemeur, ami de Sarkozy, qui a quitté la France pour faire Seesmic dans la SV, un des derniers en date, qui montre que le flux continue. https://www.startup-book.com/fr/2010/06/21/pourquoi-la-silicon-valley-nous-botte-le-c

🙂 or 🙁 ?

Et maintenant quelques statistiques. On pourrait toujours me dire que je n’ai cité que quelques trop rares exemples. Le tableau qui suit se trouve dans mon livre et vient indirectement d’un autre travail d’AnnaLee Saxenian. Elle et ses coauteurs ont analysé d’où venaient les entrepreneurs étrangers de la Silicon Valley. Je ne crois pas qu’ils avaient regroupé l’ensemble des pays européens comme un seul groupe, ce que j’avais fait à partir de leur données. le résultat me semble impressionnant puisque l’Euorpe est comparable à la Chien ou à Je ne suis pas sûr que cela soit bien connu…

Ref: AnnaLee Saxenian et al. « America’s New Immigrant Entrepreneurs » Duke University et UC Berkeley, janvier 2007.

Rémunération des membres du conseil d’administration

Il est un sujet que j’aborde régulièrement parce que la question m’est souvent posée. Comment répartir puis distribuer les actions aux employés et partenaires. Une question connexe concerne les membres du conseil d’administration. Je ne discute pas ici les investisseurs qui représentent leurs fonds, mais les membres indépendants, ceux qui ont une expertise spécifique (industrielle, technique, de gouvernance). Il y a une hypothèse implicite dans ce sujet, à savoir que ces personnes ne sont pas rémunérées autrement qu’en action (ils ne reçoivent que le remboursement de leurs frais de voyage ou de participation au conseil).

Comme règle générale, j’ai déjà indiqué que l’ensemble des membres indépendants du conseil d’administration ne doit pas représenter plus de 2% des actions de la start-up et chaque membre individuel plus que 0.5 à 1%. (En comparaison, j’avais mentionné dans divers documents dans le passé (dont Répartition des Actions dans les Start-up) que le PDG possède environ 5-10%, un vice-président entre 0.5 and 2% et un directeur d’unité 0.2%. Une règle plus basique consiste à diviser par 5 chaque niveau, soit PDG 5, VP, 1 et directeur 0.1).

Je viens de de regarder mes tables de capitalisation passées et les documents d’entrée en bourse pour donner une liste d’exemples. Le tableau donne quelques exemples de sociétés et de membres indépendants au moment de l’entrée en bourse. Les chiffres sont la part de ces membres, en comparaison, celles des fondateurs et enfin le rapport entre directeurs et fondateurs. En moyenne les « board members » ont 0.24% de la socitét et environ 1% de ce que possèdent le groupe de fondateurs. Ceci est donc assez consistebnt avec les chiffres que je donnais par expérience. 🙂
On average, they have 0.24% of the company and about 1% of what founders own. This is consistent with what I had been saying for years 🙂

L’argent est là, mais pas le soutien aux entrepreneurs

Une interview de mes anciens patrons, Neil Rimer et Giuseppe Zocco dans l’Hebdo. Elle est intitulée « L’argent est là, mais pas le soutien aux entrepreneurs ». J’ai toujours dit que l’argent n’était pas le problème. Le problème est environnemental, culturel. Et d’ajouter: «LES CHOSES SONT BEAUCOUP PLUS SIMPLES DANS LA SILICON VALLEY OU À LONDRES.»

Un tout petit extrait pour ne pas être taxé d’enfreindre le droit d’auteur:

Que devrait faire la Suisse pour soutenir la création d’entreprises?

N. R.: Tout ce qui serait utile pour garder ou attirer les meilleurs entrepreneurs et les cadres susceptibles de les rejoindre: octroyer des permis de séjour, faciliter les démarches bureaucratiques pour la création de ces emplois, supprimer les paperasseries inutiles pour la création et le financement des entreprises.

On pourrait également promouvoir l’idée de créer un centre d’excellence pour les sociétés technologiques. Personne ne va venir parce qu’on a ici des physiciens ou un Prix Nobel: les créateurs viendront ou resteront si quelques entreprises nées en Suisse deviennent mondiales.

G. Z.: Créer une situation juridique et fiscale claire pour que d’autres sociétés de capitalrisque et des Business Angels s’installent ici. Il faudrait aussi permettre aux étudiants non européens des écoles supérieures et polytechniques de rester en Suisse pour créer leur start-up.

Wozniak est de retour!

En parcourant le nombre de plus en plus grand de documents de demande d’entrée en bourse, j’ai eu la surprise de découvrir le nom de Wozniak. Steve Wozniak, le co-fondateur d’Apple, est le directeur scientifique (Chief Scientist) de Fusion-io, une start-up basée à Salt Lake City. Fusion-io a levé plus de $100M avec NEA et LightSpeed et généré plus de $30M de revenus en 2010.

Wozniak n’est ni fondateur ni un actionnaire important. Du moins le document S-1 ne donne pas sa part, ce qui veut dire qu’il a moins de 5% des actions de la start-up. Ma table de capitalisation habituelle donne les grandeurs habituelles: les deux fondateurs ont gardé respectivement 6.1 et 4.7% des actions, les investisseurs en ont plus de 50% et le plan de stock-options représente 20% du total (25% si j’inclus celles qui sont réservées pour les futurs employés). Tout ceci suppose que Fusion-io va aller en bourse en inclut les nouvelles actions vendues au public.

Un dernier point de détail que je vais aborder plus en profondeur bientôt concerne les parts des membres du conseil d’administration indépendants (je ne parle pas des VCs qui n’ont pas d’actions à titre personnel en général). Ici Ray Bingham et Dana Evan possédent 0.03% de la start-up soit moins de 1% des actions des fondateurs.

L’événement qui a fait de Bill Gates un millionaire

J’avais une conversation avec un professeur de l’EPFL qui m’a demandé si j’avais lu la réédition d’un article de Business Week sur l’entrée en bourse (IPO) de Microsoft. Je n’en avais même pas entendu parler. C’est une description très intéressante du processus d’entrée en bourse et même si l’article est long, je vous encourage à le lire.

J’avais intégré la table de capitalisation de Microsoft au moment de son IPO dans mon livre et en voici une version légèrement modifiée. Quelques remarques:
– Microsoft avait été fondée 11 ans plus tôt.
– Microsoft n’avait pas vraiment besoin d’aller en bourse (comme Google il y a quelques années et Facebook aujourd’hui).
– Microsoft avait très peu de capital-risque si bien que Gates et Allen étaient très peu dilués.