Archives par étiquette : Les huit traîtres

Gordon Moore (1929-2023) – L’entrepreneur par accident

Gordon Moore est décédé le vendredi 24 mars 2023. Il était le dernier des Huit traîtres et il n’y a plus qu’un seul père fondateur vivant de la Silicon Valley, Arthur Rock.

J’ai pu créer une courte vidéo d’eux deux à partir du grand film documentaire Something Ventured.

Le texte est intéressant et drôle. Tout au long des années 1960, Fairchild perdait ses talents. L’attrait des stock options et de l’indépendance inspirait de nombreux jeunes ingénieurs brillants à partir et à créer leur propre entreprise.
Mais Gordon Moore et Bob Noyce, ses deux fondateurs les plus importants, étaient restés fidèles à leur entreprise jusqu’en mai 1968, lorsque la direction de la côte Est de Fairchild a commis une erreur fatale.

[Moore] Noyce était le candidat interne logique pour être le prochain C.E.O. Mais ils ont décidé qu’ils allaient regarder à l’extérieur.
Cela a changé tout le jeu. Noyce a dit : « Je vais partir. Es tu intéressé? »
Alors j’ai dit: « D’accord. Faisons-le. »

[Rock] Ils avaient besoin de financement, et ils m’ont appelé pour savoir si je serais intéressé.
Ils sont venus me voir sans plan d’affaires, sans rien d’autre que ce qu’ils m’avaient dit vouloir faire.
Arthur a dit qu’il avait besoin de quelque chose pour parler aux investisseurs potentiels.
Juste pour donner quelque chose.

[Moore] Nous avons rédigé un plan d’affaires, et il faisait une page – en double interligne, et c’était tout.
Cela disait simplement que nous allions faire des choses avec du silicium et des appareils électroniques intéressants.

[Rock] Il contenait beaucoup de fautes de frappe. Je pense que Bob l’a tapé lui-même.
Ce n’est pas un document très profond, mais c’était vraiment joli.
J’ai dit: « De combien d’argent avez-vous besoin? »
Et ils ont dit : « Deux millions et demi de dollars. »
Et j’ai dit: « D’accord. »
« Quel pourcentage de l’entreprise pensez-vous que vous seriez heureux d’abandonner pour deux millions et demi de dollars ? »
Et ils ont pensé et ont dit: « Eh bien, que diriez-vous de la moitié? »
Et j’ai dit: « C’est bien. » Et en un jour et demi, j’avais levé deux millions et demi de dollars.

[Narrateur] Intel a ouvert ses portes en juillet 1968,
[Moore] Nous sommes allés en bourse le même jour que Playboy. Au même prix.
Et quelques années plus tard, l’un des analystes déclara : « Le marché a parlé. Ce sont les mémoires face à aux mammaires, à 10 contre 1. »

La loi de Moore
(Traduit de la page Wikipedia en anglais sur Gordon Moore – voir ci-dessus)

En 1965, Moore travaillait comme directeur de la recherche et du développement (R&D) chez Fairchild Semiconductor. Electronics Magazine lui a demandé de prédire ce qui allait se passer dans l’industrie des composants semi-conducteurs au cours des dix prochaines années. Dans un article publié le 19 avril 1965, Moore a observé que le nombre de composants (transistors, résistances, diodes ou condensateurs) dans un circuit intégré dense avait doublé environ chaque année et a émis l’hypothèse qu’il continuerait à le faire pendant au moins le dix prochaines années. En 1975, il a révisé le taux prévu à environ tous les deux ans. Carver Mead a popularisé l’expression « loi de Moore ». La prédiction est devenue une cible de miniaturisation dans l’industrie des semi-conducteurs et a eu un impact généralisé dans de nombreux domaines de changement technologique.

L’importance de Moore et de sa loi pour l’innovation technologique

Cette « loi » n’a rien de scientifique, mais elle est devenue une prédiction auto-réalisatrice, un objectif à atteindre, en donnant aux ingénieurs et à la Silicon Valley une forte confiance en l’avenir. On peut ainsi comprendre en partie les cycles réguliers de croissance et de bulles spéculatives qui l’ont accompagnée pendant 60 ans, dans le semi-conducteur (dès les années 60), dans les ordinateurs et les logiciels (dès les années 70), dans les réseaux et l’Internet (dès les années 80), dans le commerce électronique et la téléphonie mobile (années 90) puis les réseaux sociaux (années 2000). La fin de la loi fut annoncée plusieurs fois dès cette décennie et on peut se demander si elle n’aura pas l’effet inverse tant l’innovation technologique semble avoir ralenti ces dernières années. Je vous renvoie à un article récent sur les désillusions de la Silicon Valley et un article scientifique qui illustre ce possible ralentissement : Papers and patents are becoming less disruptive over time.

Il y a tant et tant de choses sur Gordon Moore que j’ai un peu douté avant d’ajouter les PDFs qui suivent. Mais voici ce que j’ai retrouvé dans mes archives:
– l’article de 1965 à l’origine de la loi de Moore,
– un article sur l’impact de Fairchild (1998)
– une interview de Gordon Moore (2000)

moore Moore-Fairshield Moore

The Microchip Revolution (dernier épisode)

Je viens de finir la lecture de The Microchip Revolution auquel j’ai déjà consacré 3 artciles ici, et . C’est une belle illustration de ce que la Silicon Valley a apporté au monde. La révolution a commencé avec les huit traîtres qui ressemblaient à cela a quand ils étaient jeunes

puis à cela quelques années plus tard (extrait du New York Times Julius Blank, Who Built First Chip Maker, Dies at 86)

Les fondateurs de Fairchild Semiconductor en 1988. Victor Grinich (à gauche), Jay Last, Jean Hoerni, Julius Blank, Eugene Kleiner, Sheldon Roberts, Robert N. Noyce (assis, à gauche) and Gordon E. Moore. Crédit: Terrence McCarthy

Je ne pouvais pas terminer cette histoire sans quelques tables de capitalisation, celles des entreprises mentionnées ici, que j’ai pu construire: Intel, AMD, Cypress, IDT, Lam Research. J’ai désespérément cherché des données sur Intersil, mais ni la SEC ni Thomson Reuters n’ont pu m’aider. Le pourrez-vous?




et en postcript en date du 13 octobre 2020, Micron Technology, qui avait eu une liste inhabituelle d’investisseurs locaux de l’Idaho sous forle de prêts convertibles pour éviter une trop grande dilution des fondateurs:

Les bricolages de Robert Noyce – à nouveau!

Je viens de relire The Tinkerings of Robert Noyce (Les bricolages de Robert Noyce) pour des raisons qui ne sont pas directement liées à la Silicon Valley ou aux Start-ups. Il y a quelques jours, j’ai blogué sur un très bon article du New Yorker – Our Town de Larissa MacFarquhar. L’auteur illustre certaines valeurs universelles de l’humanité à travers une petite communauté en Iowa. Et cela m’a rappelé l’article de Tom Wolfe écrit pour le magazine Esquire en 1983. Il commence par: «En 1948, il y avait sept mille personnes à Grinnell, Iowa, dont plus d’une personne qui n’osait pas prendre un verre dans sa propre maison sans baisser les stores auparavant.» Robert Noyce a étudié au Grinnell College, puis au MIT avant de partir vers ce qui deviendrait la Silicon Valley. Grinnell College était très avancé en électronique. Tom Wolfe affirme: « Mais le MIT s’est avéré être un coin perdu… quand il s’agissait de la forme la plus avancée de l’ingénierie, de l’électronique des semi-conducteurs. Grinnell College, avec ses mille étudiants, avait des années d’avance sur le MIT. » Et plus tard, le Grinnell College investirait dans Intel, rendant sa fondation exceptionnellement riche.

J’étais sur le point de bloguer ici sur l’article de Wolfe et j’ai (re)découvert, honte sur moi, que j’avais blogué à ce sujet en 2012! J’avais mentionné le passage sur le Wagon Wheel bar. Le voici à nouveau:

Ou bien il quitterait l’usine et déciderait, peut-être qu’il se rendrait au Wagon Wheel pour prendre un verre avant de rentrer chez lui. Chaque année il y avait un endroit, le Wagon Wheel, Chez Yvonne, Rickey’s, la Roundhouse, où les membres de cette fraternité ésotérique, constituée de jeunes hommes et e de jeunes femmes de l’industrie des semi-conducteurs, se rendaient après le travail pour boire et échanger des histoires de guerre sur les instabilités de phase, les circuits fantômes, les mémoires à bulles, les trains d’impulsions, les contacts sans jonctions, les modes en rafale, les jonctions p-n, les modes veille, les morts-morts, les RAM, NAK, MOS, PROM, et teramagnitudes, c’est-à-dire des multiples d’un million de millions. Alors, il ne rentrerait pas avant neuf heures, le bébé endormi, le dîner froid, sa femme était désabusée, et il restait là et lui serrerait les mains comme s’il faisait une boule de neige imaginaire et essayait de lui expliquer … alors que son esprit se penchait sur d’autres sujets, LSI, VLSI, flux alpha, biais, signaux parasites, et ce petit cookie terasexy de Signetics qu’il avait rencontré au Wagon Wheel, et qui comprenait tout cela.

Voici un autre passage sur les stock options, dont j’ai parlé dans un autre article récent: Rémunération du risque – Un guide sur les stock options par Index Ventures.

Dès le début, Noyce a donné à tous les ingénieurs et à la plupart des employés des stock options. Il avait appris avec Fairchild que dans une entreprise si dépendante de la recherche, les stock options constituaient une incitation plus puissante que le partage des profits. Les personnes qui partageaient les bénéfices voulaient naturellement se concentrer sur des produits déjà rentables plutôt que de se lancer dans des recherches d’avant-garde qui ne seraient pas payantes à court terme, même si elles réussissaient. Mais les détenteurs de stock options ne vivaient que pour les percées en recherche. Les annonces feraient s’envolaient le stock d’une entreprise de semi-conducteurs immédiatement, indépendamment des bénéfices.

Il y aurait tellement plus à dire sur ce merveilleux article sur l’histoire de la Silicon Valley et des Etats Unis. Vous devriez vraiment le lire!

La première start-up à 1000 milliards de dollars

Merci à mon ami Jean-Jacques pour m’avoir mentionné ce joli article historique sur les débuts de la Silicon Valley. D’après The First Trillion-Dollar Startup, « mesurée en dollars d’aujourd’hui », Fairchild pourrait être considérée comme « la première start-up ayant valu 1000 milliards de dollars ». Je vous laisse découvrir l’article et ne vais pas revenir en détail sur une histoire que j’ai traitée dans Les pères de la Silicon Valley: les 8 Traitres

Les auteurs montrent entre autres que la Silicon Valley n’existait pas en 1957. Aucune entreprise active dans le semiconducteur n’y était basée car la côte Est était encore le centre de la high-tech. Mais les fondateurs de Fairchild sont directement ou indirectement à l’origine de 92 entreprises de la Silicon Valley, cotées aujourd’hui au Nasdaq ou au NYSE, valant plus de 2’000 milliards de dollars et employant plus de 800’000 personnes.

Voici une jolie illustration de leur étude,
endeavor-insight-sv-2-retina
mais j’aime toujours autant celle-ci, célèbre poster créé par l’auteur du terme Silicon Valley, que j’ai scanné il y a quelques années,
l’image qui suit est extraite de la précédente, (à gauche et à mi-hauteur – correspondant à 1957)

HDSVBSV
Le rapport complet se télécharge au format pdf et te trouve intéressantes leurs trois leçons:
1- Les grandes entreprises peuvent se développer dans des environnements improbables et difficiles.
2- Quelques entrepreneurs peuvent avoir un grand impact.
3- Il existe un modèle de réussite que les leaders peuvent amplifier: ambition, croissance, engagement, réinvestissement.
HDSVBSV-acceleration

Les bricolages de Robert Noyce

Je ne vais pas développer cet article mais vous renvoyer à la version anglaise. Un article passionnant écrit pat Tom Wolfe en 1983 sur Bob Noyce: The Tinkerings of Robert Noyce.
https://www.startup-book.com/2012/08/21/the-tinkerings-of-robert-noyce/

Something Ventured : un film passionnant.

Je viens de regarder Something Ventured et je l’ai adoré. Tellement aimé que j’espère le montrer au plus grand nombre possible d’étudiants de l’EPFL ce printemps! Il s’agit d’un film sur la passion, l’enthousiasme, l’énergie, sur la volonté de changer le monde et … oui aussi sur l’argent. Questionnés sur leur ambition sur le film, les producteurs Molly Davis et Paul Holland ont dit: Notre grand espoir pour ce film est que chaque élève qui veut être un entrepreneur – à tous les niveaux, l’école secondaire, les écoles de commerce, et même dans l’entreprise – puisse le voir. Je veux voir plus de jeunes se passionner pour l’esprit d’entreprise … Et si j’ai un objectif moins passionné, plus sérieux, c’est que je veux que les décideurs examinent cette question et disent : « Que pouvons-nous faire pour qu’il soit plus facile, et non pas plus difficile, pour les personnes dans ce pays pour lancer ce genre d’entreprises?

Je dirais même que je rêve que tout étudiant – à quelque niveau que ce soit- le voit. Et les producteurs d’ajouter : Nous avons essayé d’expliquer notre vision pour le film : « Ce que nous envisageons est un film comme Reds [Le film de Warren Beatty en 1981 sur le communisme], où vous remontez dans le temps pour décrire un épisode passionnant de l’histoire – ici la Russie de 1917 – puis demander aux mêmes acteurs ce que c’était à l’époque. Dan a dit: « Ok, vous voulez faire Reds, mais sans les communistes. » C’est en définitive ce qui s’est passé : un très beau dialogue avec des hommes vraiment intéressants et les personnes qu’ils ont financées.

« Un film sur le capitalisme, et (surprise) c’est une histoire d’amour. »

C’est le titre d’un autre article sur le film, où le journaliste dit les cinéphiles peuvent voir ce qui pourrait être un des oiseaux les plus rares dans le monde du documentaire: une véritable histoire d’amour pour le capitalisme. Ailleurs, la cinéaste, Dayna Goldfine, explique: Je pense que ce qui nous a motivé, même si c’est en effet une description positive de l’entreprise, était, un, une occasion de donner un point de vue alternatif. Mais aussi, ce que ces gens faisaient-aussi bien les entrepreneurs que capital-risqueurs- était de créer de vrais produits. Il y tellement eu de nouvelles négatives à la suite de la tragédie financière de ces dernières années causée par les banques, et ces gens qui ont juste créé des instruments financiers, par opposition à changer le monde avec la technologie en créant ou en finançant les ordinateur d’Apple, les routeurs de Cisco Systems, ou les molécules de Genentech. Le co-cinéaste Dan Geller ajoute: Je ne dirais pas que l’argent était accessoire – l’argent était important -, mais l’enthousiasme débordait pour partir de ces idées brillantes et ces technologies assez frustres pour en faire quelque chose de révolutionnaire. C’est cette énergie, je pense, qui ressort à travers ces histoires.

Oui c’est un film sur le capitalisme et les affaires. Mais c’est aussi un film sur l’enthousiasme, le bonheur, l’échec aussi. Il commence en 1957 avec Fairchild et Arthur Rock. Il aurait pu commencer avec le français expatrié Georges Doriot. Un professeur à Harvard qui soi-disant enseigné les techniques de production (en fait, il expliquait combien de verres boire lors d’un cocktail et comment lire les journaux – aller aux nécrologies), Doriot n’a pas créé le capital-risque avec ARD (même si il a financé Digital Equipment – DEC) – Rock a créé le terme plus tard, mais Doriot a inspiré la plupart des héros du film: Tom Perkins, Bill Draper, Pitch Johnson, Dick Kramlich. Et ces gens-là ont financé Intel, Atari, Apple, Tandem, Genentech, Cisco. (Le film raconte des histoires des années 60 aux années 80, mais Google, Yahoo, Amazon, Facebook auraient pu être ajoutés). En effet, avec le film, Le Réseau Social, c’est le meilleur film que j’ai vu sur les entreprises de haute technologie. J’avais presque oublié dans le Réseau Social à quel point la société Bostonienne est close (cf les efforts désespérés de Zuckerberg pour entrer dans l’élite des clubs sociaux). Ici aussi, le Wild West explique son succès par l’ouverture et la prise de risque.

Et les auteurs ne trichent pas. Il est aussi question de souvenirs douloureux, comme par exemple l’histoire de Powerpoint qui a terminé dans les mains de Microsoft, peut-être parce que l’entrepreneur avait trouvé trop dure son aventure ou comment l’un des rares femmes dans ce monde, Sandy Lerner, la co-fondatrice de Cisco, n’a peut-être toujours pas pardonné son licenciement par la compagnie qu’elle avait créée: vous devez comprendre dans quel jeu vous êtes […] Regardez, il n’y avait pas de case pour moi. Alors oui, il est également question d’échecs, de morts vivants, mais il y a un sentiment de joie, une feel good attitude, et des moments (très) drôles, comme lorsque Don Valentine visite l’usine d’Atari et ne reconnaît pas les marques de cigarettes qu’il fume! Ou quand Gordon Moore (la fameuse loi de Moore) se souvient qu’Intel est entrée en bourse le même jour que PlayBoy.

Donc, si vous ne connaissez pas (ou même si vous en savez beaucoup sur) Fairchild, Intel, Atari, Tandem, Genentech, Apple, Cisco, et même si vous ne se souciez pas de l’esprit d’entreprise, allez vite voir Something Ventured. Espérons que vous vous en soucierez ensuite!

Les pères de la Silicon Valley: les 8 Traitres

Grâce à une conversation avec un collègue de l’EPFL, j’ai réveillé des souvenirs des débuts de la Silicon Valley. Je connaissais Shockley, Fairchild et les 8 Traitres. Je ne savais pas que Shockley avait été financé par Beckman (merci Andrea :-), ce qui était le sujet de cette récente conversation.

J’ai du coup envie de revenir sur ces fameux 8 Traitres. Leur histoire (cf Wikipédia en anglais) est bien connue, mais je me suis intéressé ici à leur origine, qui est peut-être moins connue.

Le tableau qui suit décrit l’origine, l’âge et la formation des 8 ingénieurs qui quittèrent Shockley Labs pour fonder Fairchild Semiconductor en 1957. Cliquez sur le tableau pour l’agrandir.

Ils sont sans aucun doute les « pères de la Silicon Valley. Le célèbre poster « Silicon Valley Genealogy » en est une illustration convaincante aussi bien que leurs activités Post-Fairchild dans le tableau.

L’image qui suit est extraite de la précédente, (à gauche et à mi-hauteur – correspondant à 1957)

Quelques remarques finales:
– 5 d’entre eux ont été formés sur la cote Est, 2 sur la cote Ouest et 1 en Europe.
– En fait, 3 d’entre eux venaient d’Europe.
– 6 avaient un doctorat (PhD) – dont 3 du MIT-, et tous avaient une licence (Bachelor).
– Ils avaient entre 28 et 34 ans en 1957.