Archives de l’auteur : Herve Lebret

Entrepreneurs et Révolution

Nicolas Hayek, fondateur de Swatch, était hier au Forum des 100.

Il y a parlé de crise et a appelé à une internationale des entrepreneurs!

« Nous avons besoin d’une internationale des entrepreneurs. L’économie est séparée en deux parties: l’économie financière, qui n’a rien à faire avec l’économie réelle. Or, nous avons une crise de la finance. Nous avons cette crise à cause de la cupidité des hedge funds, à ces gens qui pensent à gagner de l’argent avec de l’argent. Si nous n’avons plus de libre-échange, Monsieur Todd, nous n’avons plus de créativité. Si nous disons, nous voulons faire du protectionnisme. Dans ce cas, plus personne n’est obligé de faire des produits nouveaux, d’innover. Ce que nous avons fait avec la Swatch, nous avons trouvé le moyen de faire mieux et moins cher que les Japonais, ici en Suisse. »

Ironiquement, j’avais cité dans mon livre Pitch Johnson qui avait écrit des choses similaires: « Les entrepreneurs sont les révolutionnaires de notre temps » et il s’expliquait ainsi: « La démocratie fonctionne mieux quand il y a un peu de turbulence dans la société, quand ceux qui ne sont pas encore à l’aise peuvent grimper l’échelle économique en utilisant leur intelligence, leur énergie et leur habileté pour créer de nouveaux marchés ou mieux servir les marchés existants.

Alors dois-je conclure, entrepreneurs de tous les pays, unissez vous?

La question était d’autant plus d’actualité qu’il y eut aussi un débat fort intéressant entre Emmanuel Todd et Pascal Couchepin.

Trois choses que devrait faire toute start-up

Xconomy devient un de mes sites favoris. Voici un post sur les trois choses que devrait faire toute start-up.

Focalisez-vous sur un problème. Que vous fassiez une aide à la localisation, un moteur à faible consommation ou un réseau social dédié à la recherche d’emploi, approfondissez votre expertise du marché que vous adressez. Puis rendez votre produit incontournable, en utilisant tous les avantages comptétifs dont vous disposez. Concentrez-vous sur ce que vous faites mieux que les autres, mais n’essayez pas de tout faire.
— Travaillez sur ce qui vous passionne. Toute start-up a une histoire à raconter sur le pourquoi de ce qu’elle fait. Cette histoire doit sonner juste et en accord avec le parcours et l’expérience de ses fondateurs. Les investisseurs (et les clients) verront tout de suite si une entreprise est crédible.
— Allez à l’essentiel. Que fait votre entreprise de si cpécial, de si unique? En quoi est-elle différente de ses compétiteurs? Vos interlocuteurs décideront si l’histoire semble prometteuse dans les 30 premières secondes de votre pitch, donc adressez ces questions dès le début.

Je serai à Stockholm le 12 mai où je donnerai deux présentations sur les start-ups, l’une sur le succès et l’échec (Stockholm Innovation), l’autre sur les leçons à tirer de la Silicon Valley (Avslutningskonferens 2009). J’aurais sans doute pu utiliser ces trois points.

Entrepreneuriat en temps de crise et de récession.

La crise a-t-elle a un effet sur l’entrepreneuriat. C’est la question que m’a posée Manuela Salvi lors du journal de la Radio Suisse Romande (RSR) aujourd’hui. Vous pouvez retrouver ma réponse sur le document
audio en cliquant ici.

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Voici ma réponse développée plus en détail: la réalité est complexe et il ne semble pas y avoir tant d’études que cela sur le sujet. La fondation Kauffman a cependant publié en décembre dernier une étude fort intéressante sur le sujet: Entrepreneurs and Recessions: Do Downturns Matter?

L’analyse couvre 8464 entrées en bourse entre 1975 et 2006, de sociétés créées entre 1831 et 2006. Les auteurs recensent 9 crises sur cette période:  1907–1908, 1918–1921, 1929–1939, 1953–1954, 1957–1958, 1973–1975, 1980–1982, 1990–1991, et 2001–2003. Le graphe suivant ne semble pas montrer de différences notables. La second guerre mondiale a un impact. Plus inquiétante est sans aucun doute la chute récente. Mais il peut tout simplement être trop tôt pour juger.

Dans une autre étude intitulée Economic Crisis Survey, la fondation Kauffman indique que  71% des Américains pensent « que la crise rend plus difficile la création d’entreprises ». Pourtant les anecdotes qui indiquent le contraire sont nombreuses: Texas Instruments, Revlon pendant la Grande Dépression, Microsoft, Apple pendant la crise du pétrole furent de tels succès. Sans parler de création d’entreprises, le lancement des Pampers en 1961 et de l’iPod en 2001 sont une autre illustration que les périodes de crise n’empêchent pas l’innovation.

Sans traduire, je vous fournis un extrait de la première étude:

« At a high level we essentially are concerned with the relationship between the supply of companies (“births”) by founding period, and the outcome achieved by those date-based founding cohorts over time. To deal with this supply aspect, a few broad points can be made. The first is what we might call the scarcity argument. It says that fewer companies are founded during difficult economic times, so we can expect disproportionately fewer successful companies to emerge from that economically constrained population. Why might we expect fewer companies founded during recessions, for example?

There are several reasons. First, entrepreneurs might decide to delay creating companies until the economy into which they anticipate selling products or services is more robust. This argument applies most strongly to entrepreneurs in service industries where there is little lag time from company founding until first product/service sale. If there is a longer lag between company founding and product launch, we might not expect entrepreneurs, all else being equal, to hesitate as much in starting their new ventures. Why? Because first revenues might be anticipated to more likely coincide with a resurgent economy.

There are other reasons to expect fewer companies to be founded during economic downturns. One has to do with entrepreneurs’ unwillingness to leave their current places of employment during a weak economy. Another, and perhaps more compelling, obstacle to company founding in weak economic periods might be the limited availability of risk capital during such periods. To the extent that it is difficult to raise money for a new entrepreneurial venture, we might expect fewer companies founded during such periods.

The preceding touches mostly on supply issues—why we might (or might not) expect more companies to be founded during weaker economic periods. There also is a demand issue. Even if similar numbers of companies are founded, it is plausible that more of these companies do not achieve material financial success due to the poor economy at founding, thus leading to poorer longer-term outcomes for cohorts of companies founded during weak economic periods.

In summary, we can plausibly make three broad points. First, it is reasonable to expect that fewer companies will be founded during weak economic periods. Second, companies founded during those periods might be expected to fail at higher rates than companies founded during more economically receptive periods. Third, the combination of lower birth rates and higher failure rates would conspire to deplete company cohorts founded during recessionary periods. »

Il y a donc bien un paradoxe, puisque les succès semblent équivalents. Voici donc pour terminer sans concuure, quelques arguments tirés du blog envie d’entreprendre qui expliquent pourquoi un entrepreneur aurait plus de chances de succès en temps de crise:

« Puisque les financements sont plus difficiles à obtenir, ceux qui savent opérer de façon très low cost, frugales, ont un edge évident. Et comme beaucoup de gens sont attentistes, voire carrément « frozen », prenant la crise comme excuse pour ne rien faire, ou ne peuvent pas démarrer faute de financement, il y a objectivement moins de concurrence sur la place. Effet d’une concurrence moindre également, le marché de l’emploi est bien moins tendu [et donc plus de talents sont disponibles]. A ce sujet, le fait de se retrouver parfois « out » pour une raison ou une autre, peut justement donner le coup de pouce pour se lancer dans une aventure entrepreneuriale. »

J’aime bien ces éléments,
– moins de concurrence
– plus de talents disponibles
– une meilleure efficacité due à plus de frugalité.

Les périodes de crise semblent donc créer des opportunités, mais il n’en reste pas moins vrais que les entrepreneurs essaieront toujours, quelque soit la dureté des temps.

Les business schools peuvent-elles enseigner l’entrepreneuriat?

Un post intéressant sur le site Xconmy. Il s’agit d’un sujet récurrent qui n’a évidemment pas de réponse.

Voir le lien Can Business Schools Teach Entrepreneurship?

Dans de vrais écosystèmes comme la Route 128 ou la Silicon Valley, les business schools sont une des composantes et les étudiants trouvent ou déeveloppent leurs idées plus aisèment. Mais je ne suis pas sûr que les Business Schools enseignent l’entrepreneuriat. Elles expliquent, elles exposent, et bien sûr elles enseignent la gestion.  Comme j’ai commenté sur le site xconomy:

There is a talk by Prof Byer (Stanford) about the Silicon Valley and Stanford ecosystems, where the author claims about 5% of companies are direct transfers of technology:http://spie.org/documents/Newsroom/audio/Byer.pdf. It is not clear how many companies Stanford alumni have created. At least 2′500 but probably many more. Now the role of business schools is another subject of interest. You have stories on both sides, i.e. pure engineers or scientists (Google, Yahoo, Cisco in the academia, Apple outside) or entrepreneurs from bus. schools (Sun Micro, eBay).

La brève histoire d’Adobe, de John Warnock et Charles Geschke

Créateurs, une newsletter genevoise m’a demandé d’écrire une série de courts articles sur des start-up célèbres et leurs fondateurs. J’ai décidé de commencer par Adobe et ses fondateurs, John Warnock et Charles Geschke. Vous trouverez l’article plus bas, mais aussi les données habituelles que j’aime fournir sur les start-up: leur capitalisation à l’IPO et l’évolution de l’actionnariat de la création à l’entrée en bourse.

John Warnock et Charles Geschke: Adobe

Les start-up sont très souvent associées à leurs créateurs. Les noms de Steve Jobs ou Bill Gates sont inséparables de leur entreprise. Moins connus John Warnock et Charles Geschke ont pourtant un parcours des plus édifiants.

Sans avoir le profil de l’entrepreneur typique (ce ne sont pas des «school dropouts» qui se lancent dans l’aventure entrepreneuriale avant leur 30 ans), John Warnock et Charles Geschke fondent en 1982, à quarante ans passés, Adobe Systems, l’entreprise à l’origine d’Acrobat et Photoshop, deux des logiciels informatiques les plus utilisés au monde.

De l’imprimante au programme d’imprimante
Tout commence dans les années 70, au célèbre Palo Alto Research Parc de Xerox, le fabricant de photocopieuses. Les deux ingénieurs ressentent une frustration de plus en plus grande car, si la recherche de Xerox a permis le développement de la souris, du traitement de texte, de l’email ou du protocole Ethernet, la société est incapable d’en faire des réussites commerciales. Warnock et Geschke ne parviennent pas à convaincre Xerox du potentiel de leurs travaux. «Par peur ou par incompréhension de leur direction » pensent-ils, mais aussi en raison de : «leur naïveté de chercheurs devant la difficulté à passer d’un concept ou d’un prototype à un projet commercial».

Ils quittent donc Xerox en 82 et lèvent 2,5 millions de dollars pour développer leur projet: des imprimantes de haute qualité et un système qui permet de les connecter à des réseaux d’ordinateurs.

En rencontrant leurs clients potentiels (DEC, Apple), ils découvrent que personne ne veut de leur machine. Steve Jobs leur explique qu’il a besoin de leur protocole d’impression, PostScript, pour le Macintosh qu’il développe. Ils changent immédiatement leur business plan. Adobe devient alors une société de logiciel avec la réussite qu’on lui connaît.

De bons conseils
Leur vision de l’entrepreneur est toute aussi passionnante. S’ils le sont plus devenus par accident que par destin, ils peuvent aujourd’hui conseiller les futurs créateurs.

Il faut être toujours flexible essayer, explorer de multiples solutions, les confronter aux clients, abandonner rapidement les fausses pistes. Constat qu’ils appliquent également à la personnalité du chef d’entreprise: «99% des fondateurs échouent car ils ne savent pas évoluer et veulent plutôt contrôler.»

Passion, prise de risque et confiance en soi, semblent les ingrédients majeurs tout comme l’intelligence et le travail: «mais cela n’est pas suffisant. La chance joue aussi un très grand rôle.» ajoutent-ils.

Quand il aborde son «grand» âge lors de la fondation d’Adobe, Geschke dit: «Je ne crois pas que diriger une société soit mystérieux. Le fait d’avoir plus de quarante ans a sans doute aidé du point de vue de l’expérience, mais l’essentiel est la vision.» Il faudrait toujours en avoir une, ce qui permet d’avoir un temps d’avance sur le marché, élément nécessaire à la réussite, selon lui: «Je ne suis pas un chasseur mais l’on m’a dit que pour viser un canard, il faut tirer là où il sera, pas où il est. C’est la même chose avec la technologie. Si l’on reste focalisé sur le marché actuel, la solution ne sera pas adaptée aux problèmes au moment de son lancement et la compétition sera très grande».

Les ingrédients du succès
De la frustration originelle, cause de leur départ de Xerox au succès d’Adobe, les leçons à tirer sont variées: ne jamais devenir une «one-product» compagnie, la technologie n’est pas simplement transférable il faut lui ajouter de la matière grise, engager de bons professionnels et en tant que fondateurs avoir «le potentiel intellectuel, l’honnêteté, l’éthique et les principes qui gouvernent aussi bien vie privée que vie professionnelle».
Quelques lignes pour résumer les ingrédients du succès qui sont multiples, complexes tout en étant simples mais certainement communs à tous les grands entrepreneurs.

Pour en savoir plus:
The Revolutionaries: www.thetech.org/exhibits/online/revolution
Adobe Systems, Computer History Museum: www.computerhistory.org
Founders at Work, J. Livingston, Apress (2007)
In the company of Giants, R. Jager and R. Ortiz, Mcgraw-Hill (1997)

Prochain article: Bob Swanson: Genentech

Voici la capitalisazion d’Adobe en 1896,

et l’évolution de l’actionnariat de 1982 à 1986:

Le rôle entrepreneurial du MIT

En général, j’essaie de traduire intégralement mes posts en Français et en Anglais. Je n’en ai exceptionnellement pas le courage. Je vous renvoie donc au post en Anglais à propos du rôle entrepreneurial du MIT.

Vous y découvrirez l’importance des aspects culturels, comme le montre aussi la table qui suit. Bonne lecture en anglais…

Paul Graham sur Boston

A nouveau, un excellent article sur Xconomy intiulé: “Paul Graham on Why Boston Should Worry About Its Future as a Tech Hub—Says Region Focuses On Ideas, Not Startups

J’ai immédiatement réagi par un commentaire que je traduis ici. Pour résumer, Paul Graham, fondateur de Y combinator à Boston et San Francisco, quitte définitivement la côte Est pour se concentrer sur la Silicon Valley, ce qui crée des remous outre-atlantique. J’ai donc écrit:

Il ny ‘a aucun doute (malheureusement) que Paul a raison. Je ne m’inquiète pas tant de Boston que des autres régions qui se veulent innovantes. Le débat est en effet clos depuis que AnnaLee Saxenian a publié « Regional Advantage » (en 1994). Pourtant, elle avait eu ses propres doutes auparavant: “In 1979, I was a graduate student at Berkeley and I was one of the first scholars to study Silicon Valley. I culminated my master’s program by writing a thesis in which I confidently predicted that Silicon Valley would stop growing.” Elle admit soin erreur d’appréciation lors d’une conférence à Stockholm en 1998! Et donc?!!

La Silicon Valley est en définitive la seule région à posséder le bon environnement pour les start-ups. Lisez à nouveau les essais de Paul sur son site www.paulgraham.com. Un des éléments clé est que Fairchild a permis la naissance de centaines de start-up et ceci est aussi très bien documenté. La culture des start-up est née à cette époque. Je suis tellement passionné par le sujet que j’ai publié mon livre et [ce] blog. Mais si vous n’aimez pas l’auto-promotion, vous pouvez aussi lire l’excellent travail de Junfu Zhang “High-Tech Start-Ups and Industry Dynamics in Silicon Valley” qui est disponible en ligne et où bous pourrez découvrir avec quantité de détail les différences de dynamique à l’œuvre (face à Boston à nouveau)…

Boston est de loin le numéro 2, aucun doute, mais nous les numéro 3 et suivants, devrions nous inquiéter que même Boston n’arrive pas à tenir la dragée haute à la Silicon Valley…

Partager la richesse dans une start-up: combien d’actions suffisent?

Un post intéressant publié sur un site intéressant: Xconomy.

Robert Beyster donne son point de vue sur ce qu’un fondateur doit garder comme parts dans sa société et la réponse est…

« 8 à 10 pourcent de sa start-up ».

Voici un point de vue assez inhabituel car souvent, le débat se focalise sur la maximisation du pourcentage. Beyster met l’accent sur la création de valeur et les incitations pour tous les acteurs de la start-up.

Ceci est par contre consistant avec ce que j’enseigne sur le partage d’equity (voir le post répartition des actions dans les start-up en date du 30 octobre 2008).

A propos du premier fonds de Kleiner Perkins (épisode 3)

Eurêka!

Il y a quelques jours, j’ai reçu un « vieux » livre, The New Venturers: Inside the high stakes word of venture capital de John G. Wilson (Addison-Wesley, 1985). C’est un livre passionnant sur les débuts du capital-risque, plus un livre d’histoire qu’un livre d’économie. Wilson y publie des données très intéressantes. Le chapitre 5 « The New Entrepreneurs » est consacré à Kleiner Perkins et Wilson y publie des faits et chiffres sur le portefeuille et les performances du premier fonds KP. Les données sont relativement cohérentes avec celles de Golis, mais il y a des différences…

Malheureusement Wilson ne mentionne pas ses sources et qunad j’ai demandé à Perkins ce qu’il en pensait, il m’a répondu: « Each name rings true in my memory, but I have no idea if the numbers are accurate. I think John Wilson got his hands on one or our reports to the Limited Partners—not directly from us. It’s probably all correct. »

Si quelqu’un peut m’aider à en savoir plus soit à travers les LPs de KP (par exemple Wilmington Securities) ou grâce à John Wilson… il pourrait y avoir un épisode 4!

The Ultimate Cure, un beau roman

Non seulement « the ultimate cure » est un bon roman sur le monde des start-up, du capital risque et sur ce que cela coûte d’être un entrepreneur (et en cela il me rappelle le « The First $20 Million Is Always The Hardest » de Po Bronson), mais c’est aussi un beau roman, sur la nature humaine et sur ce qui nous anime dans la vie. En cela, je pense plus à l’étoile montante suisse, Martin Suter et à ses thrillers psychologiques. Mais surtout, c’est un plaisir de lecture.

L’auteur Peter Harboe-Schmidt a donc produit de la belle ouvrage. En voici un bref extrait que je traduis de l’anglais:


« Prend ta start-up par exemple. Pourquoi t’es tu lancé? Si tu analysais le pour et le contre, tu ne le ferais sans doute jamais. Mais ton intuition t’y a poussé, en sachant que tu en tirerais une expérience positive. Ai-je raison? » Martin réfléchit à ce qui l’a poussé vers un monde qui de temps en temps ressemblait à un asile de fous. Comme un monde parallèle, avec quelques ressemblances avec le nôtre, juste beaucoup plus rapide et intense. Des gens essayant de réaliser leur rêve dans un monde incertain et pleins d’inconnu, travaillant sans compter, sacrifiant leur vie privée, courant à côté de ces autres start-up high-tech. Les instruments médicaux, les moteurs de recherche Internet, les télécom, les nanotechnologies et tous les autres recherchant la même chose: l’Argent. Pour faire tourner l’horloge du succès  un peu plus vite. « C’est drôle que tu dises cela, » dit finalement Martin. « J’ai toujours pensé à cette start-up comme une évidence. Je n’ai jamais essayé de la justifier de quelque manière que ce soit. »