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Le Cygne Noir et les Start-up

Je ne sais plus combien j’ai fait de posts sur le Cygne Noir de Taleb. Toujours est-il qu’il m’a été demandé d’ajouter une contribution pour l’EPFL sur son lien avec les start-up. Il s’agit de ma 8ème contribution sur les start-up pour l’EPFL. Voici donc:

08.05.13 – Qu’y a-t-il d’analogue entre une grande catastrophe et un succès industriel hors du commun dans le domaine high-tech? Ils échappent aux statistiques, mais leur impact n’en est pas moins gigantesque. Tel est le concept fécond du «Cygne noir».

EPFL-BlackSwan

Le concept de Cygne Noir a été créé Nassim Nicholas Taleb dans ses travaux sur le hasard, et popularisé par un best seller vendu à plus de 3 millions d’exemplaires. Taleb l’introduit comme suit : «Il y a deux classes de statistiques très distinctes. La première définit le Mediocristan, la seconde définit l’Extremistan. Sans entrer dans les détails, au Mediocristan, des exceptions se produisent, mais ne elles portent pas à de grandes conséquences. Ajoutez la personne la plus lourde de la planète à un échantillon de 1’000 personnes, le poids total sera à peine changé. En Extremistan, des exceptions peuvent avoir un tout autre impact (et avec le temps, leur impact sera nécessairement gigantesque). Ajoutez Bill Gates à votre échantillon: la richesse totale peut augmenter d’un facteur 10’000. Dans le premier type, il s’agit de familles de «Gauss-Poisson», à longue traîne; dans le second de familles non linéaires, fractales ou mandelbrotiennes, à traîne épaisse. Mais il faut ajouter ici un problème épistémologique: il y a une catégorie « je ne connais pas », tout simplement parce que je ne connais pas grand chose de sa structure probabiliste ou du rôle de certains grands événements.»

Les Cygnes Noirs sont les événements inconnus, en Extremistan. Ils sont rares, très rares même, et imprévisibles. Mais à leur impact est énorme. Paradoxalement, nous avons tendance à les rationaliser après coup. La chute du mur de Berlin, les événements du 11 septembre, l’accident de Fukushima sont des exemples de Cygnes Noirs.

Le monde de l’entrepreneuriat high-tech est particulièrement bien décrit pas le concept de Taleb. Nous avons des centaines de start-up en Suisse, et il s’en créée des milliers dans le monde chaque année. Mais un faible nombre croît et survit. Un plus petit nombre va connaître un grand succès. En Suisse, citons Logitech, Swissquote ou Actelion. Mais s’il ne s’agissait que de cela, l’emploi du concept de Cygne Noir serait galvaudé.

Par contre, Google ou Apple sont deux cygnes noirs. L’ampleur du succès et de l’impact de ces deux ex-start-up était tout simplement imprévisible. De multiples ouvrages ont tenté de l’expliquer a posteriori. En vain, je crois. Apple pèse presque deux fois plus en bourse qu’aucune autre société. Steve Jobs, entrepreneur improbable, la créa en 1976 à l’âge de 21 ans et, plus incroyable encore, la sauva de la catastrophe par son retour en 1997. Quant à Google, lisez le récent ouvrage I’m Feeling Lucky, et vous comprendrez l’extraordinaire exceptionnalité des fondateurs Brin et Page. Google a moins de 15 ans, plus de 50’000 employés et près de $40B de chiffre d’affaires.

Taleb est très controversé et provocateur. Il dénonce les excès de la discipline statistique, qui nous fait parfois croire à l’élimination des risques. Il déteste la «sagesse» des savants au point de s’attaquer à eux personnellement. Je me souviens d’une conférence où le président de la session me «reprocha» mon extrême passion pour les start-up high-tech, qui selon lui ne représentent qu’une fraction des entreprises. Je ne cherchai pas à dissimuler mon biais. Mais j’expliquais que leur impact est par contre loin d’être marginal, et tout aussi fascinant par la difficulté à l’anticiper. La passion l’emporte parfois sur la raison…

Taleb enfonce le clou avec la publication en novembre dernier d’Antifragile, qui a pour sous-titre «des choses qui tirent profit du désordre». C’est un livre multiforme, parfois bordélique, éloge de l’artisan, du souk, et de l’expérimentateur face à l’expert trop rationnel. Là encore, les idées de Taleb s’adaptent parfaitement à l’innovation. «La fragilité de toutes les start-up est nécessaire pour que l’économie soit antifragile, et c’est ce qui fait, entre autres choses, la réussite de l’esprit d’entreprise: la fragilité des entrepreneurs individuels et leur taux de défaillances nécessairement élevé.»

Le cygne noir a peut-être une explication assez simple. Il a souvent son origine dans les faiblesses (pour les catastrophes) et le génie (pour les merveilles) de l’espèce humaine. Albert Einstein, Léonard de Vinci, Lionel Messi et Steve Jobs sont des créateurs de génie. Il est possible de quantifier grâce à la science et à la technique de nombreux phénomènes, mais il reste toujours difficile de mesurer les capacités humaines.

Les start-up suisses medtech et leur écosystème

Voici ma septième contribution à la start-up du mois de l’EPFL. Il est question de technologies médicales et d’écosystème innovant à travers la start-up KB Medical.

Les technologies médicales ont le vent en poupe. A l’ombre des géants de la pharma, start-up et PME tirent parti du savoir-faire et de la réputation suisse dans un domaine où qualité sans compromis et sur-mesure règnent en maître.

KB Medical, jeune start-up dans le monde des technologies médicales, a annoncé une levée de fonds de 4 millions de Francs suisses. La nouvelle est surprenante à plus d’un titre. Tout d’abord, la rapidité avec laquelle se sont enchaînés les événements: KB a été fondée le 4 octobre 2012, et la levée de fonds annoncée une vingtaine de jours plus tard. Ensuite, la start-up œuvre dans un domaine où les financements privés semblent moins fréquents que dans l’internet ou les biotechnologies.

Ces surprises apparentes sont toutefois trompeuses. Szymon Kostrzewski et Philippe Bérard (les «K» et «B» de KB Medical) travaillent sur leur recherche depuis des années au sein du laboratoire de systèmes robotiques de l’EPFL. Ils ont été soutenus par un Innogrant. Ils ont également reçu un coup de pouce de la fondation Liechti, et ont été lauréats du prix national Venture 2012. Szymon a aussi séjourné à Boston comme lauréat des VentureLeaders. Le travail de recherche en amont avait donc été discret mais efficace. Il y a sans doute une leçon à tirer de cette annonce: rien ne sert de créer une start-up prématurément.

Plus important peut-être, l’arc lémanique est un terreau extrêmement riche dans le domaine des technologies médicales issues des micro-technologies et de la robotique. Des start-up comme Endoart, Sensimed et Aleva Neurotherapeutics ont pu réunir des capitaux importants. Plus récemment encore, DistalMotion et StereoTools ont été lancées avec le soutien de leur laboratoire puis d’un Innogrant. Ces jeunes start-up ont la particularité d’utiliser la mécanique d’extrême précision pour améliorer les performances d’interventions chirurgicales délicates.

On parle souvent de génie local pour les clusters technologiques. Sur les pas de l’industrie horlogère, un tissu de PMEs spécialisées dans les technologies médicales s’est créé en Suisse romande. Aujourd’hui les jeunes pousses viennent enrichir ce qui pourrait ressembler à une Medical Valley, à l’ombre des géants pharmaceutiques que sont Roche ou Novartis, et sous le regard amical des Medtronic et autres Johnson and Johnson (J&J). D’ailleurs, on trouve au conseil d’administration de KB Medical Malgosia Iwankowska, qui a travaillé chez J&J, Medtronic et Sensimed. Un cluster, c’est aussi le talent humain et un réseau de connections qui se développe et s’enrichit au fil des années. Cette tradition suisse de qualité dans la précision et le sur-mesure est bien connue. Dans un tel contexte favorable, le succès de KB Medical s’explique beaucoup plus facilement.

Infos complémentaires:

Quelques start-up medtech de l’EPFL

Un vol biplace pour deux start-up de l’EPFL (avec un investisseur industriel)

Nouvel épisode de la série « la start-up du mois » que j’écris pour l’EPFL: Un vol biplace pour deux start-up de l’EPFL

29.10.12 – Industriel ou financier? Pour une start-up, le choix de l’investisseur est crucial. Pix4D et Sensefly, deux jeunes pousses de l’EPFL, fournissent une illustration récente de cette problématique.

Retour aux start-up EPFL après deux chroniques plus générales sur le monde entrepreneurial. Ce mois-ci, il est question non pas d’une, mais de deux jeunes pousses. SenseFly et Pix4D ont fait l’actualité de l’EPFL cet été. Il est en effet très rare qu’un investisseur annonce le même jour deux injections de capital dans nos start-up. De plus, le nombre grandissant d’investisseurs industriels, par rapport aux purs financiers représentés par le capital-risque, représente une tendance intéressante.

Drones et images 3D
SenseFly est issue du laboratoire de Dario Floreano. Vous avez peut-être aperçu ces petits avions qui parcourent le ciel de l’EPFL et les fondateurs de la start-up les piloter à distance. Il y a quelques années, j’avais été impressionné par de drôles de machines volantes qui évitaient automatiquement les obstacles. Quant à Pix4D, il s’agit d’une spin-off du laboratoire de Pascal Fua, spécialiste du traitement d’images. Ils ne produisent aucun matériel. Ils ont mis au point une méthode pour reconstruire des images 3D à partir de clichés disparates en deux dimensions.

L’investisseur se nomme Parrot, dont j’avais parlé dans un article récent: Parrot et Henri Seydoux, une success story française. Ce groupe français d’environ 700 personnes affiche un chiffre d’affaire de 250 millions d’euros. Créé en 1994, il est entré en bourse à Paris en 2006. Après s’être initialement lancé dans la reconnaissance vocale et les kits mains libres pour l’automobile, son fondateur et PDG Henri Seydoux a vu la nécessité de diversifier ses activités. Il a acheté une multitude de start-up dans des domaines connexes de son cœur de métier : télécom sans-fil, traitement d’images, jeux, capteurs. De leur côté, Sensefly et Pix4d avaient commencé à collaborer dès le début de cette année, et Parrot a trouvé des synergies avec les deux entreprises. L’annonce des investissements simultanés se comprend mieux.

Le dur choix de l’investisseur
J’ignore si les fondateurs de SenseFly et Pix4D ont fait le choix délibéré du partenaire industriel plutôt que financier. Quoi qu’il en soit, cette décision est loin d’être gratuite. Tout fondateur devra se poser la question quand il cherchera des investisseurs. Un financier n’a que le retour sur investissement en tête, trop souvent à court terme. Un industriel a une réflexion plus stratégique, mais au risque d’être plus égoïste. Il ne souhaitera généralement pas voir ses partenaires travailler avec la compétition, contrairement au financier. Les conséquences du choix sont donc souvent critiques pour le développement de la start-up.

La bonne nouvelle est que les start-up semblent recevoir depuis quelques années plus de financements dès leurs débuts, sans avoir à attendre que revenus et clients valident leur potentiel. De plus il est assez rare pour le signaler ici, ces deux start-up EPFL ont collaboré et, ainsi, augmenté leur potentiel commercial.

Il est possible d’espérer que les futurs entrepreneurs seront encouragés par cet environnement favorable. Laissez moi conclure en citant J. C. Zufferey, co-fondateur de senseFly : « Nous avons apprécié et utilisé le support du PSE, de la FIT, de Venture Kick et de la CTI dans cette aventure. Je pense que l’EPFL ne doit pas relâcher ses efforts pour encore plus et encore mieux former, motiver, financer et coacher les jeunes entrepreneurs. C’est à ce prix que la culture de l’innovation va s’installer petit à petit dans un pays où les gens ont naturellement peur d’entreprendre.»

Que vaut une start-up? ou l’entrée en bourse ratée de Facebook

Nouvelle chronique de la série « la start-up du mois » que j’écris pour l’EPFL

Lors de l’annonce de son entrée en bourse, en février dernier, tout le monde s’accordait à valoriser Facebook à près de 100 milliards de dollars. Aujourd’hui, Facebook a perdu 40% de sa valeur… Comme cela est-il possible?


Facebook a perdu plus de 40% de sa valeur

Facebook n’est malheureusement pas une start-up EPFL, mais la controverse autour de son entrée en bourse surévaluée me donne l’occasion de parler de la valeur des start-up, et en particulier celle de nos spin-off.

La valeur d’une entreprise n’est pas une mesure parfaitement scientifique, même s’il existe des techniques liées aux revenus et profits générés par la société – Logitech ou Swissquote, qui ont des liens historiques avec l’EPFL, sont mesurées de la même manière. C’est la loi de l’offre et de la demande qui prédomine : la valeur d’une société est le produit de son nombre d’actions par le prix par action. Les sociétés côtées sont otages des marchés et de leur humeur!

Quand les sociétés ne sont pas cotées, comme c’est le cas avec la majorité des start-up, on peut tout de même les valoriser. Le lecteur pourra approfondir le sujet en parcourant l’article «Répartition des actions dans les start-up » Quand les start-up EPFL telles que Eelcee, Abionic, Aleva ou Kandou (voir nos précédentes chroniques) ont récemment annoncé des levées de fonds, elles ont été valorisées par leurs investisseurs, même s’il n’y a pas de marché où acheter leurs actions. La Suisse nous donne toutefois quelques informations grâce à son registre du commerce dans lequel chaque start-up indique l’évolution de son nombre d’actions. Du coup, si vous connaissez le montant de l’argent levé, vous pouvez déduire le prix par action et donc la valeur de la société. Mais je ne ferai pas l’exercice, par respect pour la discrétion souhaitée par les entrepreneurs et les investisseurs… Dommage!

Il ne s’agit à nouveau que d’une valeur subjective dépendant de la bonne volonté des investisseurs. Facebook, tout comme Google il y a presque 10 ans, n’a pas tout à fait accepté les règles de Wall Street selon lesquelles une société acceptait d’être sous-évaluée lors de son entrée en bourse pour que le cours suive ensuite une courbe à la hausse. Ceci n’est que simple spéculation, et il faudra attendre quelques années avant de dire si l’IPO de Facebook fut ratée ou non.

Nos start-up ont un problème similaire. J’ai connu bon nombre d’entrepreneurs qui préféraient obtenir la meilleure valorisation possible quand ils levaient de l’argent. Ils oubliaient que la seule valeur est celle qui est créée sur la durée par leurs produits ou leurs services, et que la valeur d’une société est très volatile, comme l’a montré Facebook. Les entrepreneurs gardent une plus grande part de leur société, même s’ils semblent aussi ignorer le conseil de Daniel Borel, fondateur de Logitech: «On préfère un petit gâteau que l’on contrôle complètement qu’un gros gâteau que l’on contrôle seulement à 10% ce qui peut être un facteur limitatif.»

J’ai la conviction (bien que je me trompe souvent) que Zuckerberg marquera son époque comme Brin et Page. En Suisse, j’espère que nous verrons également bientôt une création de valeur locale similaire à celles de Daniel Borel, Mark Bürki ou Paolo Buzzi.

Références

L’entrée en bourse de Facebook

Les chiffres de Facebook aujourd’hui

Logitech

Swissquote:

Partage d’actions

Eelcee et les composites

Abionic – Deux millions levés pour l’appareil à détecter les allergies

Le registre du commerce suisse

Les start-up se cachent pour mourir

Nouvelle chronique de la série « la start-up du mois » que j’écris pour l’EPFL

03.06.12 – La hantise de l’échec explique sans doute l’absence d’un Google européen. Tandis qu’outre-Atlantique les start-ups naissent et meurent au grand jour, leurs homologues du vieux continent s’accrochent à la vie, parfois en dépit du bon sens.

La 4ème start-up du mois n’existe pas ! Du moins pas à l’EPFL, ni même en Suisse ou en Europe. Je parle de la start-up qui échoue. Les start-up européennes sont un véritable paradoxe. Nous nous plaignons souvent de ne pas avoir de grands succès à la Google, Apple ou Facebook, mais nous n’avons pas non plus d’échec ! Dans un travail de doctorat publié en 2011, le chercheur et professionnel du transfert de technologie Sven de Cleyn montre que moins de 10% des start-up universitaires européennes ferment boutique [1] ; dans une étude datant de 2008, l’ETHZ avait des métriques similaires, avec 88% de taux d’activité [2]. L’EPFL ne déroge pas à la règle.

En réalité, ce phénomène curieux s’explique aisément. Les start-up européennes se focalisent sur la survie, au point que Sven de Cleyn a dû utiliser ce paramètre pour définir le succès. L’échec est tellement stigmatisé culturellement qu’il doit être évité, presque à tout prix. Voilà une des raisons fondamentales de nos difficultés. Dans l’excellent film Something Ventured, elles sont appelées des « mort-vivants » par les Californiens, adeptes d’une vision manichéenne : le succès ou la mort !

Pourtant, l’échec est loin d’être une mauvaise chose. Il est même nécessaire. Qui n’est pas tombé plusieurs fois en apprenant à pratiquer le ski, le roller ou plus simplement la bicyclette ? Comment ne pourrait-on pas échouer dans la tâche autrement plus complexe qui consiste à amener une technologie ou un produit innovant sur le marché ? Schumpeter, célèbre économiste de l’innovation, avait créé le concept de «destruction créatrice», en expliquant que le nouveau remplace l’ancien, et que cela est en fait une bonne chose. Il utilisait une image saisissante : « Ce n’est pas le propriétaire de diligences qui construit les chemins de fer. »

Dans son célèbre discours à Stanford en 2005, Steve Jobs ne dit pas autre chose : « Ne jamais oublier que je vais mourir bientôt est le moyen le plus important que j’ai jamais utilisé pour m’aider à faire les grands choix de mon existence. Parce que presque tout, les espérances, la fierté, la crainte de la honte ou de l’échec, ces choses s’évanouissent face à la mort, ne laissant vivace que ce qui compte vraiment. Ne pas oublier que l’on va mourir est le meilleur moyen que je connaisse d’éviter le piège de penser que l’on a quelque chose à perdre. »

Alors, vous me direz que cela est plus facile à dire qu’à vivre ! En effet, il est difficile de mentionner les échecs, de donner des exemples, tant les entrepreneurs semblent réticents à s’exposer. Je pourrais en citer un certain nombre, mais sans le consentement des entrepreneurs. J’aurais presque pu intituler cet article « Recherche échec de start-up désespérément ».

Il semble que les start-up se cachent pour mourir. Jamais n’ont lieu de funérailles dignes pour celles qui échouent. Pourtant, la FailCon a brisé ce tabou. Cette conférence s’adresse aux entrepreneurs de technologie, investisseurs, développeurs et concepteurs. Elle est dédiée à l’étude de leurs propres échecs et des autres, pour se préparer au succès. Lors de la première édition à San Francisco en 2011, le célèbre Vinod Khosla admettait avoir plus souvent échoué qu’il n’avait réussi. L’échec n’est pas souhaitable, il fait juste partie du système, et il serait grand temps de l’intégrer. A quand une FailCon en Suisse?


[1] Sven H. De Cleyn, The early development of academic spin-offs: holistic study on the survival of 185 European product-oriented ventures using a resource-based perspective.University of Antwerpen, 2011
[2] Oskarsson I., Schläpfer A.,The performance of Spin-off companies at the Swiss Federal Institute of Technology Zurich.ETH transfer 2008.

La Start-up du mois: Kandou et les investisseurs

Voici ma nouvelle chronique de la « start-up » du mois publiée sur le site de l’EPFL.

22.04.12 – Qui sont les investisseurs qui ont parié sur Kandou? Cette start-up active dans le high-tech sait comment trouver des financements.

En novembre 2010, l’EPFL fêtait sa millième invention. J’extrais un passage d’un article publié à cette occasion: «Kandou, inventé par Harm Cronie et Amin Shokrollahi du laboratoire d’algorithme de l’EPFL, permet aux processeurs de communiquer avec leurs périphériques (mémoires, imprimantes, écrans) de manière plus rapide et moins énergivore. Une petite révolution dans le domaine de l’informatique dont la solution vient…des mathématiques!». En mars 2012, la start-up issue de cette invention annonce une levée de 10 millions de dollars. Nouvelle (ou absence de nouvelle) intéressante, la jeune entreprise est peu loquace sur ses investisseurs. «Ce sont des privés, pas des institutionnels, ni des compagnies industrielles.», expliquait brièvement Harm Cronie au quotidien Le Temps. Plus étonnant encore, cette première levée de fonds laisse augurer d’une deuxième, d’ores et déjà en préparation. «Je ne peux en dévoiler davantage car nous sommes actuellement en discussion avec des investisseurs.»

Amin Shokrollahi n’en est pas à sa première aventure. Digital Fountain fut vendue à Qualcomm en 2009 – depuis 1998, elle avait levé plus de 50 millions de dollars. La start-up avait le soutien de Cisco, Sony, TI, mais aussi de fonds tels que Matrix ou Granite. Avec Kandou, il change de stratégie. Il sait que les investisseurs institutionnels ont des contraintes, qui forcent l’entrepreneur à avoir une stratégie plus mûre qu’avec des investisseurs individuels – le business angel peut agir par passion, et ne doit pas rendre de comptes à ses propres bailleurs de fonds.

Je l’indiquai dans l’introduction à ces chroniques: il faut penser global. Pour Kandou, les premiers partenaires s’appelleront peut-être IBM ou Intel. Si une innovation est assez forte, le client peut se trouver n’importe où (mais malheureusement assez rarement en Europe, quand il s’agit de high-tech). Pourtant, il aura fallu presque 18 mois pour passer à cette phase d’accélération. Kandou aura su utiliser la richesse de l’écosystème: le spin fund de l’EPFL – similaire aux Innogrants ; venturekick ; la FIT. Aucune naissance n’est instantanée. L’expérience montre qu’il faut entre 1 et 3 ans…


Amin Shokrollahi et Harm Cronie

Enfin, Amin n’est pas seul. Harm Cronie est son co-fondateur et ex-étudiant. Le tandem professeur-étudiant est un des plus classiques. Ce n’est certes pas le plus courant – le binôme réunissant deux jeunes entrepreneurs est sans doute plus connu (du moins aux Etats-Unis, avec Google, Yahoo, eBay, etc.). Mais on a peut-être oublié que Netscape fut fondé par Marc Andreessen et Jim Clark, professeur à Stanford et également fondateur de Silicon Graphics. De plus, Amin a su trouver un conseiller et mentor en la personne de Steve Papa. Ce dernier a fondé Endeca, success story américaine, revendue à Oracle en octobre 2011 pour plus de 1 milliard de dollars. Ces mentors sont essentiels aux entrepreneurs: les entrepreneurs sont souvent isolés, et doivent prendre des décisions critiques dès les premiers jours de la start-up. Les conseils amicaux et expérimentés sont les bienvenus. Ainsi, Steve Jobs put compter sur Bob Noyce, fondateur d’Intel, durant ses premières années d’entrepreneur.

Kandou s’est donné les moyens de naître sous de bonnes étoiles. Une technologie de rupture répondant à une demande du marché, un écosystème bienveillant, une équipe de grande qualité et des investisseurs prêts à soutenir une croissance ambitieuse. Les ingrédients sont réunis.

Une start-up et des humains

Deuxième chronique de « la start-up du mois à l’EPFL« . Après le capital-risque et Aleva, voici SWISSto12 et le facteur humain.

12.03.12 – Le succès d’une jeune entreprise n’est pas qu’une question de produit. Même dans le domaine high-tech, le facteur humain est l’une des clés de la réussite. Les fondateurs de SWISSto12 ont su appliquer ce principe


Emile de Rijk, Alessandro Macor fondateurs de SWISSto12

SWISSto12 est le modèle idéal de start-up naissante. On y retrouve les ingrédients essentiels (et parfois contrintuitifs) du succès. Pour un démarrage réussi, la confiance et la transparence entre les personnes qui composent l’équipe de départ est un facteur critique. Les deux fondateurs sont Emile de Rijk et Alessandro Macor. Ils n’ont peut-être pas l’expérience qu’on croit nécessaire (à tort!), mais leur enthousiasme déplace les montagnes. Ils sont les inventeurs d’une technologie dans la transmission Téra hertz. Parce qu’elle résout des problèmes jusque là sans solution, SWISSto12 avait un client avant même d’être créée. L’occasion s’est présentée, les deux chercheurs ne l’ont pas manquée. Plus important encore, leur innovation pourrait créer de nouveaux marchés, que l’on avait même pas envisagés: c’est toute la beauté de la high-tech, avec ses incertitudes. A ce stade, nul besoin de business plan. Il faut avoir une vision et, c’est le propos de ce billet, savoir s’entourer et composer la meilleure équipe possible.

En premier lieu, je déconseille de se lancer seul dans l’aventure. Le Professeur Ansermet, du Laboratoire de Physique des Matériaux Nanostructurés, s’est laissé contaminer par l’enthousiasme des deux jeunes chercheurs et leur apporte son soutien bienveillant. C’est là une condition essentielle.

L’EPFL a consolidé ce soutien avec son office de transfert de technologie. Grâce à cela, la technologie a été brevetée et une licence exclusive accordée à SWISSto12. (Je me permets ici une brève parenthèse. On constate souvent de la frustration de la part des entrepreneurs, quant à la difficulté à négocier de tels droits. Je sais qu’il y a là plutôt une mauvaise perception et les exceptions [telles que l’aventure de Bose au MIT] ne doivent pas noircir un tableau beaucoup plus transparent.)

La start-up a su utiliser tous les mécanismes de soutien locaux : coaching au PSE, Innogrant, VentureKick, CTI, et j’en oublie sans doute encore, tant l’écosystème de l’EPFL sait être efficace. Un confort qui peut même être dangereux, si on s’en contente.

SWISSto12 aura également su se trouver un mentor exceptionnel en la personne de Georges Rochat, fondateur de Valtronic – j’ignorais jusqu’à une rencontre récente qu’il a vécu dans la Silicon Valley, et qu’il en est un fin connaisseur. Il n’apporte pas seulement son expérience, mais aussi un réseau et une crédibilité essentiels pour développer la start-up.

Quand il fut question de recruter une première personne, les choses devinrent délicates. L’enthousiasme des premiers jours passés, la nouvelle équipe découvrit des dynamiques incompatibles avec la culture des start-up, où tout le monde met la main à la pâte et où le mot hiérarchie n’a que peu de sens. Il fut décidé de se séparer à l’amiable. Une décision difficile mais essentielle. Dans une start-up, la raison principale de l’échec est le facteur humain, pas la technologie, le produit ou le marché.

Je partageai l’idée de cette chronique avec Emile de Rijk. Sa réaction: «Il faut jouer à jeu ouvert, en veillant à être honnête avec ses partenaires pour créer des situations win-win». SWISSto12 va prochainement chercher des investisseurs et son potentiel devrait permettre de mettre en œuvre ces ambitions. J’ai parlé plus haut de critères de succès. Il n’est bien sûr jamais garanti et l’entrepreneuriat est toujours en équilibre fragile que l’on soit petite ou grande entreprise, plus encore quand on est start-up. Mais la passion et l’enthousiasme des fondateurs combinés à leur ambition teintée de beaucoup de bon sens me laissent penser qu’ils ont mis toutes les chances de leur côté!

Le capital risque, une solution universelle?

Comme suite à mon post de vendredi, voici une chronique que je commence à l’EPFL pour parler de start-up. je me permets de la relayer ici. J’y parle de Aleva, belle start-up en croissance et de capital-risque. La voici donc:

10.02.12 – Aleva Neurotherapeutics est parvenue à lever 10 millions de capital-risque. La start-up de l’EPFL démontre que ce mode de financement n’est pas hors de portée des jeunes entreprises suisses.

Pour ce billet inaugural à la rubrique «la start-up du mois», je me devais de parler d’Aleva Neurotherapeutics. Andre Mercanzini, son fondateur, a obtenu son doctorat au Laboratoire de microsystèmes (LMIS4) de Philippe Renaud. Pourquoi cette motivation ? Parce qu’Andre est emblématique de l’entrepreneur passionné et persévérant. Il a obtenu un Innogrant en 2008, cette bourse qui permet aux apprenti-entrepreneurs de se consacrer à leur projet de start-up pendant un an. La vie d’entrepreneur n’est pas un long fleuve tranquille, et il y faut non seulement de l’enthousiasme mais aussi du courage. Et ne pas y aller seul. En attirant un autre entrepreneur dans l’aventure, Jean-Pierre Rosat, Andre va convaincre trois fonds de capital-risque (basés à Lausanne, Bâle et Zurich) d’investir. Mais ce n’est qu’en août 2011 qu’une levée de fonds de 10 millions de francs a pu être réalisée, trois ans après la fondation d’Aleva !

Je ne vais pas m’étendre sur l’activité de la start-up. Aleva développe des électrodes pour la neurochirurgie, qui sont placées dans le cerveau de certains patients atteints de la maladie de Parkinson ou de fortes dépressions. Je ne vais pas non plus vous parler plus avant d’Andre Mercanzini ; il parle beaucoup mieux lui-même de son aventure. Par contre, je note qu’Andre est déjà devenu un « role model » pour les autres entrepreneurs de l’EPFL et qu’il a eu lui-même la chance de faire sa thèse dans un laboratoire très entrepreneurial. Si vous allez sur la page du LMIS4 citée plus haut, vous verrez que pas moins de 13 start-up en sont issues. L’émulation est un élément clé.

Le capital-risque : pour les start-up à croissance rapide

Ce qui m’importe aussi, au-delà des qualités entrepreneuriales des deux fondateurs, est de montrer que le capital-risque n’est pas un objectif inatteignable. Environ 10% des start-up EPFL ont levé de tels fonds. Certains entrepreneurs souhaiteraient faire appel aux acteurs du capital risque et se plaignent de leur conservatisme. D’autres les évitent comme la peste, ils parlent de «vulture capitalists». Le débat est donc ouvert. De plus, ce genre d’investisseurs cherche des sociétés à potentiel de croissance rapide et globale: toutes les start-up ne peuvent donc pas remplir le critère.

Il y a dans le monde, en Europe et en Suisse beaucoup plus d’argent disponible qu’il y a 20 ans, même s’il y en a beaucoup moins que lors de la période d’ «exubérance irrationnelle» de la bulle Internet. Il sera et il a toujours été difficile de trouver de l’argent (pour quelque projet que ce soit d’ailleurs). Pourtant Aleva, mais aussi Biocartis ou TypeSafe (autres start-up EPFL) montrent que la chose est possible. Le capital-risque est il un passage obligé ? J’ai parfois tendance à le penser quand il s’agit de start-up high-tech et je sais que le reproche m’est fait parfois de lui donner trop d’importance. Je note simplement qu’une énorme majorité des grands succès américains ont fait appel à ces fonds, et que les sociétés boot-strapped sont l’exception aux USA. En Europe, c’est l’inverse!

« En Suisse, on préfère le petit gâteau que l’on contrôle complètement »

Je termine en citant Daniel Borel, autre entrepreneur passé par l’EPFL. «La seule réponse que je puisse avancer c’est la différence culturelle entre les Etats-Unis et la Suisse. Lorsque nous avons créé Logitech, en tant qu’entrepreneurs suisses, nous avons dû jouer très tôt la carte de l’internationalisation. La technologie était suisse, mais les Etats-Unis, et plus tard le monde, ont défini notre marché, alors que la production est vite devenue asiatique. Je m’en voudrais de faire un schéma définitif parce que je pense que beaucoup de choses évoluent et que beaucoup de choses bien se font en Suisse. Mais il me semble qu’aux Etats-Unis, les gens sont davantage ouverts. Lorsque vous obtenez les fonds de venture capitalists, automatiquement vous acceptez un actionnaire extérieur qui va vous aider à diriger votre société, et peut-être vous mettre à la porte. En Suisse, cette vision est assez peu acceptée: on préfère un petit gâteau que l’on contrôle complètement qu’un gros gâteau que l’on contrôle seulement à 10%, ce qui peut être un facteur limitatif.»

Il faut viser global tout de suite

Je ne fais pas la une si souvent, ce fut donc intéressant de me retrouver sur la page de l’EPFL ce matin. Tout ego mis à part, je parle de mes obsessions habituelles, du manque de croissance des start-up européennes. Vous pouvez lire l’entretien en cliquant sur l’image plus bas ou la lire à la suite.

Plus sérieuse sans doute, une analyse récente d’Oseo, l’agence française d’innovation, « Dix ans de création d’entreprises innovantes en France ». scrute 5500 start-up fondées entre 1998 et 2007.

On y découvre que 85% des entreprises sont toujours en activité 5 ans après leur création (contre 50% aux USA; j’avais déjà abordé le sujet dans Survie ou échec – quel succès?), elles emploient en général moins de 10 employés et une des explications de ces difficultés est liée au réseaux relationnels. Rien de bien nouveau dans tout cela, si ce n’est peut-être « plus de 50 % des entreprises innovantes se positionnent d’emblée sur les marchés étrangers, et plus de 30 % adressent uniquement des marchés étrangers ».

« Il faut viser global tout de suite »

10.02.12 – Comment se lancer dans la création d’entreprise? Hervé Lebret, spécialiste des start-up et en charge du programme innogrant à l’EPFL, répond à nos questions. « En matière de start-up, il faut viser global tout de suite », estime Hervé Lebret, responsable des Innogrants, outil de soutien aux entrepreneurs académiques. Il estime les suisses et les européens trop frileux en matière de création de jeunes pousses. Chargé de la rédaction d’une chronique mensuelle dédiée aux start-up, dès lundi prochain sur le nouveau site de l’EPFL, il s’est prêté au jeu de l’interview.

Le contexte économique actuel rend-t-il la recherche de fonds plus difficile?
Je vais peut-être vous surprendre mais je trouve que ça n’a pas changé. C’est difficile de trouver de l’argent, comme toujours, mais pas impossible. Cela dépend des domaines, mais je dirais même qu’il y a plus d’argent aujourd’hui qu’il y a quinze ans. Des entreprises comme Scala ou Aleva, issues de l’Ecole, ont levé d’importantes sommes de la part des Capital risqueurs ces dernières années, tout comme Aïmago, Lemoptix ou Attolight qui ont obtenu 1-2 millions de la part de Business Angels.

Y a-t-il des domaines plus porteurs que d’autres ?
C’est plus facile si le savoir-faire est présent localement, comme c’est le cas ici dans le domaine des biomeds ou des nanotechnologies. Les cleantechs commencent à perdre l’engouement qui prévalait jusqu’à dernièrement. Mais je suis convaincu que les idées peuvent sortir de n’importe où et obtenir un bon écho, pour autant qu’elles soient bien relayées. Il ne faut d’ailleurs pas trop se fier aux besoins actuels du marché. Ils ne suffisent pas à prédire quelle start-up va être la prochaine pépite. Les domaines porteurs ont des besoins, mais pas de solution immédiate et lorsque cette dernière arrive sur le marché les premiers ont souvent évolué dans une autre direction.

Comment s’assurer un bon départ avec une start-up ?
Une start-up sur dix parvient à être financée par du capital risque comme Aleva ou Biocartis et atteint la taille de 50 à 100 employés. Puis parmi celles-ci, un dixième aura un gros succès sur dix ans, comme Endoart ou Swissquote qui dépasse les 400 emplois. L’ambition ne devrait pas être la survie. Au contraire, ces jeunes poussent durent parfois trop longtemps. Quelque 90% sont encore là après 5 ans, mais elles n’ont pas grandi. Aux Etats-Unis, il y a davantage de renouvellement : 50% seulement sont encore là passé le même laps de temps. Le problème c’est le conservatisme européen qui n’ose pas la croissance rapide. Je pense qu’il faut rendre les étudiants sensibles à ça très tôt, déjà au gymnase. Etre entrepreneur ne s’improvise pas. Il faut donner aux enfants, aux jeunes, l’envie d’explorer et ne pas stigmatiser l’échec comme c’est encore le cas actuellement en Suisse. Nous allons d’ailleurs projeter bientôt un documentaire passionnant – Something Ventured – au sujet des étudiants curieux de l’entrepreneuriat.

Comment faire sa place ?
Il est relativement facile, avec une bonne idée, de trouver jusqu’à 500’000 frs de fonds publics ou d’associations philantropiques, ce qui permet de survivre un ou deux ans. Ces contacts permettent aussi un marketing gratuit qui peut permettre de trouver de premiers business angels et un premier million. Les limites viennent plus de la trop grande humilité, de l’autolimitation du jeune entrepreneur. Pour réussir, il faut être vendeur et extraverti ou s’allier avec quelqu’un d’autre qui l’est. Le réseau est une aide essentielle pour se positionner.

Quelle est l’importance des start-up dans le tissu économique suisse ?
Il y a environ 40 start-up créées chaque année dans le canton de Vaud, dont 15 dans le domaine académique. Elles jouent un rôle considérable pour l’avenir du canton, de la Suisse et même de l’Europe. Logitech ou Swissquote, par exemple, ont créé beaucoup d’emplois. Cependant, les start-up suisses de manière générale ont de la peine à dépasser les 5 à 6 postes de travail. Le plus grand problème est bien connu : c’est la frilosité des entrepreneurs, qui ont du mal à les faire croître. Ils préfèrent y aller par étape. Aux Etats-Unis, la politique du «tout ou rien» prévaut et amène à un taux de réussite plus important. Facebook, qui annonce son entrée en bourse, en est déjà à 3’000 employés. Les personnes qui ont de bonnes idées foncent et n’ont pas peur de l’échec. Ils visent d’emblée des marchés globaux. La première erreur est de penser en premier lieu au marché suisse, alors qu’il faudrait directement viser le marché mondial. Adopter une vision globale et ne pas avoir peur de paraître arrogant est essentiel.

Auteur: Cécilia Carron – Source: Mediacom